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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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d’eau et ils rejettent leurs eaux usées dans cette même eau. La ville de Chicago propose même de dériver l’eau des Grands Lacs de façon à pouvoir évacuer ses eaux usées vers le Mississippi. C’est l’industrie qui est le prix du progrès et elle produit de la pollution, des déchets chimiques, de la poussière de charbon et des effluents nuisibles. en général, les villes enfouissent leurs problèmes, des ruisseaux autrefois chatoyants devenant des fossés pollués, mais il n’est pas possible de le faire à grande échelle.
    Les habitudes économiques canadiennes et américaines empiètent sur la frontière et il y a des conflits d’intérêts le long de cette dernière. Qui est l’empoisonneur et qui est empoisonné ?
    Ce ne sont pas là des problèmes que les politiciens tiennent à résoudre eux-mêmes. La pollution va de soi. La crasse des villes, l’odeur des usines à papier ou des affineries de métaux font partie des réalités de l’existence ; elles sont même le signe d’une activité menant à la prospérité.
    La lutte anti-pollution va ébranler les assises de la société, une tâche qu’il vaut mieux laisser aux églises.
    Fait notable, les gouvernements canadien et américain signent alors un traité des eaux limitrophes en 1909. Celui-ci prévoit la création d’une Commission mixte internationale (CMi) de trois membres de chacun des deux pays et il n’y a cette fois aucune disposition prévoyant la présence d’un membre britannique. La CMi doit enquêter et faire rapport sur des questions inhérentes aux eaux limitrophes, ce qui comprend les Grands 252
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    Lacs, et en assurer l’arbitrage au besoin39. si on le lui demande, elle peut aller plus loin et servir de tribunal sur toute question que les gouvernements canadien et américain voudront lui soumettre.
    au moment de la signature du traité, roosevelt en est à ses derniers mois à la Maison-Blanche. C’est son successeur, William Howard taft, à l’encontre de roosevelt un avocat très connu, qui entreprend sa mise en application. taft considère la CMi comme un tribunal, une sorte de version internationale de la Cour suprême des états-Unis. il semble qu’il soit prêt à accepter ce genre de tribunal mixte avec le Canada parce qu’il voit dans ce dernier, avec ses traditions de common law et ses coutumes semblables, un partenaire acceptable dans une entente supposant une limite à la souveraineté américaine et canadienne le long de la frontière. autrement dit, les deux pays mettent en commun leurs intérêts et n’y voient aucune contradiction.
    Le mode de fonctionnement de la CMi n’est pas tout à fait à la hauteur des attentes de taft. Laurier ne lui confère aucune importance particulière et, en réalité, il n’y nomme même pas de membres canadiens avant d’arriver au terme de son mandat. C’est le successeur de Laurier, robert Borden, qui fait les premières nominations canadiennes, rendant ainsi la CMi fonctionnelle, avec un personnel permanent et des bureaux à Washington et Ottawa. dans la pratique, elle établit des faits au terme d’enquêtes minutieuses et ses conclusions reposent sur des preuves et des avis d’experts. ses membres sont davantage des fonctionnaires internationaux que des représentants de leur gouvernement respectif40.
    nOTRE-DAmE DES nEiGES
    Quand ils inventent le tarif préférentiel en 1897, Laurier et W.s.
    Fielding s’attirent la bienveillante attention des partisans enthousiastes de l’empire britannique. Un jeune poète et journaliste anglo-indien, rudyard Kipling, écrit un poème à la gloire du Canada, « Our Lady of the Snows » . Peut-
    être est-ce parce que ce n’est pas un de ses meilleurs poèmes, il sera cité à de très nombreuses reprises : « Fille je suis dans la maison de ma mère Mais maîtresse dans la mienne. »p>
    La maison de la mère semble exiger des réparations de plus en plus nombreuses dans les années qui suivent le tournant du siècle. isolée sur le plan diplomatique à l’époque de la guerre des Boers, la Grande-Bretagne se met à se chercher des alliés : le Japon, d’abord, grâce à une alliance officielle conclue en 1902, puis, de façon beaucoup moins officielle, la France et la russie. (Les ententes avec la France et la russie sont si officieuses que 10•explosioneTmarasme,1896–1914

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    certains membres du cabinet britannique en ignorent l’existence ; pourtant, elles existent bel et bien.) La

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