Une histoire du Canada
000 et et 200 000 000 de personnes. Les deux chiffres semblent peu probables et les chercheurs ont tendance à s’en tenir à des chiffres allant de deux à sept millions5.
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On peut tirer de l’exemple des iroquois la signification détaillée de ces chiffres élevés. Le groupe des langues iroquoiannes se divise en deux : la langue du sud (le cherokee) et les langues du nord (l’iroquois, le huron, le pétun, le neutre, le susquehannah et le wenro). Les iroquoiens du nord vivent au nord et au sud du bassin inférieur des Grands Lacs ; un autre groupe d’iroquoiens, qui vit dans la vallée du saint-Laurent, disparaîtra pendant le seizième siècle. selon l’archéologue dean snow, les iroquoiens du nord étaient quatre-vingt-quinze mille en tout au début du dix-septième siècle, avant que les européens aient un impact important sur eux. il s’agit là du chiffre le plus élevé dans leur histoire. Les présages d’une catastrophe sont omniprésents autour d’eux mais personne n’arrive à les lire6.
LES pREmiERS cOnTAcTS
C’est d’europe que vient la catastrophe que connaissent les peuples des amériques. À l’exception des brefs établissements scandinaves au Groenland et à terre-neuve, en général, les peuples européens ne sont pas au courant de l’existence des amériques jusqu’à la toute fin du quinzième siècle. et voilà que soudain, en 1492, selon une rumeur en provenance de la cour espagnole, une expédition espagnole dirigée par un marin génois, Christophe Colomb, a découvert des terres loin à l’ouest. Colomb croit avoir trouvé l’asie et, avec elle, l’itinéraire maritime vers les richesses de la Chine et de l’inde.
en réalité, en octobre 1492, Colomb débarque aux Bahamas. Les prenant pour des autochtones de l’inde, les espagnols appellent indiens les habitants de l’archipel. Cette méprise classique perdurera bien que les habitants autochtones des amériques n’aient évidemment rien à voir, sur le plan ethnique, culturel ou linguistique, avec les habitants de l’inde.
si les indigènes des amériques constituent une grande surprise pour les européens, ceux qu’ils viennent de baptiser indiens n’en reviennent pas de cette présence. C’est la rencontre entre l’âge de la pierre et celui du fer, la juxtaposition de deux cultures tellement différentes qu’à certains endroits on pense que les européens sont surnaturels. Cette impression ne dure pas.
À l’origine, les européens sont peu nombreux. tout d’abord, les ressources nécessaires pour lancer un vaisseau et son équipage de l’autre côté de l’atlantique sont considérables, tout autant que l’est la force mentale nécessaire pour entreprendre un voyage vers le parfait inconnu. Cela vaut à tout le moins pour les voyages officiels de Colomb et de ses successeurs espagnols. de façon moins officielle, il existe de nombreuses preuves GROUpES DE LAnGUES AUTOcHTOnES, 1600
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à l’effet que certains européens – des marins provenant des provinces basques de l’espagne et des pêcheurs de l’ouest de l’angleterre – traversent alors l’atlantique depuis un certain temps. ils partent à la recherche de la morue, d’abord autour de la norvège, puis au large de l’islande (au grand déplaisir des rois danois) et enfin à l’ouest de l’islande. La pêche est une industrie bien enracinée avec un marché bien établi dans les villes et les métropoles de l’europe occidentale. Cette industrie s’étend désormais dans tout l’atlantique en quête d’un approvisionnement fiable.
Le grand port de la côte ouest de l’angleterre est alors Bristol et c’est de Bristol que part, en mai 1497, un autre Génois, Giovanni Caboto, que ses hôtes anglais appellent John Cabot et les Français, Jean Cabot. il est commandité par le roi d’angleterre, Henry vii, un monarque prudent et avare de risques. À ce moment, Colomb a fait non pas un mais deux voyages vers le nouveau Monde et il est évident qu’un marin muni d’une bonne boussole et d’une certain compétence peut voguer vers l’ouest et trouver des terres – la Chine, peut-être, ou encore l’inde – que Colomb n’a pas encore découvertes.
Cabot ne trouve pas la Chine, mais il trouve des terres,
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