Une histoire du Canada
nord-ouest canadien et les navaho du sud-ouest américain, qui appartiennent tous au groupe des langues athapascanes. il se peut que les dénés eux-mêmes arrivent en amérique du nord plus tard que d’autres groupes linguistiques.
Puis, il y a la côte nord-ouest, celle qui s’étend du nord de la Californie jusqu’à la péninsule de l’alaska. recouverte d’une forêt dense, caractérisée par un climat doux, des pluies abondantes et des réserves inépuisables de poisson, cette région sera dénommée « paradis des chasseurs-cueilleurs3 ».
Grâce à un approvisionnement alimentaire fiable et au fait que la région échappe aux conditions climatiques extrêmes que connaît la plus grande partie du reste de l’amérique du nord peut se développer une culture riche et socialement complexe le long des côtes de la Colombie-Britannique.
La clé en est le saumon, qu’on y trouve en abondance. La possibilité de pêcher le saumon et de contrôler les meilleures régions de pêche devient la base de la richesse de cette région. Un archéologue définira la culture de la côte nord-ouest comme caractérisée par une « stratification sociale d’esclavage héréditaire », tandis qu’un autre soulignera son « inégalité sociale héréditaire » et son « établissement semi-sédentaire avec des villages hivernaux permanents4 ». Ces caractéristiques sont déjà réelles il y a environ deux mille ans.
enfin, il reste l’extrême-arctique, le semi-désert frigide au nord de la ligne des arbres sur le continent nord-américain et dans l’archipel de l’océan arctique. dans cette région, il ne sera jamais question d’agriculture : il faut chasser sur les floes et dans les terres stériles. Les Paléo-esquimaux se répandent de l’alaska jusqu’au Groenland et le long de la côte du Labrador jusqu’à terre-neuve (l’utilisation du terme Esquimau varie selon le lieu et la date : au Canada et au Groenland, depuis 1970 environ, le terme Inuit a remplacé le terme Esquimau , qui demeure toutefois encore en usage dans sa version anglaise Eskimo en alaska). dominante entre deux mille ans et mille ans avant nos jours, la culture dorset a la plupart des caractéristiques de la culture inuite qui lui succèdera ; ce sont sans doute les esquimaux de cette culture qui établissent les premiers contacts avec les européens le long de la côte de l’atlantique.
Les peuples autochtones des amériques traversent le continent du nord au sud, du sud au nord, d’ouest en est, d’abord principalement à pied, bien que de petites embarcations, des canoës et des kayaks, fassent leur apparition il y a au moins deux mille ans. en eurasie, toutefois, on a construit de grands bateaux pour naviguer dans les eaux côtières des océans atlantique, Pacifique et indien, et il arrive que d’intrépides marins se lancent à la découverte de l’inconnu.
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UnE HIsTOIRE dU Canada
il semble totalement inutile et certainement peu rentable de s’éloigner des terres au point de les perdre de vue, surtout dans le glacial océan atlantique et, vu le chaos et l’appauvrissement de la société européenne après l’an 500 de l’ère chrétienne environ, les voyages vers l’ouest tiennent davantage du hasard que d’intentions délibérées. il existe cependant une façon de traverser l’atlantique sans trop s’éloigner des terres : en partant de scandinavie et en passant par divers archipels de petites îles jusqu’aux grandes îles de l’islande et du Groenland. et c’est précisément ce que font de petits groupes de marins scandinaves aux neuvième et dixième siècles, débarquant en islande en 874 et au Groenland un siècle plus tard, en 986
(on connaît mieux ces marins scandinaves sous le nom de vikings). ayant créé plusieurs établissements dans ces deux îles, aux alentours de l’an 1000, les vikings s’aventurent plus loin, jusqu’au « vinland » sur la côte nord-est de l’amérique du nord avec, à leur tête, le premier homme dont l’histoire canadienne retiendra le nom, Leifr eiriksson. en 1960, on découvrira le site probable de cet établissement sur la côte nord de terre-neuve, à L’anse-aux-Meadows. il s’agit sans conteste d’un site scandinave ; certains mettent cependant encore en doute aujourd’hui le fait qu’il s’agisse également du vinland.
Les scandinaves découvrent que le vinland, ou la terre aux alentours, n’est pas inhabité. À plusieurs reprises, ils se
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