Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
quitte, maintenant.
    — Alors, il ne me reste plus qu’à te remercier et à te payer.
    — Je ne veux rien de toi.
    — Alors tu n’es qu’un idiot, déclara-t-elle, en accompagnant ses paroles d’un rire méprisant. Si tu veux vivre avec la fille d’un sénateur, tu as encore plus besoin d’argent que Cerinthus et moi n’en avions.
    Elle ne réussit pas à me faire perdre mon calme.
    — Exact. J’ai besoin d’argent. Quatre cent mille sesterces, pour être précis.
    — Pour quitter la plèbe ? Tu n’y arriveras jamais.
    — J’y arriverai, et en restant intègre.
    Ma situation sociale difficile faisait naître en elle un espoir insensé de parvenir malgré tout à me suborner.
    — Tu ferais mieux de rester avec moi, Falco. Ensemble, nous pourrions faire du bon travail, dans cette ville. Nous suivons la même ligne de pensée. Nous avons tous les deux de l’ambition. Nous n’abandonnons jamais. Notre association réussirait, quel que soit le domaine que nous choisirions.
    — Nous n’avons rien en commun, Zotica. Je te l’ai déjà dit.
    Soudain devenue grave, elle me tendit la main avec une étrange formalité. Je savais que je l’avais presque brisée. Je savais aussi que je n’y parviendrais jamais complètement.
    Je pressai mon pouce sur la bague de cuivre, preuve d’amour de Cerinthus.
    — Alors tout ça n’était qu’une habile campagne de vengeance, pas vrai ? Tout pour Vénus ? Tout pour l’amour ?
    Elle éclata d’un rire clair.
    — Tu ne cesses jamais d’essayer, hein ?
    — Non.
    — Et tu ne réussis jamais.
    Elle n’avait pas pu se retenir de me lancer une méchanceté comme adieu.

47
    Au moment où je quittais la maison, quelqu’un arrivait. Un homme à la silhouette particulièrement élégante : tunique éclatante, peau bronzée, bottes de buffle, beaucoup de tonique pour les cheveux – ce qui ne l’empêchait pas d’avoir l’air sérieux et éveillé. J’avais beau ne pas l’avoir vu depuis longtemps, je ne l’avais pas oublié : Lusius !
    Severina allait recevoir la visite du commis du préteur de l’Esquilin.
    Dès que je l’eus reconnu, mon cœur se mit à battre violemment : je compris tout de suite qu’il y avait du nouveau.
    Nous nous livrâmes à une espèce de ballet sur le seuil de la porte.
    — J’allais justement partir, dis-je en souriant.
    — Corvinus a entendu parler d’un autre cas. (Nous continuâmes à nous faire des feintes comme deux combattants qui s’étudient.) Et toi, où en es-tu ? demanda Lusius.
    — Impossible de l’accuser. Je suis parvenu à découvrir qui avait provoqué l’accident de l’importateur d’animaux sauvages, mais il est également mort. Accidentellement. C’était son amant, mais lui disparu, il n’y a pas assez de preuves pour la traîner devant un tribunal. J’ai réussi à lui faire admettre qu’elle avait eu un complice, un point c’est tout.
    — Pas d’autres preuves ?
    — Non…
    J’eus soudain l’impression qu’il ne me disait pas tout. Alors, l’empoignant par le coude, je le traînai dans la lumière de la lanterne de bronze pendue sous le porche de Severina. Il n’offrit aucune résistance.
    — … Qu’est-ce qu’il y a, Lusius ? Pourquoi as-tu l’air aussi content de toi ?
    — C’est mon affaire, Falco ! s’exclama-t-il en souriant.
    Je reculai en levant les deux mains.
    — Si tu as trouvé quelque chose… tant mieux pour toi, Lusius.
    — Je peux la coincer pour l’apothicaire, lança-t-il d’une voix posée.
    J’étais pourtant sûr que ce problème-là avait été examiné sous tous ses angles – et sans succès !
    — Mais comment ? Est-ce que le médecin qui l’a examiné accepte enfin de faire un rapport ?
    — Non, mais est-ce qu’il t’a dit qu’Eprius n’était pas son patient ?
    J’acquiesçai d’un hochement de tête.
    — Soi-disant qu’on l’a appelé au secours d’Eprius parce qu’il habitait de l’autre côté de la rue.
    — Et sans doute parce que Severina savait que c’était un pauvre imbécile… Ce que j’ai découvert, poursuivit Lusius, c’est qu’Eprius avait son propre médecin.
    — Pour soigner la vilaine toux qui a eu raison de lui ?
    — Eprius n’a jamais toussé.
    — C’est son médecin qui te l’a dit ?
    — Exact. Et il m’a aussi appris qu’il le soignait depuis des années pour ses hémorroïdes. Et c’est un problème qui l’embarrassait tellement qu’il n’en a

Weitere Kostenlose Bücher