Une veuve romaine

pauvres.
    Je me libérai de l’étreinte d’Helena et, m’avançant vers le rebord du balcon, je restai un moment à observer les ombres du mont Janicule. Voilà un endroit où il devait faire bon vivre – de belles maisons avec des jardins à flanc de colline, et une vue magnifique. Près du Tibre, et protégé par lui des bruits et de l’agitation de la ville, de sa saleté. Un jour, quand j’aurais de l’argent, c’est là que j’aimerais habiter.
    Helena s’approcha de moi et se blottit contre mon dos.
    — J’ai vu une maison, aujourd’hui, que je compte bien t’acheter, le jour où je serai riche, annonçai-je.
    — Elle est comment ?
    — Elle vaut la peine d’attendre…
    Nous allâmes nous coucher. Le lit était aussi épouvantable que dans mon souvenir, mais me parut tout de suite mieux après qu’Helena se fut blottie dans mes bras. C’étaient les calendes de septembre. Pas plus tard que ce matin, j’avais promis à la dame de mes pensées de lui accorder beaucoup d’attention. J’étais pourtant en train de m’endormir. Mais je savais qu’elle m’attendrait. Demain matin, nous allions nous réveiller sans rien avoir d’autre à faire que de nous distraire ensemble. Maintenant que l’enquête était terminée, j’allais enfin pouvoir passer une semaine entière au lit.
    Je restais immobile, sans pouvoir m’empêcher de penser aux événements du jour. Quand Helena me crut endormi, elle passa sa main dans mes cheveux. Faisant semblant de dormir, je commençai à la caresser à mon tour.
    Alors, d’un commun accord, nous décidâmes de ne pas attendre jusqu’au lendemain matin.

Sur l’auteur
    Lindsey Davis est née et a grandi à Birmingham, en Angleterre. Après des études littéraires à Oxford, elle entame une carrière dans l’administration, puis décide de se consacrer entièrement à l’écriture. Deux de ses œuvres ont été sélectionnées pour le prix Georgette Heyer. Elle vit aujourd’hui à Greenwich.

Quatrième de couverture
    Dans la Rome impériale, encourir une disgrâce de l’empereur, c’est s’exposer à une déchéance certaine. Et Didius Falco, pour avoir déplu à une éminence grise du palais, se voit contraint de reprendre ses activités de détective privé. Une profession qui ne risque guère de lui rapporter le train de vie dont il rêve…
    Mais une bien curieuse affaire lui est soumise par une famille d’affranchis richissimes : ils craignent l’arrivée dans leur foyer de Severina Zotica, une veuve professionnelle qui s’est enrichie de chacune des morts de ses trois maris. Des morts très suspectes…
    Surveiller la coureuse de dot contre une somme confortable, voilà une mission en or pour Didius Falco. Mais tout se complique lorsque le promis de la belle romaine est assassiné… avant qu’elle ne l’épouse…