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Voyage de J. Cartier au Canada

Voyage de J. Cartier au Canada

Titel: Voyage de J. Cartier au Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques Cartier
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nature de la terre d'icelle ysle. Ce que fut faict, et nous estans à ladicte ysle la trouvasmes plaine de fors beaulx arbres de la sorte des nostres. Et pareillement y trouvasmes force vignes, ce que n'avyons veu par cy devant à toute la terre, et par ce la nommasmes l'ysle de Bacchus. Icelle ysle tient de longueur environ douze lieues, et est fort belle terre a veoir, mais est plaine de boys sans y avoir aucun labouraige, fors qu'il y a aucunes petites maisons ou ilz font pescherie, comme par cy devant est faicte mention.
Le lendemain partismes avec nosdictz navires pour les mener audict lieu de saincte Croix, et y arrivasmes le 14 dudict moys. Et vindrent au devant de nous le lesdictz Donnacona Taignoagny et Dom agaya avec vingt cinq barques chargez de gens qui venoient dudict lieu dont estions partis, et alloient audict Stadacone ou est leur demourance, et vindrent tous a noz navires faisans plusieurs signes de joye, fors noz deux hommes que avions apportez, Scavoir Thaignoagny et Dom agaya, lesquelz estoient tous changez de propos, et de couraiges, et ne vouloient entrer dedens nos dictz navires, nonobstant qu'ilz en feussent plusieurs fois priez : dequoy eusmes aucune deffiance d'eulx. Le cappitaine leur demanda s'ilz vouloient aller comme ilz luy avoient promis avec lui à Hochelaga, et ilz respondirent que oy : et qu'ilz estoient deliberez y aller : lors chascun se retira.
    Le lendemain 15, ledict cappitaine feust à terre avec plusieurs pour faire planter ballises et merches pour plus seurement mettre les navires à sauveté.
 Auquel lieu se rendirent au-devant de nous plusieurs gens du pays et entre aultre le dict Donnacona noz deux hommes et leur bande, lesquelz se tindrent apart soubz une poincte de terre qui est sur le bort d'ung fleuve, sans ce que aucun d'eulx vint environ nous, comme les aultres qui n'estoient de leur bande faisoient. Apres que le cappitaine fut adverty qu'ilz y estoient, commanda à partie de ses gens aller avecques luy, et furent vers eulx soubz ladicte pointe, et trouverent les dictz Donnacona, Taignoagny, Dom agaya et plusieurs aultres : et apres se estre entre saluez, se avanca ledict Taignoagny de parler, et dit à nostre cappitaine que ledict seigneur Donnacona estoit marry, dont ledict cappitaine et ses gens portoient tant de batons de guerre, par ce que de leur part n'en portoient nulz. A quoy leur respondist ledict cappitaine que pour leur marrisson ne laisserons a les porter, et que c'estoit la coustume de France, et qu'il le scavoit bien, mais pour toutes leurs parolles ne laisserent le dict cappitaine et Donnacona a faire grand chere ensemble. Lors aperceusmes que ce que disoit le Taignoagny ne venoit que de luy et son compaignon. Et avant de partir dudict lieu, lesdictz Donnacona et cappitaine feirent une asseurance de sorte merveilleuse, car tout le peuple dudict seigneur Donnacona gecterent et feirent trois cris à plaine voix, que cestoit chose horrible a ouyr, et a tant prindrent congié les ungs des aultres, et nous retirasmes à bort pour celuy jour, et le lendemain 16, dudict moys nous meismes les deux plus grandz navires dedens ledict hable et riviere, ou il y a de plaine mer trois brasses et de bas d'eaue demy brasse, et fut laissé le gallyon dedens la radde pour mener au dict Hochelaga.
    Et tout incontinent que lesdictes navires furent audict hable et asseur, se trouverent devant les dictes navires Donnacona, Taignoagny, Domagaya, et plus de cinq cens personnes hommes, femmes, que petis enfans, et entra ledict seigneur avec dix ou douze des plus grandz personnaiges du pays, lesquelz furent par ledict cappitaine et autres festoyes, et leur fut donné aucuns petis presens, et fut par Taignoagny dict à nostre cappitaine, que ledict seigneur estoit marry dont il alloit à Hochelaga, et que ledict seigneur ne vouloit que luy que ploit y allast par ce que la riviere ne valloit riens, et leur fust respondu par ledict cappitaine que pour tout ce ne laisseroit y aller s'il luy estoit possible ; par ce qu'il avoit commandement du roy son maistre de aller le plus avant qu'il pourroit : mais si le dict Taignoagny y voulant aller comme il avoit promis, qu'on luy feroit present, dequoy il seroit content et grand chere, et qu'ilz ne feroient que aller et venir seulement audict Hochelaga, puis retourner. A quoy respondist le dit Taignoagny, qu'il n'y yroit point. Lors se retirerent a leurs maisons. Et le lendemain, l7 dudict moys, le dict Donnacona et les aultres

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