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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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les siens, Trotski, Staline appelaient le « socialisme ».
    Et l’on rêvait de révolution communiste, à Berlin, à Munich, à Rome.
    Ainsi, la guerre mondiale à peine close accouchait-elle du rêve de la révolution bolchevique mondiale.
    On regardait le « soleil » de l’Égalité se lever à l’est, on fondait dans tous les pays des partis communistes. On voulait renverser ces pouvoirs, ce système capitaliste, qui avaient provoqué la guerre mondiale.
    Face à ce projet, un autre camp, celui de l’ordre, de la défense de la patrie, se raidissait.
    Dès 1919, un agitateur socialiste italien, Benito Mussolini, fondait le Parti fasciste, patriote, regroupant des dizaines de milliers d’anciens combattants.
    En octobre 1922, au terme d’une Marche sur Rome , il devenait chef du gouvernement.
    Il créait le premier État fasciste, « totalitaire » – ce mot inventé par les Italiens.
    À Munich, le 9 novembre 1923, Adolf Hitler et son parti national-socialiste tentaient un putsch, qui échoua.
     
    Tous les germes des conflits futurs sont semés.
    Le rêve de paix et de Société des Nations – une institution à laquelle les États-Unis refuseront d’adhérer et qui a été créée pour empêcher que les conflits ne donnent naissance à la guerre – s’éloigne.
    Clemenceau, qui avait à partir de 1917 dirigé le gouvernement français, l’avait dit en 1918 : « Et maintenant il faut gagner la paix. C’est peut-être plus difficile que de gagner la guerre. Il faut que la France se ramasse sur elle-même, qu’elle soit forte et disciplinée. »
    Clemenceau ajoutait, s’adressant aux Anglais et aux Américains :
    « Il faut que l’Alliance dans la guerre soit suivie de l’indéfectible alliance dans la paix ! »
     
    Il suffit de quelques mois, pour que, dès les années vingt, les souhaits de Clemenceau ne soient plus que cendres.
    La France se divise.
    Clemenceau, candidat à la présidence de la République en 1920, est battu par un Paul Deschanel à la santé mentale fragile, qu’on découvrira marchant seul en pyjama le long de la voie ferrée sur laquelle circule le train présidentiel.
    Clemenceau avait déclaré avant d’être battu :
    « N’abandonnons pas nos querelles d’idées mais ne les poursuivons pas si le sort de la France peut en souffrir… Soyons frères et si on nous demande d’où vient cette pensée, répondons par ces seuls mots : “La France le veut, la France le veut.” »
     
    En fait les oppositions se durcissent. Issu de la majorité du Part socialiste, un parti communiste a été créé en décembre 1920.
    Il souscrit aux vingt et une conditions édictées par Lénine et dont l’approbation est nécessaire pour adhérer à l’internationale communiste, le Komintern.
    Voici les militants communistes enrôlés dans cette Internationale dirigée par Lénine et après sa mort (en 1924) par Staline. Les communistes français deviennent les fidèles exécutants de la politique internationale de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
     
    Or, la politique de la Russie soviétique, c’est de s’entendre avec l’Allemagne vaincue et qui ne pense qu’à reconstituer une force militaire prête à la revanche.
    Les généraux de la Reichswehr contournent les clauses du traité de Versailles et dès les années vingt-trente, vont entraîner leurs troupes – leurs escadrilles, leurs chars – en Union soviétique, à l’abri des regards des observateurs de la Société des Nations.
    Et la France est démunie devant cette entente Berlin-Moscou. Cependant que les communistes français prêchent la révolution, la lutte contre le capitalisme, et dénoncent les mœurs politiques, les scandales financiers qui se multiplient.
     
    La situation française est d’autant plus préoccupante que d’autres forces politiques regardent elles aussi vers les expériences étrangères.
    L’Italie fasciste de Mussolini apparaît comme un modèle, un allié, à l’ambitieux parlementaire qu’est Pierre Laval.
    Le régime autoritaire italien fascine en effet une partie des conservateurs, soucieux de faire contrepoids à l’Allemagne et à l’Union soviétique.
    Car l’Angleterre joue sa carte. Elle est pour le redressement de l’Allemagne. Les États-Unis se sont retirés de la scène européenne et, devenus isolationnistes, ne font pas partie de la Société des Nations.
    Mais comme les Anglais, ils soutiennent les Allemands, qui

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