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1940-De l'abîme a l'espérance

1940-De l'abîme a l'espérance

Titel: 1940-De l'abîme a l'espérance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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les conséquences dans les jours qui suivent ce qu’il appelle une « canonnade fratricide », un « épisode cruel » et une « odieuse tragédie ».
     
    En quelques jours, ce sont près de 20 000 marins et soldats de tous grades qui, hébergés dans des camps de regroupement en Angleterre, ne répondent pas aux appels des envoyés de la France Libre et choisissent d’être rapatriés.
    Ils embarquent à destination du Maroc, sur uns dizaine de paquebots, et l’un d’eux, le Meknès, avec à son bord 3 000 hommes, est torpillé. Cela ne tarit pas le nombre des candidats au départ.
    Et parmi ceux qui restent, beaucoup souhaitent servir sous l’uniforme britannique !
     
    De Gaulle ne baisse pas les bras. Il va d’un camp de regroupement à l’autre.
    À la base aérienne de Saint Atham, il s’adresse aux 200 aviateurs arrivés de France et d’Afrique du Nord, dont un grand nombre veut s’engager dans la Royal Air Force.
    « Deux cents aviateurs sous l’uniforme français sont plus utiles que deux mille ne le seraient sous l’uniforme anglais », dit-il.
    C’est des intérêts de la France qu’il s’agit et non de destins individuels.
    Il se rend à l’ Olympia Hall , où l’attendent les jeunes volontaires.
    Daniel Cordier le trouve froid, distant, impénétrable, plutôt antipathique, parlant sans céder à l’émotion.
    « Je ne vous féliciterai pas d’être venus : vous avez fait votre devoir, commence-t-il. Quand la France agonise, ses enfants se doivent de la sauver. C’est-à-dire de poursuivre la guerre avec nos alliés. Pour honorer la signature de la France, nous nous battrons à leurs côtés jusqu’à la victoire. Notre armée sera française, commandée par des chefs français. Vous voyagerez beaucoup car il faut que, dans toutes les batailles, le drapeau de la France soit au premier rang. Ce sera long, ce sera dur, mais à la fin nous vaincrons. N’oubliez jamais l’exemple des Français qui, dans notre Histoire, ont sacrifié leur vie pour la Patrie. »
    « Il cherche à expliquer plus qu’à entraîner, constate Yves Guéna, un autre jeune volontaire, camarade de Daniel Cordier. Le ton est exempt de toute familiarité, il n’y perce nul soupçon de complicité avec ceux qui sont là et qui épousent sa querelle, rien qui ressemble à “on les aura” ou à “je compte sur vous”. »
     
    De Gaulle a parlé à l’ Olympia Hall dans la matinée du samedi 6 juillet.
    La veille, le vendredi 5 juillet, il a pris connaissance d’une dépêche qui annonce que le tribunal militaire de la 17 e  région a condamné le colonel de Gaulle à quatre ans de prison et cent francs d’amende pour refus d’obéissance.
    Et le gouvernement de Pétain a décidé d’engager une nouvelle procédure, jugeant la peine trop légère.
    De Gaulle froisse la dépêche, déclare : « Je tiens l’acte des hommes de Vichy comme nul et non avenu. Eux et moi, nous nous expliquerons après la victoire. »
     
    Quelle victoire ?
     
    En ce début du mois de juillet 1940, les « hommes de Vichy » sont persuadés que c’est déjà celle de l’Allemagne, qu’elle ne peut qu’être confirmée et renforcée.
    Ce vendredi 5 juillet, Hitler a reçu à Berlin un accueil délirant.
    Des millions d’Allemands se sont pressés depuis l’aube, pour offrir au Führer un triomphe impérial. On a répandu sur les chaussées, jusqu’à la Chancellerie du Reich, des pétales de rose. Les femmes sont au premier rang de la foule, difficilement maintenue par un service d’ordre débonnaire. Les visages sont extatiques, rayonnants d’enthousiasme et de ferveur.
     
    Cependant, bien que porté par cette adhésion populaire, la plus grande que le Führer ait jamais suscitée, Hitler est hésitant.
    Il voulait prononcer un grand discours dans lequel il se proposait de faire des offres de paix à l’Angleterre. Mais l’affaire de Mers el-Kébir montre que Churchill est implacable, d’une détermination d’airain. Ce n’est pas l’homme d’une paix de compromis.
     
    Faut-il donc préparer le débarquement en Angleterre, écraser l’île sous les bombes, faire de Londres et des villes anglaises de nouveaux Varsovie ?
    Hitler hésite.
    Il ne comprend pas ces Anglais, confie-t-il à l’ambassadeur italien à Berlin, Dino Alfieri :
    « Je ne peux concevoir qu’une seule personne en Angleterre croie encore sérieusement à la victoire », dit Hitler.
    Mais il y a eu Mers

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