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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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grandir la haine et la menace. »
     
    Pétain a voulu que soient jugés devant la cour de Riom
Daladier, Blum, le général Gamelin, accusés d’avoir décidé et conduit la guerre.
     
    Et voici que Daladier et Blum, le radical et le socialiste, se
rebellent.
    Daladier le bras tendu vers ses juges, se fait accusateur, évoque
la guerre de 1870, le patriote Gambetta et le maréchal Bazaine qui a capitulé
devant les Prussiens.
     
    « On pourrait se demander, conclut Daladier, si dans
les circonstances présentes Gambetta ne serait pas emprisonné et si Bazaine ne
serait pas au gouvernement. »
    Pétain-Bazaine !
    À Vichy on commence à regretter d’avoir voulu ce procès de
Riom.
    Hitler d’ailleurs proteste contre les propos tenus par les
accusés de Riom, et exige qu’on interrompe les débats, favorables aux accusés. Ce
sera fait, le 15 avril 1942.
     
    Le gouvernement de Vichy sent que l’opinion française lui
échappe.
    Dans la zone occupée par les Allemands, la presse financée
par l’occupant l’accuse d’« attentisme », de complicité avec les
États-Unis, voire avec les « gaullistes ».
    Pétain avait espéré que son choix de la collaboration
conduirait les Allemands à des concessions.
    Il a sollicité plusieurs fois l’autorisation d’installer son
gouvernement à Paris. Les Allemands n’ont même pas répondu. Et les « ministres »
doivent une fois par semaine utiliser un autorail spécial qui relie Paris à
Vichy !
     
    En zone libre – à peine les deux cinquièmes du
territoire français –, si les foules rassemblées sur les places lors des
voyages du Maréchal continuent de l’acclamer, de chanter « Maréchal, nous
voilà », les réseaux de résistance se multiplient. Et la police « vichyste »
le constate.
     
    Pucheu, le ministre de l’intérieur, voudrait convaincre les « résistants »
qui ne sont pas communistes de l’utilité de la collaboration, seule voie
raisonnable.
    La police arrête, relâche, disloque ces « résistants ».
    Pucheu reçoit Henri Frenay, le fondateur de Combat, qui
a accepté cet entretien afin d’obtenir la libération des résistants arrêtés.
    « Nous vous connaissons, Frenay, lui dit Pucheu. Nous
savons d’où vous venez et qui vous êtes. Un officier. Nous sommes bien étonnés
qu’un homme comme vous soit à la tête d’une organisation clandestine. Je
voudrais après ces explications vous demander de réfléchir, pour savoir si
votre comportement ne risque pas de se retourner contre le pays. »
     
    Frenay sera critiqué pour avoir accepté de rencontrer le « traître
Pucheu ». D’Astier de La Vigerie, chef du mouvement Libération , sera
un procureur impitoyable.
    Mais Jean Moulin continuera son « œuvre d’unificateur »
de la Résistance.
    La tâche est difficile, le chemin semé d’embûches, mais la
logique de la guerre, de chaque côté de la ligne de démarcation, en zone
occupée comme en zone libre, l’emporte.
     
    Les résistants mènent contre l’occupant une guerre à la fois
« ouverte » et « couverte ».
    Ils sont « les yeux et les oreilles » des services
de renseignements anglais. Ils sont en contact avec les agents de l’intelligence
Service, parachutés en France. Les liens s’entrecroisent, forment une trame
serrée, complexe.
     
    À Vichy, un officier décidé à poursuivre la lutte contre les
Allemands, le commandant Aumeran, est en contact avec l’ambassadeur de
Roosevelt, l’amiral Leahy.
    Il gagne les États-Unis, puis séjourne à Londres, rencontre
le général de Gaulle, retourne à Washington, et assiste le 11 janvier 1942,
à l’École de guerre, à la première réunion destinée à étudier l’éventualité d’un
débarquement en Afrique du Nord avant la fin de cette année 1942. Aumeran gagne
Alger et commence à préparer l’intervention américaine, en regroupant autour de
lui des patriotes.
     
    Cette coopération fructueuse entre « services »
français et alliés devient quotidienne.
    En France, dans la nuit du 27 au 28 février 1942, un
commando britannique, en liaison avec la Résistance, débarque à Bruneval, aux
environs du Havre, et détruit la station de repérage allemande.
    « Allons, le pire va finir, le meilleur est en marche, s’écrie
de Gaulle.
    « Voici l’heure de Clemenceau ! »
     
    Elle sonne d’abord le glas.
    Les résistants du réseau du Musée de l’Homme, dénoncés
par un traître, sont jugés à

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