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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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tous ceux qui, dans
la presse comme dans la radio, à Londres comme à Paris, se livrent à d’abjectes
besognes de désunion…
    « Dans l’exil partiel auquel je suis astreint, dans la
demi-liberté qui m’est laissée, j’essaie de faire tout mon devoir.
    « Chaque jour je tente d’arracher ce pays à l’asphyxie
qui le menace, aux troubles qui le guettent.
    « Aidez-moi ! »
     
    Les lettres et messages de soutien affluent à Vichy. L’ambassadeur
américain, l’amiral Leahy, toujours en poste auprès du Maréchal, se félicite.
    « Jamais les relations des États-Unis avec le gouvernement
de Vichy n’ont été meilleures », commente-t-il.
    À Paris, les partisans d’un engagement total aux côtés de l’Allemagne –
Marcel Déat, Jacques Doriot – s’indignent. Ils contrôlent la presse –
financée par les Allemands. On lit dans le journal L’Œuvre :
    « La France va courir un danger probablement plus grand
qu’au moment de l’armistice. Nos attentistes sont en proie à une véritable
démence et les propos de l’amiral Leahy, l’homme de Roosevelt, sont désormais l’évangile
quotidien de Vichy. »
     
    Double, triple, quadruple jeu !
     
    Mais Vichy continue de verser aux Allemands la fabuleuse
indemnité d’occupation qui ruine le pays, plonge la population dans la misère
et la faim.
    Mais les Allemands exigent le départ de 150 000 travailleurs
volontaires pour le Reich.
    Vichy tergiverse, mais les Allemands raflent les jeunes gens
ainsi « recrutés » de force. Et les pelotons d’exécution de la
Wehrmacht continuent de fusiller. Et la Gestapo, de torturer.
    Le 23 janvier 1942, Goebbels écrit dans son journal :
    « À mon avis, notre politique à l’égard de la France
est un quasi-échec… J’ignore si demain ou après-demain nous ne serons pas de
nouveau en guerre ouverte… »
     

 
6 .
    La « guerre ouverte » contre l’Allemagne nazie, des
Français la livrent depuis le mois de juin 1940.
    Les Forces Françaises Libres sont présentes dans les armées
britanniques qui combattent l’Afrikakorps en Cyrénaïque et en Libye.
    Ils sont sur les océans avec les navires des Forces navales
Françaises Libres.
    Et de Gaulle a pris la décision d’envoyer sur le front russe
l’escadrille de chasse, Normandie, qui combattra aux côtés de l’armée
Rouge.
    « Il n’est pas un bon Français qui n’acclame la
victoire de la Russie » devant Moscou, a-t-il lancé le 20 janvier
1942.
     
    Mais il a suffi de quelques semaines pour que les Allemands
et leurs alliés remportent des succès.
    Le 29 janvier 1942, Rommel à la tête de l’Afrikakorps
mène l’assaut contre Benghazi, et la ville tombe.
    Pire encore, le 15 février est pour Londres un « dimanche
noir » : la garnison britannique de Singapour, commandée par le
général Perceval, forte de 73 000 hommes dont 27 000 Anglais,
capitule face aux Japonais. Et commence pour les prisonniers anglais un long
calvaire fait de privations, de brimades et d’humiliations, et même de tortures.
     
    Est-ce, en cette mi-février, un nouveau tournant de la
guerre, favorable à l’Allemagne et au Japon ?
    Le 27 février dans la mer de Java, la flotte japonaise
inflige de lourdes pertes à la Royal Navy.
     
    « La guerre mondiale est à son point culminant », analyse
de Gaulle le 4 mars 1942. Il ne dissimule rien.
    « Aujourd’hui, dit-il, l’ennemi – car le Japon, l’Allemagne,
l’Italie ne font qu’un – tient dans le Pacifique un avantage certain. Il a
enlevé Singapour, envahi les Indes néerlandaises, submergé les Philippines, pénétré
en Birmanie. Il a pu se rétablir en Cyrénaïque. Il se cramponne énergiquement à
ses positions en Russie. Les mers foisonnent de ses sous-marins. On sent
approcher le suprême effort de Hitler. »
    Mais de Gaulle refuse le « fatalisme passif qui est, à
la guerre, le pire danger ».
    C’est ainsi qu’on s’est cru à l’abri derrière la ligne
Maginot.
    C’est ainsi qu’on a signé avec Hitler et Mussolini les
accords de Munich en 1938. Et l’armistice en juin 1940 a été l’abdication
suprême.
    De Gaulle veut en finir avec l’absurde esprit de défensive, de
concession au mal.
    Il faut un esprit d’attaque et d’intransigeance sans lequel
toute guerre est perdue !
    C’est cette résolution combative qui, selon de Gaulle, se
manifeste en France.
    « Chez nous, dit-il, l’ennemi et ses amis écoutent
chaque jour

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