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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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importance vitale,
il faut jeter dans la bataille tous les hommes disponibles et s’emparer aussi
vite que possible de la ville elle-même tout entière et des rives de la Volga. »
     

     
    Dans la nuit du 23 au 24 août 1942, des centaines de
bombardiers de la Luftwaffe, certains venant d’aérodromes éloignés, effectuent
un bombardement « terroriste » sur Stalingrad.
    Des pilotes de l’armée aérienne de Richthofen effectuent
jusqu’à trois sorties dans la nuit. Les bombes déversées sont pour plus de la
moitié incendiaires.
    Stalingrad n’est plus qu’un gigantesque bûcher qui incendie
le ciel et éclaire jusqu’à 70 kilomètres à la ronde.
    Des milliers d’habitants sont dévorés par les flammes, ensevelis
sous les ruines.
    « Toute la ville est en feu, note un officier allemand.
Notre Luftwaffe en a fait un vaste brasier. Il fallait ça pour mettre fin à la
résistance des Russes. »
     
    Mais le lendemain, alors que la ville brûle encore, le
Comité régional du parti communiste proclame l’état de siège, répète l’ordre du
jour de Staline, menace d’exécution immédiate tous les déserteurs, les fuyards,
les « paniquards ».
    « Camarades et citoyens de Stalingrad ! Nous ne
livrerons jamais notre ville natale à l’envahisseur allemand. Chacun de nous
doit se donner avec cœur à la défense de notre chère cité, de nos foyers et de
nos familles. Barricadons chaque rue, transformons chaque quartier, chaque bloc,
chaque maison en une forteresse imprenable. »
     
    Il n’est pas un soldat allemand ou russe qui ne sente que la
bataille qui s’engage pour cette ville, dont le nom est à soi seul un symbole, devient
la clé de la guerre en Russie.
    Staline y délègue les généraux qui ont conduit avec succès
les contre-offensives de décembre 1941 : Joukov qui n’a jamais été battu, Voronov,
spécialiste de l’artillerie, Novikov, le chef des forces aériennes soviétiques,
et Tchouikov, un jeune général déterminé, plein d’initiatives et d’allant.
    C’est un duel à mort entre Hitler et Staline, à Stalingrad, pour
Stalingrad.
     
    Ce Staline que le métropolite Nicolas, oublieux des
violences exercées contre l’Église orthodoxe, appelle « Notre Père à tous,
Joseph Vissarionovitch ».
    Et l’Église russe organise des collectes de fonds pour
financer la fabrication d’une colonne de chars baptisée « Dimitri Donskoï »,
du nom du vaillant prince russe qui mit les Tartares en déroute au champ de
Koulikov en 1380.
     
    Et Staline est personnellement, charnellement, attaché à
cette ville de la Volga, car il a bâti sa réputation de révolutionnaire et de
chef de guerre en infligeant au général tsariste Denikine, entre la ville et la
boucle du Don, au cours de la guerre civile russe, une défaite.
    « La situation, note le général Halder, présente une
singulière similitude avec celle d’aujourd’hui. C’est à cette époque que la
ville de Tsaritsyne devint Stalingrad. Tout à fait par hasard, j’ai
découvert en Ukraine un ouvrage relatant cet épisode. »
     
    Le général Halder, chef de l’état-major général, ne restera
pas longtemps auprès du Führer.
    « Le commandement de Hitler a cessé d’avoir quoi que ce
soit de commun avec les principes stratégiques qui font la loi depuis des
générations, constate Halder. Son tempérament violent, esclave de ses
impulsions, ne reconnaît aucune limite et ses rêves éveillés dictent ses actes. »
    Le Führer ne supporte plus qu’on lui annonce que Staline
peut rassembler de 1 million à 1,5 million d’hommes dans le secteur
septentrional de Stalingrad ni que les Soviétiques produisent 1 200 chars
par mois.
    « Hitler bondit sur le lecteur du rapport, poings en
avant, l’écume à la bouche, et lui interdit de continuer à lire ces boniments
ineptes… »
    « Nous avons tous les deux les nerfs malades, dit
Hitler à Halder lors de leur dernière entrevue. Et mon épuisement actuel est en
partie votre œuvre. Prolonger cette situation est inutile. Aujourd’hui, le
Reich a besoin non pas d’habileté professionnelle, mais de zèle idéologique, de
dynamisme national-socialiste. Un officier de la vieille école tel que vous, Halder,
en est incapable. »
     
    Étrangement, ni Halder ni Hitler, dans leurs appréciations
de la situation de Stalingrad, ne tiennent aucun compte de la bataille qui se
livrerait à Leningrad, autre ville symbole que Hitler veut –

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