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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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nagent désespérément pour gagner l’autre
rive. Les nuits de Stalingrad sont une terreur pour eux. Les animaux fuient cet
enfer… que, seul, l’homme peut endurer ! »
     

     
    On se bat aussi pour contrôler le centre de la ville et la
colline Mamaï qui s’y dresse.
    De nouvelles divisions russes ont réussi à traverser la
Volga. L’une est commandée par le général Rodimtsev, qui a combattu en Espagne,
durant la guerre civile, et dont les soldats sont aguerris. Ils s’enterrent sur
les flancs de la colline, et repoussent toutes les attaques allemandes.
    L’autre est commandée par le major général Gourtiev. Elle
est composée des « Sibériens ».
    Ils sont lancés dans la bataille en octobre dans le secteur
nord de la ville :
    « Ils sont jeunes, grands, pleins de santé, dit
Tchouikov. Ils portent l’uniforme des parachutistes avec poignards et dagues à
la ceinture. Ils chargent à la baïonnette. Ils envoient sur leur épaule un nazi
mort comme un sac de paille. Personne ne les vaut pour les combats de maison à
maison. Ils attaquent par petits groupes, surgissent dans les maisons et dans
les caves et se servent alors de leurs couteaux et de leurs dagues. Même
encerclés, ils continuent de se battre et meurent en criant “Pour le pays et
pour Staline ! On ne se rendra jamais”. »
     
    Voudraient-ils cesser de se battre que les troupes du NKVD –
la police politique – les fusilleraient… Et l’on dit que le nombre des
soldats exécutés à Stalingrad atteint peut-être la dizaine de milliers…
     
    Mais cette discipline de fer, ces exécutions sommaires, la
brutalité des officiers à l’égard de leurs hommes – certains les frappent –
n’auraient pas suffi à susciter ces actes d’héroïsme, cet acharnement à se
battre, que manifestent les troupes russes à Stalingrad.
    Ces hommes savent aussi comment les nazis traitent leurs
prisonniers ! Alors on lutte jusqu’à la mort.
    Une unité veut résister, hisse un drapeau rouge au sommet de
l’immeuble de façon à attirer l’ennemi, à le détourner d’autres objectifs. Et
le drapeau rouge est une chemise de blessé, pleine de son sang !
     
    Dans son journal, un officier allemand note au jour le jour.
    « 16 septembre. Notre bataillon, appuyé par des
chars, attaque un silo d’où déferlent des torrents de fumée. C’est le blé qui
est à l’intérieur qui brûle. Les Russes semblent y avoir eux-mêmes mis le feu. Des
barbares ! Nous subissons de lourdes pertes. Il ne reste plus guère que
soixante hommes par compagnie. Ce ne sont pas des hommes qui occupent le silo, mais
des diables que ni les flammes ni les balles ne peuvent détruire.
    « 18 septembre. Le combat se poursuit à l’intérieur
du silo. Les Russes qui sont encore à l’intérieur sont des types condamnés à
mort. Le chef de bataillon nous a dit : “Les commissaires politiques ont
donné l’ordre à ces hommes de résister jusqu’à la mort.” Si toutes les maisons
de Stalingrad sont défendues de cette façon, aucun de nos soldats ne rentrera
en Allemagne. J’ai reçu aujourd’hui une lettre d’Elsa ; elle attend mon
retour dès que nous aurons remporté la victoire.
    « 20 septembre. La bataille pour le silo continue
toujours. Les Russes font feu de toutes parts. Nous restons dans notre cave ;
impossible de sortir. Le sergent-major Nuschke a été tué ce matin alors qu’il
traversait la rue en courant. Le pauvre vieux, il laisse trois gosses.
    « 22 septembre. La résistance des Russes dans le
silo est brisée. Nos troupes avancent vers la Volga. À l’intérieur du silo, on
a trouvé quarante cadavres russes. La moitié d’entre eux étaient habillés en
matelots ; ce sont des diables marins ! Nous avons fait un prisonnier,
il est grièvement blessé ; il ne peut pas parler, ou bien il fait semblant… »
     
    Ce Russe se nomme Andrei Khozyanov.
    Il appartient à une brigade d’infanterie de marine, et non à
l’un de ces « régiments disciplinaires » dans lesquels on est voué à
la mort, comme l’a prétendu le chef du bataillon allemand. Dans le silo à blé, il
a résisté avec une poignée d’hommes à des attaques de char.
    Il raconte.
    « La nuit, pendant une courte accalmie, on fit le
compte des quelques munitions qui nous restaient : un “tambour” et demi de
fusil-mitrailleur, vingt à vingt-cinq cartouches par mitraillette, et huit à
dix cartouches par fusil.
    « Se défendre avec si

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