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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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de sauter
dedans, il n’est pas facile d’en sortir, eh bien, les Italiens ont brûlé dans
la guerre, voilà tout ! »
     
    Les Russes avaient, en fait, lancé sur les troupes
italiennes des centaines de milliers de tracts leur promettant que s’ils se
rendaient, ils seraient envoyés vers un « climat chaud » et traités
en « camarades ».
    Des milliers d’entre eux se rendirent et furent enfermés
dans des camps de la Russie septentrionale ou centrale où ils moururent de faim
et de froid.
     
    Les Allemands ne se font aucune illusion sur ce que les
Russes leur réservent. Ils savent comment la Wehrmacht a traité les prisonniers
russes. Ils se battent donc.
    Ils espèrent que les panzers de von Manstein opéreront une
percée qui « brisera l’anneau russe qui les enferme ».
    Ils rêvent d’une attaque, qui rassemblerait tous les
combattants de Stalingrad et les ferait aller à la rencontre des panzers de von
Manstein.
     
    Paulus et von Manstein hésitent. Ils savent quelle est la
volonté du Führer : « vaincre ou mourir » ; si cela vaut
pour la bataille d’El-Alamein, comment imaginer un destin différent pour l’affrontement
symbolique de Stalingrad ?
    On peut mourir à Stalingrad. On ne peut pas y capituler.
     
    Cependant, von Manstein, le 12 décembre, lance ses
divisions de panzers à l’offensive.
    Elles avancent d’une quarantaine de kilomètres à partir du
sud. Elles franchissent les rivières, l’Aksaï, la Myshkova, ces affluents du
Don.
    « Nous voyons déjà luire le ciel de Stalingrad », dit
von Manstein.
    Mais les Russes, marchant 50 kilomètres par jour dans
les hurlements du blizzard, franchissent 180 kilomètres pour se porter
au-devant des troupes de von Manstein.
    Les Russes ne disposent pas de chars car les routes sont
impraticables. Mais avec le seul appui de l’artillerie, les fantassins russes
arrêtent les troupes de von Manstein.
     
    « Le ciel de Stalingrad » s’assombrit pendant ces
quatre jours décisifs – du 19 au 23 décembre 1942 –, Paulus ne
tente aucune sortie pour aller à la rencontre de von Manstein, qui recule.
    L’anneau se resserre autour des Allemands encerclés dans le
chaudron.
    Mais, en cette fin décembre 1942, ils se battent encore avec
acharnement.
    « Jusqu’à la fin décembre, écrit le général Tchouikov, ils
vécurent d’espoir et ils opposèrent une résistance désespérée, souvent jusqu’à
la dernière cartouche. Nous ne fîmes pratiquement pas de prisonniers car les
nazis refusaient tout net de se rendre. Ce n’est qu’après l’échec de von
Manstein que le moral des troupes allemandes commença fortement à baisser. »

 
39 .
    À des milliers de kilomètres de Stalingrad, dans les déserts
de Cyrénaïque, de Libye, de Tripolitaine, le maréchal Rommel, après la défaite
d’El-Alamein, tente de sauver son Afrikakorps, et donc le moral et la combativité
de ses soldats.
     
    L’Afrikakorps recule en bon ordre, manquant d’approvisionnements –
de vivres, de munitions et d’essence, les fournitures indispensables chaque
jour.
    Et les « nuits de défaite » s’enchaînent les unes
aux autres à compter de ce 4 novembre 1942.
     
    Rommel, tout en combattant, est plein d’amertume.
    « Nous venions de perdre la bataille décisive de la
campagne d’Afrique, dit-il.
    « Nous avions laissé dans la défaite une grande partie
de notre infanterie et de nos formations motorisées. »
    Il sait que cette « faillite » est due à l’ordre
du Führer – « Vaincre ou mourir ! » –, à l’infériorité
aérienne, à l’absence de ravitaillement.
    Et il n’admet pas qu’on fasse porter la responsabilité de l’échec
d’El-Alamein à ses hommes, à lui-même.
     
    On l’accuse.
    « On alla jusqu’à prétendre que nous avions jeté nos
armes, que j’étais un défaitiste, un pessimiste. »
    Il s’insurge. Il rejette les calomnies portées par les
officiers de l’entourage du Führer, des hommes qui n’ont jamais été au front et
qui s’en prennent à « ses vaillantes troupes ».
    « En y réfléchissant bien, dit-il, je ne puis m’adresser
qu’un reproche, celui de n’avoir tourné vingt-quatre heures plus tôt – ou
tout simplement ignoré – l’ordre “Vaincre ou mourir !”.
    « Selon toute vraisemblance, l’armée, l’infanterie
comprise, aurait été sauvée avec une puissance combative entamée, mais
nullement détruite. »
     
    Il enrage,

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