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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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campagne, et 115 régiments
de Katioucha , sur un front d’attaque de 65 kilomètres, au sud et au
nord du chaudron.
    Jamais, depuis le début de l’invasion de la Russie, en juin
1941, on n’a connu une telle densité d’hommes et une telle puissance de feu.
     
    Ce 12 novembre 1942, quand Richthofen survole le
chaudron, il constate comme à l’habitude que :
    « Les rues et les places, ces champs de ruines, sont
désertes. Car on ne peut agir à ciel ouvert. Celui qui montre sa tête ou
traverse une rue en courant est automatiquement abattu par un sniper embusqué. »
    Mais entre 6 et 7 heures du matin, on n’entend même pas
de détonations.
    Stalingrad est enveloppée dans un linceul de silence, comme
si elle n’était plus peuplée que par des cadavres ou des morts en sursis qui s’enfoncent
au plus profond de ces ruines pour tenter d’échapper au moment où ils seront
frappés.
    Et chaque jour, en ce mois de novembre 1942, commence ainsi :
par le silence et le vide de la mort à laquelle on sait ne pouvoir échapper.
     
    Et tout à coup, le 19 novembre 1942, les soldats russes
terrés entendent un grondement lointain mais intense.
    Ils reconnaissent le son des canons russes, ces 2 000 pièces
d’artillerie du général Voronov, puis les rafales aiguës des Katioucha.
    Cela vient du nord et du sud.
    Ces hommes se redressent, s’approchent prudemment des
sorties de leurs égouts, de leurs caves, de leurs tunnels.
    Le jour commence seulement à se lever.
    Mais – ils en sont sûrs – il sera différent des
autres.
    C’est l’offensive qui va enfermer les Allemands de Paulus
dans le chaudron, les affamer, les étrangler, les étouffer.
    Les combattants de Stalingrad ne seront plus les seuls à
contenir l’Allemand. On va le « ceinturer ».
    Il était temps, car la Volga, ce 19 novembre et plus
encore le lendemain, commence à charrier des glaçons. Elle n’est plus navigable
et les combattants de Stalingrad sont isolés, jusqu’à ce que la Volga soit
gelée, mais ce ne sera pas avant un mois. Alors les offensives au sud et au
nord du chaudron, comme deux pinces qui vont à la rencontre l’une de l’autre, représentent
le salut.
     
    Hourra !
    On n’ose libérer sa voix, mais elle rugit dans la poitrine
de chaque combattant de Stalingrad.
     
    Il suffit de quatre jours et demi pour que l’encerclement
des Allemands à Stalingrad soit réalisé.
    Les divisions roumaines et italiennes situées sur les flancs
du chaudron, faiblement armées, sans chars ni artillerie, sans ardeur ni
résolution combattantes, sont disloquées par les Russes. Ils avancent d’une
centaine de kilomètres, enfoncent le front sur une longueur de 80 kilomètres
au nord et de 50 au sud !
     
    Les troupes des généraux Vatoutine et Yeremenko se
rencontrent le 23 novembre, vers 16 h 30, à Kalatch.
    Les sapeurs de la Wehrmacht sont prêts à faire sauter ce dernier
pont sur le Don.
    Ils voient s’avancer des véhicules allemands, portant les
signes distinctifs de la 22 e  Panzer.
    Ils s’écartent, lèvent les barrières qui interdisent la
circulation sur le pont. Et des Russes surgissent des véhicules et s’emparent
du pont, tuant la plupart des sapeurs allemands.
    Kalatch devient ainsi le premier chaînon de Vanneau qui doit étrangler les 250 000 soldats de la VI e  armée
de Paulus.
     
    Le correspondant de l’United Press à Moscou, Henry Shapiro, se
rend, dans les jours qui suivent la « fermeture » de l’anneau, sur le
front de Stalingrad. Il écrit :
    « La voie ferroviaire la plus proche du front avait été
violemment bombardée par les Allemands ; toutes les gares étaient
détruites, et les chefs militaires ainsi que les techniciens des chemins de fer
dirigeaient le trafic dans des abris souterrains ou dans des maisons en ruine. Tout
le long de la ligne, c’était un flot ininterrompu et impressionnant de matériel
de guerre : Katioucha, canons, chars, munitions, hommes. Les
convois roulaient de nuit et de jour, et il en allait de même sur les routes. On
voyait peu de matériel anglais ou américain, sauf, de temps en temps, une Jeep
ou un tank ; 90 % environ de tout ce matériel était soviétique. Toutefois,
une forte proportion de vivres était américaine – surtout le lard et le
sucre.
     
    « Quand je me rendis à Serafimovitch, au nord, les
Russes faisaient plus que de consolider l’“anneau” autour de Stalingrad… Ils en
formaient un second ; on

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