1944-1945-Le triomphe de la liberte
l’Allemagne. »
Le lendemain, 29 avril, entre 1 heure et
3 heures du matin, Hitler épouse Eva Braun, Goebbels et Bormann sont les
témoins du mariage.
Les deux futurs époux jurent qu’ils sont de « purs
aryens ».
La cérémonie est présidée par un conseiller municipal qui
combattait dans les rangs de la Volkssturm, à quelques dizaines de mètres de la
Chancellerie.
On boit du champagne avec tous ceux qui vivent dans le
bunker. Beaucoup pleurent et se retirent.
Hitler, isolé dans une pièce voisine, dicte son testament.
51.
En cette aube du dimanche 29 avril 1945, Adolf Hitler
parle vite, d’une voix sourde, et sa secrétaire Frau Gertrude Junge ne peut le
suivre que parce qu’il lui semble non pas découvrir ces phrases, mais les
reconnaître.
Elle les a lues dans Mein Kampf, elle les a entendues
lors des discours que tout au long de cette décennie les radios – et les
journaux – ont diffusés chacun plusieurs fois.
Le Führer n’a pas changé, mais Himmler et Goering le
trahissent, les Russes sont à quelques centaines de mètres de la Chancellerie,
les Américains sont sur les rives de l’Elbe et ils fraternisent avec les
Russes.
Frau Gertrude Junge est émue aux larmes quand Hitler, dans ce
qu’il appelle son « Testament politique », dit : « Depuis
trente années, seuls mon amour pour mon peuple et ma fidélité envers lui ont
guidé mes pensées, mes actes et ma vie… »
Il répète qu’après « les horreurs de la Première Guerre
mondiale », il n’a jamais « désiré qu’il s’en produisît une autre
contre l’Angleterre ou l’Amérique… ».
Il dénonce les responsables : « La juiverie
internationale et ses adeptes. »
Frau Gertrude Junge est bouleversée lorsqu’elle entend le
Führer déclarer :
« Après six ans d’une guerre qui, malgré ses revers,
s’inscrira un jour dans l’Histoire comme la plus glorieuse et la plus héroïque
manifestation du désir de vivre d’une nation, je ne puis abandonner la ville
qui est la capitale de notre pays… Je tiens à partager le sort des millions
d’êtres qui ont accepté de rester ici. De plus, je ne veux pas tomber aux mains
de l’ennemi qui cherche à s’offrir un nouveau spectacle, présenté par les
Juifs, dans le seul but de divertir ses masses hystériques.
« Par conséquent, j’ai décidé de rester à Berlin et d’y
choisir volontairement la mort, au moment où je jugerai que la position du
Führer et de la Chancellerie ne peut être tenue plus longtemps.
« Je meurs la joie au cœur, conscient des
accomplissements immenses de notre peuple, paysans, ouvriers, et de l’apport
incomparable qu’a fait à l’Histoire notre jeunesse qui porte mon nom. »
Frau Gertrude Junge ne veut pas douter de son Führer, et
l’émotion, la concentration que la prise de ce texte exige l’empêchent de
penser à ces villes qui ne sont plus qu’amas de ruines, à ces millions de
cadavres laissés, le plus souvent, sans sépulture, à ces enfants jetés dans la
fournaise de la guerre, à la manière dont elle avait tourné la tête pour ne pas
voir ces familles qu’on poussait dans les trains, qui avaient la mort pour
destination.
Elle en est sûre : il est innocent, on a trompé le
Führer, on l’a trahi. Il le sait et il a raison de décider de condamner les
traîtres.
« Avant ma mort, dit-il, j’exclus du Parti
l’ex-maréchal du Reich Hermann Goering et je lui retire tous les droits que lui
conférait le décret du 20 juin 1941… À sa place, je nomme l’amiral Doenitz
président du Reich et commandant suprême des forces armées.
« Avant ma mort, j’exclus du Parti et je relève de
toutes ses charges l’ex-Reichsführer des SS et ministre de l’Intérieur Heinrich
Himmler.
« En plus de leur manque de loyauté envers moi, Goering
et Himmler ont attiré sur la nation tout entière une honte ineffaçable, en
négociant secrètement avec l’ennemi, à mon insu et contre ma volonté, et aussi
en essayant de s’emparer illégalement du pouvoir. »
Ces deux « traîtres » avaient été, avec Goebbels,
ses camarades de parti les plus proches depuis les années 1920 ! Et ils
l’avaient trahi !
Le Führer indiquait à l’amiral Doenitz, président du Reich,
qu’il devait choisir Goebbels comme Chancelier.
Hitler laissait en outre une consigne :
« Avant tout, je recommande au gouvernement et au
peuple de garder en vigueur les
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