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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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« Nous avons le
droit à l’ingratitude » ?
     
    Il pense à Churchill qui vient d’être contraint de
démissionner, le 26 juillet, après la victoire des travaillistes, et c’est
Attlee, le leader de ce parti, qui lui a succédé.
    Il murmure : « Pauvre Churchill. »
    Il ne ressent ni colère ni indignation. Il n’est pas
surpris. Tout cela est « conforme à l’ordre des choses humaines ».
Commence « le temps de la médiocrité ». Pourquoi de Gaulle serait-il
épargné ?
    Churchill avait craint, alors qu’il participait à la
conférence de Potsdam, que l’opposition travailliste conduite par Clement
Attlee ne l’emporte.
    « Je ne serai que la moitié d’un homme avant le
résultat de ces élections… Elles planent au-dessus de moi comme un vautour
d’incertitude. »
    Staline était persuadé que Churchill l’emporterait à la fois
parce qu’il était celui qui, à la tête de la Grande-Bretagne, avait dirigé en
grand capitaine la nation jusqu’à la victoire, mais aussi parce qu’il avait
« arrangé » ces élections.
     
    En fait, c’est un triomphe travailliste, ce 25 juillet
1945 (393 sièges contre 210 aux conservateurs).
    Et Clement Attlee remplace Churchill à la conférence de
Potsdam.
    Churchill, qui depuis cinq ans est au cœur du cyclone
mondial, se trouve tout à coup privé de pouvoir, d’activité.
    « À mon âge, il ne saurait être question d’un retour
aux affaires, dit-il. Des pensées désespérées me viennent en tête… Je n’arrive
pas à m’habituer à la pensée de ne rien faire pour le reste de ma vie. Il
aurait mieux valu que je sois tué dans un accident d’avion ou que je meure
comme Roosevelt. »
     
    En fait, c’en est fini des « Grands ».
    Pour le meilleur, quand disparaissent Hitler, sa clique et
Mussolini.
    Ne restent que Staline et de Gaulle. Mais la coalition des
petits hommes, des petits partis commence à harceler de Gaulle, afin de
s’emparer à nouveau des rênes de l’État… comme avant 1940, la guerre n’étant
qu’une parenthèse.
    Quant à Staline, la victoire le grise, et il exerce son
pouvoir en tsar qui n’accepte aucune contrainte. Il évalue avec mépris un Harry
Truman, un Clement Attlee. Truman n’est qu’un boutiquier du Missouri !
« Comment le comparer à Roosevelt ? Il n’est ni intelligent ni
instruit », jauge Staline.
    Mais ce « boutiquier » annonce que son pays
possède la bombe atomique qui bouleverse le rapport des forces militaires entre
l’Est et l’Ouest.
    La guerre européenne accouche ainsi dès juillet 1945 du
risque d’une nouvelle guerre.
     
    Alors même que la guerre contre le Japon n’est pas achevée.
     
    Après la vague des défaites (les Japonais ont conquis en six
mois Hong Kong et Singapour, une partie de la Birmanie, les Philippines), les
Américains, en mai 1942, ont remporté des victoires (Midway) et réussi le
24 avril à bombarder Tokyo.
    Ce coup d’arrêt annonce un renversement : d’île en île,
de débarquement en débarquement, les Marines, les porte-avions refoulent les
Japonais.
    Les combats sont acharnés, les Japonais luttant jusqu’à la
mort.
     
    Ainsi, du 19 février au 17 mars 1945,
20 000 soldats japonais résistent dans l’île d’Iwo-Jima à 250 000 Américains
soutenus par 900 navires – dont 16 porte-avions.
    Les Américains remportent la victoire. Elle leur a coûté
6 000 morts, mais ne survivent que 216 Japonais.
     
    L’acharnement de ces combats, le chiffre élevé des pertes
américaines – minime si l’on pense aux grands affrontements de la guerre
européenne – conduisent l’état-major américain à envisager l’utilisation
de l’arme atomique pour briser le refus japonais de la capitulation.
    Mais il s’agit aussi et peut-être d’abord de montrer à
Staline la force que représentent les États-Unis.
     
    Le 6 août, la première bombe atomique est larguée sur
Hiroshima.
    Le 8 août, l’URSS déclare la guerre au Japon.
    Le 9 août, une deuxième bombe atomique frappe Nagasaki.
     
    Dans la nuit du 9 au 10 août, l’empereur japonais
Hiro-Hito recommande d’engager des pourparlers de paix.
    Le 2 septembre 1945, l’armistice sera signé à bord du
cuirassé américain Missouri, armé dans la baie de Tokyo. Le général
MacArthur le paraphe au nom des États-Unis.
    Et le général Leclerc au nom de la France.
     

     
    Combien de morts à Hiroshima et à Nagasaki ?
    Combien d’humains

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