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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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petit coffre et se coucha afin d'être prêt à partir, le lendemain matin.
    quand Eumène et Ptolémée le réveillèrent, il faisait encore nuit.
    " As-tu appris la nouvelle ? lui demanda Eumène.
    --quelle nouvelle ? dit Callisthène en se frottant les pau pières.
    --Le bruit court que Memnon serait mort. D'une maladie subite.
    --Et incurable ", ajouta Ptolémée.
    Callisthène se redressa. Il versa un peu d'huile dans sa lan terne, qui s'éteignait.
    " Mort ? Et quand ?
    --Nous l'avons appris par l'un des officiers qui comman daient les renforts. En calculant le temps qu'ils ont mis pour nous rejoindre, je pense que cela s'est passé il y a quinze jours, ou un mois. Les choses se sont déroulées ainsi que nous les aviOns prévues. "
    Callisthène se souvint de la date que portait la lettre de son oncle Aristote, et il fit lui aussi un rapide calcul mental, au terme duquel il conclut qu'il était impossible de savoir si cet événement avait été
    provoqué, ou non, ni même d'exclure une telle éventualité. Il se contenta de répondre: " Tant mieux. "
    Puis, tandis qu'il finissait de s'habiller, il appela une esclave et lui ordonna: " Sers quelque chose de chaud au secrétaire e général et au commandant Ptolémée. "

    46
    " Cervelle de mouton ", annonça le cuisinier perse en posant une assiette de beignets bien rissolés devant Eumolpos de Soles. Tout en prononçant ces mots, il découvrit ses dents éclatantes et sa grosse moustache d'un noir de jais en un sou rire peu rassurant.
    Allongé sur un petit lit, en face de lui, le gouverneur de la Syrie, le satrape Ariobarzanès, eut un sourire encore plus inquiétant. " N'est-ce pas ton plat favori ? demanda-t-il.
    --Oh oui, bien s˚r, lumière des Aryens et invincible guer rier. Puisse l'avenir te réserver l'honneur de porter la tiare rigide, au cas o˘--si Ah lra-Mazda le veut--le Grand Roi devait monter sur la tour du silence pour rejoindre ses glo rieux ancêtres.
    -- Le Grand Roi jouit d'une excellente santé, répliqua Ariobarzanès. Mais je t'en prie, mange. Comment trouves-tu ces cervelles de mouton ?
    --Miam, mugit Eumolpos en plissant les paupières pour simuler un plaisir intense.
    --C'est aussi le mot d'ordre que tu échanges avec nos enne mis avant de leur délivrer des messages secrets, n'est-ce pas ? ", interrogea Ariobarzanès sans cesser de sourire.
    Eumolpos avala de travers et fut secoué par une quinte de toux.
    " Un peu d'eau ? ", lui demanda le cuisinier d'un air empressé Le visage empourpré, Eumolpos refusa d'un signe de la main e t reprit bientôt son attitude imperturbable et son sourire sédui sant. " Je n'ai pas saisi cette aimable plaisanterie, dit-il
    -- Ce n'est pas une plaisanterie, rétorqua le satrape en arrachant l'aile d'une grive à la broche et en la dévoran ,du
    bout des incisives. C'est la pure vérité. " ||
    iEumolpos chassa le mouvement de panique qui tenaillait se~ intestins. Il s'empara d'un beignet et fit mine de le savou r~ puis il observa d'un air condescendant: " ALlons, mon ill~stre seigneur, je refuse de croire que tu prêtes attention à d~s bavardages qui seraient spirituels s'ils ne jetaient pas de l'~mbre sur la réputation d'un honnête homme qui... "
    Ariobarzanès l'interrompit d'un geste poli, il s'essuya les lliains sur le tablier du cuisinier, se leva et marcha vers la fenêtre en invitant Eumolpos à le rejoindre.
    " Je t'en prie, mon bon ami. "
    1' Eumolpos fut bien obligé de le suivre et de regarder ce qui se passait dans la cour. Les quelques bouchées qu'il avait ava lées lui restèrent sur l'estomac, et son visage blêmit. Son cour rier, nu, était accroché à un pal par les bras, et de longues ~andes de peau pendaient le long de son corps en découvrant sa musculature sanguinolente. A certains endroits, la chair avait été arrachée jusqu'à l'os, et ses testicules formaient un collier grotesque autour de son cou. Il était inanimé.
    " C'est lui qui a parlé ", expliqua Ariobarzanès d'un air impassible.
    Un peu plus loin, un esclave hyrcanien épointait un pal d'acacia à l'aide d'un couteau très aiguisé et le polissait sur u ne pierre ponce.

    Le regard d'Ariobarzanès aLla du pal à Eumolpos, tandis que ses mains effectuaient un geste très explicite.
    Le pauvre homme déglutit en secouant la tête convulsi vement.
    " Je savais que nous nous comprendrions, mon vieil ami, dit le satrape en souriant.
    --En quoi... en quoi puisje t'être utile ? " balbutia l'infor mateur sans

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