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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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comme pour se faire remarquer.
    " Mais qui sont ces hommes ? ", demanda le roi à Eumène, qui se tenait à
    quelques pas de lui. Le secrétaire avança et exa mina le groupe. " Je n'en ai pas la moindre idée, mais nous allons bientôt le savoir. "
    Il mit pied à terre et se dirigea vers ces malheureux, qui paraissaient beaucoup plus nombreux qu'on ne l'aurait cru de prime abord. Alexandre l'imita. Au fur et à mesure qu'il avan çait, il fut envahi par un trouble étrange, par une inquiétude angoissante. Il entendit bientôt ces hommes s'adresser à Eumène... en grec !
    Puis il vit qu'ils étaient horriblement mutilés: certains avaient les deux mains tranchées, d'autres une jambe voire les deux, d'autres encore avaient la peau marquée par de terribles cicatrices, au vu desquelles on devinait qu'ils avaient été ébouillantés.
    " De l'huile, expliqua l'un d'entre eux en sentant le regard d'Alexandre posé sur sa silhouette estropiée et torturée.
    --qui es-tu ? l'interrogea le roi.
    --…ratosthène de Méthône, hêgemôn, troisième compa gnie, huitième bataillon, spartiate.
    --Spartiate ? Mais... quel ‚ge as-tu ?
    --Cinquante-huit ans, hêgemôn. J'ai été capturé par les Perses au cours de la seconde campagne du roi Agésilas, alors que j'avais vingt-sept ans.
    Sachant que les guerriers spartes préfèrent se faire tuer plutôt qu'accepter la prison, ils m~ont alors coupé le pied. "
    Eumène secoua la tête. K Les temps ont changé, mon ami.
    --J'ai tenté toutefois de me suicider. C'est alors que mon ître m'a ébouillanté avec de l'huile. Je me suis donc résigné 'ai accepté cette amère prison, mais quand j'ai entendu dire 'Alexandre arrivait...
    ~
    --Nous sommes venus le voir, intervint un autre en mo nt ses deux bras coupés juste au-dessous du coude.
    --Pourquoi ces mutilations ?, demanda le roi, la voix trem mte de colère et d'émotion.
    --Je servais dans la marine athénienne pendant la guerre s satrapes, je m'étais embarqué comme rameur sur la rysea, une magnifique trière, flambant neuve. Nous sommes mbés dans une embuscade et j'ai été capturé. Ils ont dit que ine ramerais plus jamais sur un bateau athénien. "
    Alexandre remarqua un homme dont les orbites étaient ssi vides et sèches que celles d'un squelette.
    " que t'ont-ils fait ? l'interrogea-t-il.
    --Ils m'ont découpé les paupières, ont recouvert mes yeux miel et m'ont attaché sur le sol près d'une fourmilière. Je ~vais moi aussi dans la marine athénienne: ils voulaient ~voir o˘ s'était caché le reste de la flotte, mais j'ai refusé de le ~éler et... "
    22
    ~ D'autres malheureux s'avançaient, exhibant leurs mutila tions, leurs misères, leurs cheveux blancs, leurs cr‚nes nus et ~eurs mains dévorées par la gale.
    " Hêgemôn, répéta le Spartiate, dis-nous o˘ se trouve . exandre afin que nous puissions lui rendre gr‚ce et le remer
    ier de nous avoir libérés. Nous témoignons tous du prix que !s Grecs ont payé au cours des années dans la lutte contre les i arbares.
    --C'est moi, Alexandre, répondit le roi blême de colère, et suis venu vous venger. "
    I
    Il se retourna et appela ses compagnons à grands cris:
    " Ptolémée ! Héphestion ! Perdiccas ! - ~
    --A tes ordres, sire ! `
    --Encerclez le palais royal, le trésor et le harem, et que personne n'y entre !
    --Il sera fait selon tes ordres ", répondirent-ils, et ils par tirent au galop à la tête de leurs détachements.
    " Léonnatos ! Lysimaque ! Philotas ! Séleucos !
    --A tes ordres, sire ! "
    Alexandre leur indiqua la superbe ville qui s'étalait devant eux sur la colline, scintillant d'or, de bronze et d'émaux.
    " Prenez l'armée et conduisez-la à l'intérieur: Persépolis vous appartient, faites-en ce que vous voulez ! "
    Il se tourna vers les l~étairoÔ qui se tenaient imrnobiles sur leurs chevaux. " Avez-vous compris ce que j'ai dit? Persépolis vous appartient !

    qu'est-ce que vous attendez ? Prenez-la ! "
    Un cri monta des rangs et les escadrons de la cavalerie s'élancèrent au grand galop vers la capitale, qui s'apprêtait à leur ouvrir ses portes. Ils bousculèrent les quelques délégués qu'Aboulitès avait envoyés pour les accueillir, et firent irrup tion dans la ville la plus riche et la plus grande du monde, avec la fureur d'un troupeau de taureaux sauvages.
    Eumène jeta vers Alexandre un regard de stupéfaction. " Tu ne peux pas donner un ordre de ce genre, dieux du ciel, non ! Rappelle-les, rappelle-les tant qu'il

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