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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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pouvais me demander ce que tu voulais, ainsi qu'il te l'avait promis. Tu n'as qu'à parler, et tes souhaits seront satisfaits. "
    Rhédas répondit: " Si j'étais plus jeune, j'aimerais l'accom pagner pour connaître la suite de son aventure. Mais je dois penser à ma vieillesse: j'aimerais racheter le champ de mon père et la maison o˘ je suis né, sur un golfe, non loin de la mer. Cela fait si longtemps que je n'ai pas vu la mer...
    --Tu la reverras, berger, tu auras ta maison et ton champ. Tu pourras aussi fonder une famille, si tu le souhaites. Et si tu as des enfants et des petits-enfants, tu leur raconteras qu'une nuit tu as conduit Alexandre vers son destin. S'ils ne te croient pas, tu leur montreras ceci.
    --qu'est-ce que c'est ? "
    Eumène déposa un petit pendentif dans sa main. " C'est l'étoile d'or des Argéades. Seuls les amis intimes du roi la pos sèdent. "
    Il lui remit aussi un étui en cuir. " Voici une lettre du roi pour le gouverneur de la Lycie, dans laquelle il lui ordonne de te donner tout ce que tu désires. Elle a plus de valeur que n'im porte quelle somme d'or ou d'argent. Ne l'égare pas. Adieu, berger, et bonne chance. "
    Ils achevèrent leur descente le lendemain soir et débou chèrent sur le haut plateau de la Perside. Cette vaste étendue était parcourue de fleuves que bordaient de longues files de peupliers, et constellée de villages en briques crues.
    Ils croisèrent la route du Grand Roi sur les rives de l'Araxe, et Alexandre fit monter le camp pour attendre Parménion et le reste de l'armée. On venait de lui servir à dîner quand un hétai: roÔ de la garde pénétra sous sa tente et lui annonça une visite: Sire, un homme désire te parler. Il a traversé le fleuve en bateau et il semble très pressé.
    --Alors, fais-le entrer. "
    Le soldat introduisit un homme habillé à la manière perse: un ~ntalon attaché au-dessus des chevilles, ainsi qu'une écharpe ~n lin enroulée autour de la tête et nouée autour du cou.
    " qui es-tu ? l'interrogea Alexandre.
    --Je viens de la part du satrape Aboulitès, qui commande a place forte de Persépolis. Il est prêt à te remettre la ville et e conseille de reprendre aussitôt ta route si tu souhaites trou rer le trésor du Grand Roi encore intact. Les partisans d'une léfense à outrance pourraient, en effet, l'emporter. D'autres 7Oudraient aussi s'emparer du trésor pour soutenir l'insurrec tion de Darius. que doisje rapporter à mon maître ? "
    Alexandre réfléchit en silence quelques instants, puis il lui répondit: "
    Dis-lui que j'atteindrai les environs de Persépolis dans deux jours, au coucher du soleil, avec ma cavalerie. "
    L'homme ressortit et demanda qu'on l'accompagne à son bateau. Aussitôt, le roi convoqua Diadès de Larissa, son ingé nieur en chef.
    " Il faut que tu construises un pont au-dessus de l'Araxe avant demain soir ", lui dit-il sans attendre qu'il se f˚t assis.
    Désormais habitué à entendre des requêtes invraisem blables, Diadès ne broncha pas: " De quelle largeur? l'inter rogea-t-il.
    --Le plus large possible: je dois y faire passer ma cavalerie dans les délais les plus brefs.
    --Cinqcoudées?
    -- Dix.
    --Dix coudées. D'accord.
    --Tu penses y arriver ?
    --Aije jamais échoué, sire ?
    --Non.
    -- Mais il faut que je commence ces travaux sans tarder.
    --Comme tu le veux. Tu peux donner des ordres de ma part à qui tu le souhaiteras, même aux généraux. "
    Diadès réunit dix escadres, leur fournit des mules et des chevaux~ des haches, des scies, des cordes et des échelles. Il leur ordonna d'aller couper des sapins dans un bois voisin. Les
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    troncs furent grossièrement nettoyés, épointés et durcis à la flamme, partiellement débités. Trois cents personnes tra vaillèrent toute la nuit; à l'aube, le matériel était rassemblé sur la rive du fleuve, prêt à
    l'emploi.
    Diadès fit planter les pieux deux par deux dans le lit du fleuve au moyen d'un bélier, à intervalles de dix coudées. Il les relia transversalement et dans le sens de la longueur au moyen de planches clouées, créant une nervure latérale et un support horizontal. Segment après segment, le pont avança vers le centre du fleuve, o˘ les pieux furent renforcés par l ajout de gros rochers qui brisaient le courant.

    Le lendemain soir, Alexandre rangea la cavalerie sur le pied de guerre, il attendit que la dernière planche soit clouée aux soutènements et, suivi de ses

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