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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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du soleil couchant. De sublimes portiques se présentaient à sa vue avec leurs gigantesques colonnes, leurs taureaux ailés, les portraits des Grands Rois qui avaient construit et décoré ces merveilles. Lui, le petit yauna, seigneur d'un royaume de paysans et de bergers, jadis vassal, était parvenu à percer le coeur du géant et à le piétiner.
    Il gravit à cheval le vaste escalier. Des deux côtés, les pro cessions des rois et des chefs vassaux qui apportaient des cadeaux pour la fête du jour de l'an, étaient sculptées dans la pierre. Mèdes et Cissiens, Ioniens, Indiens et Ethiopiens, Assyriens et Babyloniensj …gyptiens, Libyens, Phéniciens et Bactriens, Gédrosiens, Carmaniens et Dahes: des dizaines et des dizaines de nations marchaient d'un pas solennel et mesuré vers le dais d'or qui surplombait le trône de Darius, le Roi, le Grand Roi, le Roi des Rois, lumière des Aryens et seigneur des quatre coins de la terre.
    Le trône se dressait maintenant devant lui. Il était en cèdre parfumé et en ivoire, orné de pierres précieuses et soutenu par deux griffons aux yeux de rubis. Il se détachait sur un mur o˘ l'on pouvait voir une représentation gigantesque du roi ~arius Ier, vêtu de splendides habits de cérémonie, qui luttait
    ntre un rnonstre ailé, l'incarnation d'Arhiman, génie du mal des ténèbres.
    . L'immense salle était vide et silencieuse, mais à l'extérieur, n océan de douleur venait se briser contre les murs de ce aradis. Les braves, les fidèles soldats de Philippe s'étaient ansformés en une horde de bêtes sauvages, qui se dispu ient des lambeaux de proies, criaient des obscénités, incen aient les jardins et les palais, dévastaient les sanctuaires 'Ahura-Mazda, dieu de la grande Persépolis.
    Alexandre mit pied à terre, il avança vers le trône, gravit les narches et s'y assit, posa les mains sur les accoudoirs de narbre poli. Mais tandis qu'il s'abandonnait contre le dossier vec un long gémissement, il vit des silhouettes sombres se ~écouper dans l'embrasure de la porte et entendit un piétine ent confus. I
    " qui est là ? demanda-t-il sans bouger.
    --C'est nous, sire ! ", dit une voix. C'était l'un des esclaves recs qui étaient venus à sa rencontre sur la route de ersépolis.
    " que voulez-vous ? "
    Au lieu de répondre, l'homme s'effaça devant deux de ses ompagnons, qui soutenaient un vieillard émacié.
    " Il s'appelle Léocharès, expliqua l'homme qui s'était écarté.
    'est l'un des "Dix Mille" de Xénophon, le dernier survivant, je rois. Il a près de quatre-vingt-dix ans, et il en a passé toixante-douze en prison et en esclavage. "
    Alexandre~ eut grand-peine à dissimuler son émotion. " que eux-tu, vieil homme ? l'interrogea-t-il. que puisje faire pour n héros des "Dix Mille" ?
    "
    . Le vieillard murmura quelques mots que le roi ne put ntendre.
    " Il ne veut rien. Il dit que les Grecs qui se sont éteints n'ont pu profiter du bonheur de te voir sur ce trône. Il dit qu'il peut maintenant mourir heureux. "
    Vaincu par l'émotion et par les larmes qui coulaient sur ses joues cre; ses, le vieillard ne parvenait pas à parler, mais l'ex pression de son visage était plus éloquente que mille mots.
    Alexandre hocha la tête. Incrédule, ou presque, il regarda le
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    .
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    776 ALEXANDRE LE GRAND i I F';i CONFINS DU MONr~
    vieil homme s'éloigner en traînant les pieds, soutenu par ses compagnons.
    Puis il se leva et retourna auprès de Bucéphale qui l'attendait sous le porche. En saisissant ses rênes, il aper çut un guerrier perse qui semblait sortir d un rêve. Revêtu de l'uniforme de parade des Immortels et monté`sur un cheval saure au harnachement doré, l'homme paraissait l'observer Alexandre referma les doigts sur la garde de son épée, sans bouger pour autant. C'est alors qu'un éclat aveuglant illumina le ciel obscur, et qu'un coup de tonnerre assourdissant secoua le palais.
    Soudain, il le reconnut: c'était le guerrier perse qui, en un Jour lointain, l'avait sauvé des griffes d'un lion, et qu'il avait lui-même épargné sur le champ de bataille d'Issos.
    L'Immortel poussa son cheval vers Alexandre et une fois devant lui, cracha à ses pieds. Puis il fit volte-face ét s'élança au grand galop dans la vaste cour déserte.
    " Elle fut fondée par le roi Darius Ier le Grand, dans le coeur de la Perside, pour devenir la capitale la plus resplendissante de tous les temps: cinquante mille hommes issus de trente cinq nations y

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