Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
essayant de s~abriter derrière la végétation qui recouvrait partiellement le haut plateau~
Soudain, le guide montra une hauteur, un sorte de rocher qui surplombait le couloir, et dit: " Voici l'endroit de l'écho De l'autre côté, on peut apercevoir la forteresse qui contrôle l'accès aux Portes persiques. Nous sommes arrivés. "
Ptolémée avança. " Penses-tu que Cratère est déjà en posi tion ?
--Certainement, s'il ne lui est rien arrivé, répondit Alexandre. De toute façon, nous n avons pas le choix. Déploie les hommes et lance le signal: nous allons attaquer les posi tions perses. "
Ptolémée rangea ses hommes sur trois lignes: une escouade de cavalerie, l'infanterie légère des archers et des lanceurs de javelots, puis les attaquants et les " écuyers " aux ordres de Lysimaque. Après quoij il donna l'ordre au sonneur de trompe d'emboucher son instrument, et celui-ci se plaça au sommet du rocher qui dominait le couloir. Le son s'éleva alors, perçant l'air inerte et trouble de l'aube, aussi fort que le chant du coq.
Aussitôt, l'écho lui répondit, rebondissant plusieurs fois sur les sommets environnants, avant de s'éteindre sur le vaste pay sage immaculé.
Un silence aussi lourd que le ciel de plomb qui planait sur l'armée rangée s'ensuivit. Tout le monde tendait l'oreille dans l'attente frénétique d'une réponse. Soudain, la sonnerie d'une autre trompe résonna à
son tour, amplifiée par l'écho. Elle pré céda les cris sauvages des guerriers qui se jetaient à l'attaque.
" Cratère a lancé les Agrianes ! hurla Alexandre. En avant, soldats !
Montrez-leur que nous ne sommes pas morts de froid ! "
Il bondit sur son cheval et rejoignit, au centre de son esca dron, le rocher qui surplombait la garnison perse, tandis que l'infanterie le suivait en courant pour ne pas se faire distancer Puis, dès que les positions perses apparurent, il lança l~attaque en éperonnant son cheval et en poussant son cri deiguer
Alors toutes les trompes sonnèrent à l'unisson, tous les fan ~assins s'élancèrent en brandissant leurs armes tandis que les cavaliers s'élançaient vers l'ennemi, contraint, désormais, de se diviser sur deux fronts. La cavalerie d'Alexandre franchit d'un bond le terre-plein qui protégeait la garnison, et l'infan terie la suivit, engageant avec les défenseurs perses de ter ribles corps à corps.
Comprenant la situation, les Perses sonnèrent l'alarme, ~mais ils durent dégarnir une partie des remparts, que les ~Agrianes escaladèrent en plantant leurs poignards dans les fis Isures de la muraille et en s'aplatissant chaque fois que les ~nnemis jetaient des pierres ou décochaient des flèches. Ils ~tteignirent bien vite le haut des murs, et tandis que certains I'entre eux occupaient les défenseurs, les autres lançaient des ~ordes à leurs camarades afin de les aider à monter. Bien qu'en ~ombre inférieur, les Macédoniens parvinrent à l'emporter ~ur leurs adversaires, pour la plupart surpris dans leur som meil et encore désarrnés.
Ariobarzanès~bondit hors de son logement, l'épée au poing, mais il fut aussitôt encerclé par un groupe de cavaliers qui le menacèrent de la pointe de leurs lances. Contraint d'ordonner la reddition, il assista impuissant au défilé de l'armée ennemie le long du passage censé défendre Persépolis.
La ville était désormais à la merci de l'ennemi.
21
Alexandre attendit que le reste de son armée l'ait rejoint, ~puis il donna l'ordre d'amorcer la descente vers le haut plateau de la Perside.
Mais avant de se mettre en route, il fit appeler le berger lycien qui l'avait aidé à prendre le passage fortifié.
" Ton intervention a été fondamentale, lui dit-il. Tu as aidé Alexandre à conquérir un empire, et peut-être à changer le cours des événements.
Personne ne peut dire si c'est un bien ou un mal, mais je te suis en tous les cas profondément recon naissant. " Il s'apprêtait à ajouter: " Demande-moi ce que tu
veux, et je te le donnerai ", mais il se souvint d'un jour loin tain o˘ il avait prononcé cette phrase malheureuse devant Diogène, le vieux philosophe, allongé dans le plus simple appareil à la lumière du soleil couchant. Et il se contenta de conclure: " Merci, mon ami. "
Le pasteur lança un regard ému à Alexandre tandis qu'il remontait sur son cheval et se dirigeait vers le haut plateau, mais il sursauta bientôt en entendant une autre voix dans son dos, celle d'Eumène: " Le roi m'a dit que tu
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