Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
celui-ci contemplait en silence l'intérieur du monument, un rayon de soleil se posa sur le sarcophage Fossier, éclairant une courte inScription:
JE SUIS CYRUS, ROI DES PERSES
NF ('A I l.c,F. PAS DE DOMMAGES A MA TOMBE
..~
Au fond, la panoplie du grand conquérant était accrochée à n support. Il y avait là une cuirasse en écailles de fer, un asque conique, un bouclier rond et une épée de fer à poignée d'ivoire, seul ornement de la panoplie.
Un profond silence régnait sur le haut plateau, et l'on n'en tendait que le sif~ement léger du vent, qui caressait l'impo sante tombe. Alexandre réalisa alors combien le destin des hommes était changeant. Les empires croissaient et s'écrou laient devant d'autres, qui grandiraient à leur tour avant de se dissoudre dans le néant. L'immortalité n'était-elle donc qu'un
~eve ? Soudain, il perçut la présence de sa mère. Cette présence était si intense qu'il aurait pu la toucher s'il avait seulement ~endu la main vers la paroi sombre du sanctuaire. Et il crut entendre sa voix qui disait: " Tu ne mourras pas, Alexandre... " ~- Il se retourna, sortit sur la plate-forme située au sommet des marches, o˘ il aspira l'air sec et parfumé du haut plateau et se sentit inondé par cette lumière si limpide. quand il baissa les yeux, il vit Aristandre, qui paraissait l'attendre.
" Toi ici devin, et pourquoi ? Iui demanda-t-il. ,~ --J'ai éntendu une voix.
-- Moi aussi. Celle de ma mère.
--Attention, Alexandre, n'oublie pas l'histoire d'Achille ", ~avertit Aristandre avant de s'éloigner dans le vent qui faisait ~aquer son manteau comme un drapeau.
Le lendemain, ils traversèrent le territoire d'une tribu vas sale du Grand Roi et la soumirent. Mais tandis qu'ils mon taient vers le haut plateau de la Médie, un peu plus loin Alexandre reçut une dépêche d'Eumolpos de Soles.
Le roi Darius se trouve à Ectabane, o˘ il essaié de ra~ sembler une arrnée de Scythes et de Cadusiens en puisant dans le trésor du palais royal que le harem a envoyé en Orient à travers les Portes caspiennes. Il est urgent que tu gagnes cette ville au plus vite, si tu veux éviter une dure bataille à l'issue incertaine: les Scythes et les Cadusiens sont des cavaliers terribles et infatigables. Ils n'attaquent pas de front, mais ils effectuent des incursions et des diver sions, désorientant l'ennemi et l'épuisant par des attaques et des retraites incessantes. N'oublie pas que Cyrus et Darius le Grand furent jadis battus par les Scythes.
Alexandre décida donc de partir aussitôt avec la cavalerie et l'infanterie, confiant le convoi, le ravitaillement et le trésor Parménion, auquel il ne laissa que trois bataillons de pézé tairoÔ et un bataillon d'infanterie légère de Thraces et de Triballes. Il ne restait plus qu'une capitale à conquérir: la plus éloignée.
Ils commencèrent à gravir les montagnes à coups de marches forcées, remontant volontiers les vallées des fleuves, qui facilitaient leur marche.
Les couleurs agressives des contreforts montagneux, aussi noirs que du basalte, et des cimes enneigées, qui brillaient comme des saphirs sous 1~, soleil, rendaient ce paysage de plus en plus impressionnant.
leur pied s'étendait le clésert, d'un fauve doré, sur lequel se détachaient des oasis, pareilles à des îles verdoyantes, o˘ vivaient les paysans et les bergers. D'autres villages se dres~ saient sur le flanc des vallées, non loin des sources ou des ruis~ seaux d'eau pure. Leurs habitants quittaient leurs maisons o~ leurs cabanes au passage de l'armée, pour contempler ces étrangers qui chevauchaient leurs montures jambes nues et portaient d'étranges couvre-chefs à larges bords.
Ici et là, des tours de pie~res, précédées de marches, s'éle vaient sur des hauteurs isolées. C'étaient les tours du sflence o˘ les gens de ce pays exposaient leurs morts afin qu'ils s
l
~ rli rNC m r M(~rnT~ 7~-lvent dans la nature sans contaminer la terre ni le feu. exandre songeait alors à Barsine, qui reposait dans un nctuaire de pierre au milieu du désert inhospitalier de augamèle, il songeait au jeune Phraatès qui avait regagné la Pamphylie avec son g-rand-père, seul survivant de sa famille.
uelles pensées traversaient à préser~ l'esprit de l'adolescent ? eS rêves ?
Un désir de vengeance ? Ou simplement la mélan ~lie d'un orphelin ?
Dix jours de marche le long de vallées étroites furent néces ires pour parvenir en vue d'Ectabane. Cette ville splen
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