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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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abattue vers le campement du roi. Il atteignit le fleuve Axios au coeur de la nuit, traversa le pont de barques qui reliait les deux rives, puis, ayant changé de monture à
    Therma, il poursuivit son chemin dans le noir vers l'intérieur de la Chalcidique.
    L'aube le surprit sur la mer, et le vaste golfe s'enflamma au lever du soleil comme un miroir devant un incendie. Il gravit le massif montagneux du Calauros, traversant un paysage tou jours plus ‚pre et plus dur. De temps à autre, des rochers inac cessibles se précipitaient dans la mer, au milieu de l'écume au bouillonnement furieux.
    Le roi assiégeait l'ancienne ville de Potidée, sous tutelle athénienne depuis presque cinquante ans. Il ne voulait pas se heurter à Athènes, mais il estimait qu'étant située en territoire macédonien, cette ville lui revenait. En outre, il comptait affir mer sa domination sur la région qui s'étendait entre le golfe de Therma et le détroit du Bosphore. Enfermé avec ses guerriers dans une tour d'assaut, arrné, couvert de poussière, de sueur et (le sang, Philippe s'apprêtait à lancer l'attaque décisive.
    " Hommes, s'écria-t-il, si vous valez quelque ~hose, le moment est venu de le montrer ! J'offrirai le plus beau cheval de mes écuries à celui qui aura le courage de s'élancer le pre mier à mes côtés contre les murailles ennemies; mais, si je vois un seul de vous trembler au moment décisif, je jure par Zeus que je le fouetterai jusqu'au sang. Et je le ferai moi même.
    Vous m'avez entendu ?
    --Nous t'avons entendu, roi !
    --Alors, allons-y ! " leur cria Philippe en ordonnant d'un geste à ses soldats de libérer les treuils.
    Le pont s'abattit sur les murailles déjà endommagées et en partie démolies par les coups de bélier. Le roi bondit si rapi dement en agitant son épée qu'il était difficile de le suivre. Sachant que le souverain tenait toujours ses promesses, les soldats se jetèrent en masse derrière lui, se poussant les uns les autres à l'aide de leurs boucliers, et renversant les défen seurs qui s'aventuraient encore sur les passerelles, malgré la fatigue que leur avaient causée des mois de privations, de veille et d'affrontements incessants. Le reste de l'armée se déploya derrière Philippe et sa garde, engageant de durs combats contre les derniers défenseurs qui barraient les rues et les entrées des maisons.
    Alors que le soleil se couchait, Potidée, à genoux, réclama la trêve.
    Le messager arriva au crépuscule, après avoir éreinté deux autres chevaux. Un étrange spectacle s'offrit à lui lorsqu'il arriva sur les collines qui dominaient la ville: une multitude de feux br˚laient autour des murailles tandis que le tapage des soldats macédoniens, occupés à faire bombance, s'élevait dans la nuit.
    Il éperonna son destrier et gagna rapidement le campe ment. Là, il demanda qu'on l'accompagne à la tente du roi.
    a que veux-tu ? " questionna l'officier de garde, un homme du Nord, à en juger par son accent. " Le roi est occupé. La ville est tombée, et une délégation du gouvernement est en train de négocier.
    --Le prince est né ", répondit le messager.
    L'officier sursauta. " Suis-moi. "
    Le souverain, en armure de combat, était assis sous sa tente, entouré de ses généraux. Son lieutenant, Antipatros, se trouvait à quelques pas derrière lui. Face à eux, les représen tants de Potidée ne semblaient pas négocier, mais écouter Philippe qui dictait ses conditions.
    Sachant que son intrusion ne serait pas tolérée, mais per suadé que tout retard dans l'annonce d'une nouvelle aussi importante le serait encore moins, l'officier s'écria dans un souffle:
    " Roi, une nouvelle du palais. Ton enfant est né ! "
    P‚les et amaigris, les délégués de Potidée se dévisagèrent, puis se levèrent de leurs tabourets. Antipatros bondit, les bras croisés sur sa poitrine, comme s'il attendait un ordre ou un mot de son souverain.
    Philippe s'interrompit brusquement: " Votre cité devra fournir un... (il changea de ton) ... enfant. "
    Les délégués, qui n'avaient pas compris, échangèrent de nouveau des regards interdits, mais Philippe avait déjà ren
    versé sa chaise, poussé l'officier et saisi le messager par les épaules.
    Les flammes des chandeliers sculptaient son visage en y projetant des lumières et des ombres tranchantes qui incen diaient ses yeux. " Dis-moi comment il est ! " hurla-t-il avec le ton qu'il employait pour ordonner à
    ses guerriers de mourir

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