Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
subite. « Mais oui, Seigneur
Mère, il y aura peut-être aussi quelque chose d’autre à lui montrer. Si l’une
des femmes qui ont couché avec ces blancs était enceinte et qu’elle n’ait pas
attrapé la petite vérole ! S’il naît des enfants, envoyez-les à
Tenochtitlán. L’Orateur Vénéré pourra les exhiber dans sa ménagerie. Ils feront
des monstres uniques parmi les autres monstres. »
    La nouvelle de mon retour à Tenochtitlán m’avait précédé de plusieurs
jours et je pensais que Motecuzoma devait bouillir d’impatience de connaître
les nouvelles – ou les hôtes – que j’allais lui ramener. Pourtant, il était
toujours ce vieux Motecuzoma et il ne me fit pas tout de suite admettre en sa
présence. Je dus d’abord échanger mon uniforme de Chevalier-Aigle contre la
toile de sac des suppliants et accomplir tout le rituel imposé avant d’arriver
devant lui. Malgré cette réception froide et peu empressée, je voyais bien
qu’il voulait être le premier – sinon le seul – à entendre mon rapport, car
aucun des membres du Conseil n’était présent. Il m’autorisa à parler sans qu’il
m’ait posé de question préalable et je lui racontai tout ce que je viens de
vous dire, mes révérends, plus quelques détails que j’avais appris de vos deux
compatriotes.
    « Si mes calculs sont exacts, Seigneur Orateur, cela doit faire
une vingtaine d’années que les premières maisons flottantes que l’on nomme
navires, ont quitté la lointaine terre d’Espagne pour explorer l’océan. Ces
navires n’ont pas atteint nos côtes parce qu’il semble y avoir de nombreuses
îles, grandes et petites, entre l’Espagne et nous. Il y avait déjà des
habitants sur ces îles et je pense qu’ils doivent ressembler aux barbares
Chichimeca du désert du nord. Certains de ces indigènes ont essayé de repousser
les hommes blancs et d’autres les ont laissé faire, mais tous sont maintenant
devenus des sujets de ces Espagnols et de leur roi. Pendant vingt ans, les
Blancs se sont installés sur ces îles, ils ont pillé leurs ressources et fait
du commerce avec leur terre natale. Seuls quelques rares navires allant d’une
île à l’autre, ont pu à l’occasion apercevoir nos côtes. Espérons que ces
Blancs auront de quoi s’occuper pendant de nombreuses années, mais je me
permets d’en douter. Une île, si grande soit-elle, n’est jamais qu’une île, par
conséquent ses richesses et ses terres sont limitées. Ces Espagnols semblent
être d’une curiosité et d’une rapacité incroyables. Ils cherchent déjà à
trouver d’autres territoires et d’autres occasions. Tôt ou tard, leur
exploration les amènera par ici et il se produira ce que l’Orateur Vénéré
Nezahualpilli avait prédit : une invasion contre laquelle nous ferions
bien de nous préparer.
    — Nous préparer ! éclata Motecuzoma, sans doute piqué au vif
par le souvenir de la partie de tlachtli. Ce vieillard stupide se prépare en se
croisant les bras. Il n’a même pas voulu m’aider dans ma lutte contre les
Texcalteca. »
    Je n’osais lui rappeler que Nezahualpilli avait dit également que nous
devrions tous mettre fin à nos querelles et nous unir contre une éventuelle
invasion.
    « Tu as parlé d’invasion, poursuivit Motecuzoma et tu m’as dit
aussi que ces deux étrangers n’étaient pas armés et qu’ils étaient tout à fait
inoffensifs. Ce serait donc une invasion pacifique.
    — S’ils avaient des armes, elles ont disparu dans le naufrage de
leur navire et ils ne m’en ont pas parlé. D’ailleurs, ils n’ont pas besoin
d’armes s’ils sont capables d’infliger des maladies mortelles auxquelles ils
résistent personnellement.
    — Oui, ce serait une arme terrible en effet, une arme qui était
jusqu’à présent réservée aux dieux. Et cependant, tu affirmes qu’ils n’en sont
pas. »
    Il examina pensivement la petite boîte et son contenu. « Ils ont
avec eux une nourriture divine. » Il tâta les perles bleues. « Ils
possèdent des prières tangibles faites dans une pierre mystérieuse et cependant
tu affirmes que ce ne sont pas des dieux.
    — Oui, Seigneur. Ils se soûlent comme nous, ils couchent avec des
femmes comme nous, ils…
    —  Ayyo .’ s’exclama-t-il triomphalement. C’est précisément
pour cette raison que Quetzalcoatl est parti. Selon les légendes, il se serait
enivré et aurait commis une faute charnelle, ensuite, honteux de ce qu’il avait
fait,

Weitere Kostenlose Bücher