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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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cours des années suivantes, plusieurs événements se produisirent et,
à chaque fois, je me demandais si c’était celui qu’avait annoncé la comète.
Tous furent remarquables, d’une façon ou d’une autre. Certains furent même
particulièrement attristants, mais aucun ne m’avait paru assez extraordinaire
pour justifier un avertissement des dieux.
    Par exemple, quelques mois après ma rencontre avec les Espagnols, la
nouvelle arriva d’Uluùmil Kutz qu’une mystérieuse épidémie de petite vérole
avait balayé toute la péninsule comme une lame de fond. Chez les Xiu, les
Tzotzil, les Quiché et toutes les autres tribus maya, trois personnes sur dix
étaient mortes, et quant aux survivants, ils étaient presque tous défigurés à
jamais par la maladie.
    Bien que Motecuzoma fût incertain de la nature et des intentions de ces
deux visiteurs, il n’avait pas du tout envie de s’exposer à cette maladie
divine. Pour une fois, il agit avec détermination et promptitude et il interdit
tout échange avec les pays maya. Pendant plusieurs mois, le reste du Monde
Unique attendit dans l’anxiété, mais on parvint à contenir la maladie dans les
limites des malheureuses tribus maya et les autres pays furent épargnés.
    D’autres mois passèrent et un jour, un messager vint me chercher de la
part de Motecuzoma. La prophétie des étoiles fumantes s’était-elle
accomplie ? me demandai-je. Cependant, lorsque je fis mon entrée dans la
salle du trône, toujours vêtu en suppliant, je m’aperçus que l’Orateur Vénéré
avait l’air simplement contrarié mais qu’il ne semblait pas en proie à une
forte émotion et que les conseillers qui l’entouraient paraissaient plutôt
amusés.
    « Ce fou prétend qu’il s’appelle Tlilectic-Mixtli. »
    Je mis un moment pour réaliser que Motecuzoma ne parlait pas de moi,
mais à moi, en me montrant un homme au visage maussade que deux gardes
maintenaient fermement. J’ajustai mon cristal et je le reconnus aussitôt. Je
lui souris en disant à Motecuzoma :
    « C’est bien ainsi qu’il se nomme, Seigneur. Nuage Noir est un nom
très courant chez…
    — Alors, tu le connais, coupa Motecuzoma. Un parent à toi, sans
doute ?
    — Et à vous aussi, Seigneur Orateur. Il est peut-être d’une égale
noblesse.
    — Tu oses me comparer à ce mendiant stupide et déguenillé,
tonna-t-il. Quand mes gardes se sont emparés de lui, il a exigé une audience
sous prétexte qu’il était une personnalité en visite. Mais regarde-moi
ça ! C’est un fou !
    — Non, Seigneur. Chez lui il a le même rang que vous-même, si ce
n’est qu’à Aztlán, le titre d’Orateur Vénéré n’existe pas.
    — Que dis-tu là ? s’exclama Motecuzoma stupéfait.
    — Voici le tecuhtli Tlilectic-Mixtli d’Aztlán.
    — D’où ça ? » s’écria Motecuzoma de plus en plus
interdit.
    Je me tournai en souriant vers mon homonyme.
    « Avez-vous apporté la Pierre de la Lune ? » Il me fit
un signe de tête courroucé et me dit : « Je le regrette bien. La
Pierre de Coyaulxauhqui est sur la place sous la garde de ceux qui ont survécu
à son transport.
    — Cette maudite pierre a défoncé la moitié du pavage de la ville
entre le palais et la chaussée de Tepèyac, grommela très audiblement un garde.
    — Mes hommes et moi, nous sommes morts de fatigue et de faim,
reprit le tecuhtli. Nous espérions être les bienvenus, mais nous nous serions
contentés d’une hospitalité ordinaire et voilà qu’on me traite de menteur
uniquement parce que j’ai donné mon nom. »
    Je me tournai vers Motecuzoma qui semblait toujours incrédule.
    « Vous voyez bien, Seigneur, le Seigneur d’Aztlán parle comme
nous. Vous trouverez sans doute que son nahuatl est un peu désuet, mais on le
comprend très bien. »
    Motecuzoma se hâta d’exprimer ses excuses. « Nous nous
entretiendrons à loisir, Seigneur d’Aztlán, quand vous vous serez restauré et
reposé. »
    Il donna l’ordre aux gardes et aux conseillers de s’occuper de lui
comme il convenait et il me fit signe de rester.
    « C’est à peine croyable, me dit-il. Je suis presque aussi dérouté
que si je rencontrais mon légendaire grand-père Motecuzoma ou que je voyais une
figure de pierre descendre de la frise d’un temple. Tu imagines ! Un
véritable Azteca en chair et en os. »
    Cependant, sa suspicion naturelle reprenant le dessus, il me
demanda :
    « Qu’est-ce qu’il est venu faire

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