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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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réunis devant la porte de la prison.

Chapitre 22
     
    Rompant le silence qu'ils avaient gardé
jusque-là, ils se mirent à pousser un grand cri, aussitôt qu'ils se
furent rangés devant la prison, et demandèrent à parler au
gouverneur. Leur visite n'était pas tout à fait inattendue, car sa
maison, qui se trouvait sur la rue, était fortement
barricadée ; le guichet de la geôle était fermé, et on ne
voyait personne aux grilles ni aux fenêtres. Avant qu'ils eussent
répété plusieurs fois leur sommation, un homme apparut sur le toit
de l'habitation du gouverneur, pour leur demander ce qu'ils
voulaient.
    Les uns disaient une chose, les autres une
autre, la plupart ne faisaient que grogner et siffler. Comme il
faisait déjà presque nuit, et que la maison était haute, il y avait
dans la foule un grand nombre de gens qui ne s'étaient pas même
aperçus qu'il fût venu personne pour leur répondre, et qui
continuaient leurs clameurs, jusqu'à ce que la nouvelle s'en fût
répandue partout dans le rassemblement. Il s'écoula bien au moins
dix minutes avant qu'on pût entendre une voix distincte, et,
pendant ce temps-là, on voyait cette figure qui restait perchée
là-haut, et dont la silhouette se détachait sur le fond brillant
d'un ciel d'été, regardant en bas dans la rue où se passait la
scène de trouble.
    « N'êtes-vous pas, finit par crier Hugh,
monsieur Akerman, le geôlier en chef de la prison ?
    – Certainement, c'est lui,
camarade, » lui dit Dennis à l'oreille.
    Mais Hugh, sans faire attention à lui, voulait
avoir la réponse de l'homme même.
    « Oui, dit-il, c'est moi.
    – Vous avez là, sous votre garde, maître
Akerman, quelques-uns de mes amis.
    – J'ai là beaucoup de monde sous ma
garde ; » et en même temps il jetait en bas un coup d'œil
dans l'intérieur de la prison.
    Et l'idée qu'il pouvait voir de là les
différentes cours, et embrasser tout ce qui leur était masqué par
ces murailles maudites, irritait et excitait si fort la populace,
qu'ils hurlaient comme des loups.
    « Eh bien ! délivrez seulement nos
amis, dit Hugh, et vous pourrez garder les autres.
    – Mon devoir est de les garder
tous ; et je ferai mon devoir.
    – Si vous ne nous ouvrez pas les portes
toutes grandes, nous allons les enfoncer, dit Hugh, parce que nous
voulons absolument faire sortir les gens de l'émeute.
    – Tout ce que je peux faire pour vous,
mes braves gens, répliqua Akerman, c’est de vous exhorter à vous
disperser, et de vous rappeler que toutes les conséquences du
moindre trouble causé dans cette maison ne peuvent qu'être très
sérieuses, et donner à bon nombre d'entre vous d'amers et
d'inutiles regrets, quand il ne sera plus temps. »
    Il fit mine de se retirer là-dessus, mais il
fut arrêté par la voix du serrurier.
    « Monsieur Akerman, cria Gabriel,
monsieur Akerman !
    – Je ne veux plus entendre un seul
d'entre vous, répondit le gouverneur, se tournant vers l'homme qui
lui parlait, et lui faisant signe de la main qu'il ne voulait pas
parlementer plus longtemps.
    – Mais je ne suis pas un d'entre eux, dit
Gabriel. Je suis un honnête homme, monsieur Akerman, un honorable
industriel… Gabriel Varden, le serrurier. Vous me connaissez
bien ?
    – Comment ! vous dans la
foule ! cria le gouverneur d'une voix altérée.
    – Ils m'ont amené de force… ils m'ont
amené ici pour leur forcer la serrure de la grand'porte, répondit
le serrurier. Veuillez m'être témoin, monsieur Akerman, que je m'y
refuse, que je n'en veux rien faire, advienne que pourra de mon
refus. S'ils me font quelque violence, faites-moi le plaisir de
vous rappeler ça.
    – N'avez-vous plus moyen de vous tirer de
là ? dit le gouverneur.
    – Non, monsieur Akerman. Vous allez faire
votre devoir et moi le mien… Encore une fois, tas de brigands et de
coupe-jarrets, dit le serrurier, se retournant de leur côté, je
refuse. Ah ! enrouez-vous tant que vous voudrez à hurler
contre moi, je refuse.
    – Un moment, un moment, se hâta de dire
le geôlier, Monsieur Varden, Je vous connais pour un digne homme,
pour un homme qui ne consentirait jamais à rien faire contre la
loi… à moins d'y être forcé.
    – Forcé, monsieur ! reprit le
serrurier, qui voyait bien d'après le ton dont c'était dit, que le
gouverneur lui ménageait une excuse bien suffisante pour céder à la
multitude qui l'assiégeait et l'étreignait de toutes parts, et au
milieu de laquelle on voyait

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