Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
Vom Netzwerk:
faire des épaulettes, mon garçon.
    – C'est bon, on verra ça, cria Hugh qui
intervint en ce moment parce qu'il voyait l'indignation de la foule
s'échauffer bien fort. Allons ! remplissez-lui un panier des
outils dont il va avoir besoin pendant que moi, je vais vous faire
descendre l'homme. Ouvrez les portes en bas, vous autres, pendant
qu'il y en aura qui vont éclairer le grand capitaine. Tudieu, mes
gars, à vous voir là à ne rien faire que de grommeler les bras
croisés, ne dirait-on pas que nous n'avons plus de
besogne !
    Ils se regardèrent les uns les autres, et se
dispersant aussitôt, montèrent à l'escalade sur la maison, pillant
tout, cassant tout, selon leur habitude, et emportant tous les
articles de quelque valeur qui venaient à les tenter. ils n'eurent
pas du reste grand temps à perdre dans cette expédition, car le
panier d'outils fut bientôt prêt et suspendu aux épaules d'un homme
de bonne volonté. Les préparatifs étant donc achevés, et tout
disposés pour l'attaque, ceux qui étaient occupés à des œuvres de
pillage et de destruction dans les autres pièces furent rappelés en
bas dans l'atelier. Enfin ils allaient tous sortir lorsque celui
qui venait de descendre le dernier du haut de la maison, s'avança
pour demander s'il fallait relâcher la jeune femme qui était dans
le grenier où elle faisait, dit-il un tapage terrible, sans
discontinuer.
    En ce qui le concernait, Simon Tappertit
n'aurait pas manqué de se prononcer pour la négative ; mais la
masse des frères et amis, se rappelant le bon office qu'elle leur
avait rendu en abreuvant le canon de fusil du serrurier, se
montrant d'un avis contraire, le capitaine se vit bien obligé de
répondre qu'il fallait la mettre en liberté. L'homme alors retourna
à son secours, et reparut bientôt avec miss Miggs pliée en deux et
toute mouillée de ses larmes.
    Comme cette jeune demoiselle s'était laissé
emporter tout le long de l'escalier sans donner signe de vie, son
libérateur la déclara morte ou mourante, et ne sachant trop que
faire d'elle, il cherchait déjà des yeux quelque banc ou quelque
tas de cendres commode pour déposer dessus la belle insensible,
lorsque tout à coup elle se dressa sur ses pieds par je ne sais
quel mécanisme mystérieux, rejeta ses cheveux en arrière, regarda
M. Tappertit d'un air égaré en criant « la vie de mon
Simmun est sauve ! » et à l'instant elle se jeta dans les
bras du héros avec tant de promptitude qu'il en perdit l'équilibre
et recula de quelques pas sous le choc de son aimable fardeau.
    « Ah ! que c’est embêtant ! dit
M. Tappertit. Voyons ! des hommes ici ! qu'on
l'empoigne, et qu'on la remette sous les verrous ; on n'aurait
jamais dû lui ouvrir.
    – Mon Simmun ! criait
Mlle Miggs en larmes et défaillante ; mon cher, mon béni,
mon adoré à toujours Simmun !
    – Voyons ! allez-vous vous tenir,
hein ? disait M. Tappertit d'un ton tout différent, ou
bien je vais vous laisser tomber par terre. Que diable avez-vous
donc à glisser comme ça vos pieds le long du plancher au lieu de
vous redresser ?
    – Mon bon ange Simmun ! murmurait
Miggs… Il m'a promis…
    – Promis ! Ah ! c’est vrai,
répondit Simon d'un ton bourru. N'ayez pas peur, je vous tiendrai
ma promesse. Je vous ai dit que je vous pourvoirais, et vous pouvez
y compter. Allons ! mais tenez-vous donc !
    – Où voulez-vous que j'aille à
présent ? Qu'est-ce que je vais devenir après ce que j'ai fait
ce soir ? cria Miggs. Je n'ai plus d'autre lieu de repos à
espérer que le silence de la tombe.
    – Plût à Dieu que vous y fussiez déjà,
dans le silence de la tombe, répliqua M. Tappertit, et d'une
bonne tombe encore, et bien serrée… Venez ici, cria-t-il à l'un des
camarades ; puis il lui donna le mot d'ordre à voix basse dans
le tuyau de l'oreille. Emmenez-la avec vous. Vous savez
où ? »
    L'autre fit signe qu'il le savait ; et la
prenant dans ses bras, malgré ses protestations, ses sanglots et sa
résistance, y compris les égratignures, qui ne laissaient pas de
rendre la lutte peu agréable, il enleva son Hélène. Tous ceux qui
étaient restés jusque-là dans la maison sortirent dans la rue. Le
serrurier fut mis en tête de la bande et forcé de marcher entre
deux conducteurs. Toute la troupe se mit aussitôt en
mouvement ; et sans cri, sans tumulte, ils allèrent droit à
Newgate, et firent halte au milieu d'une masse énorme d'insurgés
déjà

Weitere Kostenlose Bücher