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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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la
conscience. Ce gentleman, disait-il, avait déjà déclaré à plusieurs
reprises qu'il lui était égal qu'on l'exécutât ; en
conséquence, il regardait comme un devoir pour eux, en leur qualité
de populace civilisée et éclairée, de l'exécuter en effet. On
n'avait pas, comme il le faisait observer, on n'avait pas tous les
jours la bonne fortune de pouvoir s'accommoder aux vœux des gens
dont on était assez malheureux pour ne pas partager la manière de
voir. Mais, puisqu'ils étaient justement tombés sur un individu qui
exprimait un désir auquel ils pouvaient raisonnablement satisfaire
(et, pour sa part, il ne demandait pas mieux que d'avouer que, dans
son opinion, ce désir faisait honneur à ses sentiments), il
espérait bien qu'on se déciderait à lui passer sa fantaisie avant
d'aller plus loin. C'était un exercice qui, avec un peu d'habileté
et de dextérité, ne demandait pas plus de cinq minutes pour
s'accomplir à l'entière satisfaction des deux parties ; et,
quoique sa modestie l'empêchât de faire lui-même son propre éloge,
il demandait la permission de dire qu'il avait dans ces matières
des connaissances pratiques assez connues, et que comme il était en
même temps d'un caractère obligeant et serviable, il se ferait un
véritable plaisir d'exécuter le gentleman.
    Ces observations, débitées à la foule qui
l'entourait, au milieu d'un tapage et d'un brouhaha effroyables,
furent reçues avec grande faveur, peut-être moins à cause de
l'éloquence du bourreau que de l'entêtement obstiné du serrurier.
Gabriel était dans un péril imminent, et il le savait bien ;
mais il gardait un silence constant, et n'aurait pas ouvert
davantage la bouche, quand on aurait débattu devant lui la question
de savoir si on ne le ferait pas rôtir à petit feu.
    Pendant que le bourreau parlait, il y eut
quelque agitation et quelque confusion sur l'échelle, et aussitôt
qu'il eut cessé, au grand désappointement de la foule qui était en
bas et qui n'avait pas eu le temps d'apprendre ce qu'il venait de
dire, ni d'y répondre par ses acclamations, quelqu'un cria par la
fenêtre :
    « Il a les cheveux gris, il est
vieux ; ne lui faites pas de mal. »
    Le serrurier se retourna vivement du côté d'où
venaient ces paroles de pitié, et fixant un regard assuré sur ceux
qui étaient là le long de l'échelle sans rien faire, accrochés les
uns aux autres.
    « Tu n'as que faire de respecter mes
cheveux gris, jeune homme, se mit-il à dire, répondant au timbre de
la voix qu'il avait entendue, plutôt qu'à la personne même qu'il
n'avait pas vue. Je ne vous demande pas de grâce. Si j'ai les
cheveux gris, j'ai le cœur encore assez vert pour vous mépriser et
vous braver tous, tas de brigands que vous êtes. »
    Ce discours imprudent n'était pas fait, comme
on pense, pour apaiser la férocité des assaillants. Ils
recommencèrent à demander à grands cris qu'on le leur descendît, et
l'honnête serrurier allait passer un mauvais quart d'heure si Hugh
ne leur avait pas rappelé, dans la réponse qu'il leur adressa,
qu'ils avaient besoin de ses services, et qu'il fallait le garder
pour ça.
    « Voyons, dit-il à Simon Tappertit,
dépêchez-vous donc de lui faire savoir ce que nous lui demandons.
Et vous, brave homme, ouvrez vos oreilles toutes grandes, si vous
voulez qu'on vous les laisse. »
    Gabriel croisa ses bras maintenant libres, et
considéra en silence son ancien apprenti.
    « Voyez-vous, Varden, dit Simon, c'est
que nous allons à Newgate de ce pas.
    – Certainement que vous y allez, je le
vois bien, répliqua le serrurier, vous n'avez jamais dit plus
grande vérité.
    – Un instant, reprit Simon, ce n'est pas
comme ça que je l'entends. Nous allons le réduire en cendres,
forcer les portes et mettre les prisonniers en liberté. C'est vous
qui avez aidé dans le temps à faire la serrure de la grande
porte.
    – Oui, oui, dit le serrurier, et vous
verrez, avant peu, quand vous y serez, que vous ne me devez pas
d'obligation pour cela.
    – C'est possible, mais en attendant, il
faut que vous nous montriez le moyen de la forcer.
    – Ah vraiment !
    – Sans doute, parce qu'il n'y a que vous
qui le sachiez ; moi, je n'en sais rien. Ainsi, venez avec
nous pour la briser de vos propres mains.
    – Quand vous me verrez faire ça, dit tout
tranquillement le serrurier, c'est que mes mains me tomberont des
bras ; et vous ferez bien de les ramasser, Simon Tappertit,
pour vous en

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