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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Céline Minard
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égard à toutes les forceries, mau-vaisetés par vous commises que soit sur vilains ou bailly désarmés, sur pucelles, sur enfans au berceau, vieillards édentés, hommes amoindris mieux versés en labours qu’en batailles, item sur gens d’église et aultres innocens devant Dieu, moy, tout à ma requête, pour que telles mauvaisetés et déloyautés par vous accomplies ne puissent demeurer sans châtiment, vous propose combat à outrance, mon corps contre le vôtre. Et puisque la volonté m’en revient, non point en tant que requis mais en tant que requérant et offensé aux noms de tous les gens par vous occis ou rançonnés, je vous signale que la bataille se fera à cheval, que le cheval sera armé d’un caparaçon d’acier et sa teste couverte d’une testière d’acier, que sa selle d’acier sera celle d’un destrier pourvu des ailettes portées coutumïèrement en temps de guerre, sans aultre accessoire, et les estriers seront déliés. Armes défensives : plastrons et dossières, sans accessoires aulcuns, d’un poids de vingt cinq livres ; armés de jambières et cuissières telles que l’habitude commune recommande de les porter en guerre ; avant-braz et gantelets sans garde, ni accessoires aulcuns tels qu’on a l’habitude de les porter en guerre ; le cabasset pourvu d’une visière, sans accessoires aulcuns. Les armes offensives : deux épées, l’une d’une longueur de six empans, avec poignée et lame, telle qu’on a l’habitude de la porter en guerre, et l’aultre de quatre empans avec poignée et lame ; une lance longue de quatorze empans, les fers longs d’un empan et demi, et la grosseur des lames laissée à la guise de chascun, sans accessoire aulcun, pourvu qu’entre les lances et les fers, il y ait une longueur de quatorze empans.
    Et si à la présente vous ne voulez respondre, donnant la response au Grand Estrac soi-disant votre coureur de bataille et procureur pour cet acte, je la tiendrai pour reçue, laquelle attendrai cinq jours, après que la présente vous sera remise.
    Ce délai passé, me présenterai aux portes de Chaumont armé comme j’ay dit à fin comme j’ay dit que vous rendiez raison par les armes des forfaits et mauvaisetés ci-dessus cités par vous accomplis, en les conditions ci-dessus mentionnées, c’est-à-dire nous combattant tant et si longuement et pour tant de journées, qu’un, de vous ou de moi, y reste mort ou défait.
    En témoignage desdites choses, je vous envoie la présente par entremise d’Estrac soi-disant votre poursuiveur d’armes, séparée par ABC , souscrite de ma main, scellée du sceau de mes armes, faicte à Chalencey, le dix neuvième jour d’août de l’année de notre seigneur Mil CCCCXXXVII .
    Enguerrand de Montorell, dit à la Charrette.
    Ce que lisant, le bastard devint rouge comme coq de bruyère plumé à sec, la piau hérissée de petits pics par tout le corps. Et se grattant jusqu’au sang, il me dit virement la response, postillonant à foyson.
    Emmerdan à la Fourette, je vous somme de bien vouloir trouver la présente qui vous dit quelques choses dont une premièrement est MRDR et secondementgaratagl, garatofyon. Je conchie votre année de votre seigneur mil quatre cens trente-sept, je compisse votre honneur et votre noblerie de verroterie, votre langage fleuri comme fromage purulent, je vomis dans vos chausses et sur votre face et sur vos accessoires de flamberge et mystère pour les gueux. Vous êtes un vent et la puanterie qui tient la contrée est accrochée à vos basques. Vous mentez par votre gorge comme toute la noblesse a tous jours menti, mentira encor et tous jours si elle n’est défaicte et précipitée, ce à quoi je travaille par mon corps tout entier.
    Je pilerai votre nom, vos armes, vos billettes d’acier et tes-tières d’acier à ailettes et fers d’acier de rochet à quatre pointes et aultres merdreries et engineries de chevalier de foire à la balle de foin. Je mangerai votre sang en boudin cuit aux ails sauvages, sans accessoire aulcun. Venez donc. Le Grand Estrac n’est ni mon coureur ni mon poursuiveur, il est mon lieutenant, où il est, je suis et je puis vous jurer que ma response vous la trouvez, il vous la porte, aussi bien qu’il vous portera jusqu’à moy, la lance au dos, les mains liées s’il le faut et qu’au final vous rendrez gorge sur ma dague comme un porc que vous êtes, un parmi vos semblables.
    Et croyez bien que sur votre charrette, vous repartirez

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