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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Céline Minard
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trobar pris de vin, idiotie à fioritures et tragédie jeskspirienne ! La chambre à sel de Grancey vous échappe sous le nez. Soyez donc moins camouflé : ce sont dix mil florins à l’année que je touche et que vous ne toucherez.
    Sur quoi, les deux parties s’étaient quittées, les seigneurs à deux doigts d’étouffer, la main sur l’épée, et les dames et les suites à demi pâmées d’indignation. À prime le jour suivant, un détachement de cavaliers envoyé par Guillaume de Châteauvillain pille l’abbaye de Theuilly et tout Is-sur-Tille ce pendant que Jean de Vergy prend la forteresse de Gemeaux emprès Grancey et la détruict pour moitié.
    Cela, disait Billy au bastard et à ses lieutenants, en les années trente et trente et ung du siècle, rien de plus qu’une petite guerre civile. Laquelle se complique de bonne politique quand le duc de Bourgogne, leur seigneur naturel, les enjoint au calme et à bonne paix au moyen des meilleurs arguments qui soient c’est-à-dire les commandants de places de tout le pays langrois atout leurs hommes, environ mil six cents. Nonobstant, dans cette belle diplomatie, le duc commet s’il se peut une erreur en marquant certaine préférence pour Jean de Vergy, chevalier bourguignon de vieille allégeance. Guillaume n’attend mais et fait incontinent sa soumission au roy de France. Une forte trahison, sans conteste, mais une trahison habilement menée puisqu’elle lui apporte l’amitié et le soutient du roy, environ mil cinq cents, avec quoi il reprend Grancey, Challencey et Villiers-les-Apreys, rase la tour de Vaux, pille les terres de Vergy, reçoit le baillage de Langres et j’en passe. Il y a peu, j’étais avec les gens de Vergy à sacquementer ladite ville de Grancey et son maudit grenier à sel. Nous avons tout pillé et daubé et tout occis ce qui vivait. Ne restait pierre sur pierre ni rien qui pouvait se porter. Néanmoins, passé au Châteauvillain qui promettait mieux, je repris Grancey comme j’ay dit, et Challencey et Villiers. Puis, pendant leur accord, on se porta sur votre troupe mon sieur, à fin d’arracher du pays le sale cardon bastard larron et murdrier que vous êtes. Ce qui, comme j’ay dit, me fut de peu de profit. Nous en sommes là. À mon sens, il suffirait de les remonter l’un sur l’aultre autour de Langres pour gaigner le reste du pays. À ce point, le bastard avait regardé Billy par le dessous et lui avait dit :
    — Pour un homme qui ne se soucie d’aulcune politique sinon celle de sa bourse, tu es bien étrangement au fait.
    — Mais mal enseigné, par paradoxe, puisqu’emprès de ces deux-là je n’ai rien su faire valoir. Ce dont le bastard était rien moins que certain. Adoncques depuis cedit conseil des ministres, le bastard ne prenait aulcune décision d’importance et ne nous menait que pour des courses de marauds gaignes-petit comme s’il n’avait d’ambition et volunté que celle d’esboyer les paysans et répandre seulement sa réputation d’escorcheur sans pitié. Se devient, c’était vray.
    Cet été-là mil quatre cens trente-sept, très brûlant de chaleur, le bastard attachait une pieuse importance aux lieux saincts. Je dys pieuse par exprès tant les mortifications relevaient icy du sacerdoce en cela que les prises d’abbayes et couvents n’apportaient que peu d’interessement si ce n’est pour lui et quelques ungs dans la troupe la jouissance de la douleur d’aultrui. À Clairvaux, Longay, au Val des Choues, nous avons fait force descentes accrasantes. Les moynes pris, et tous l’étaient car le moyen de s’enfuir ? et souventes fois désiraient de mourir en martyrs, étaient assemblés dans le cloître. Et selon les coutumes pratiques, estrapés, estrillés, étirés, pendus par le col, esmoignés et mis à rançon. À Clairvaux, furent traités en larrons, les mains et les oreilles découpées jetées dans un pot bouyllant pour leur soupe qu’ils furent contraints de manger. À Longay, assemblés dans la salle du chapitre, emmurés vifs sans eau ni pain. Ce qui fut trop doux. Et rattrapé au Val des Choues où ils furent pris, emprisonnés, mis au fer, en fosses, en lieux ors plein de vermine et y moururent de faim avec moins de calme. Ce qui fut meilleur.
    À Clairvaux une aultre fois, seulement assemblés dans la cour par devant en plein midi, à genoux, et le bastard passa dedans à lui seul les dégosilla. Sans qu’aulcun ne meuve.
    Les bâtis étaient souventes fois

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