Bastard battle
rue du Donjon éclairée à pleine lune, nous filâmes dans la rue des Estuves à l’enseigne du Sangler d’or tenue par le bon Vuillemin Gras Pourcel. Et icelieu fut donnée et vécue telle forte feste que roys et ducs et tous bastards ribauds ja n’ont pu ni veoir ni faire. Beaux piots, rondes naches et tétins demi-ronds, lourdes broches estoient à portée de bouche et pendeloche.
Au matin, la pincée de gens debout, sous la houlette de la belle Marguerite, Ysabel et Jeannette, partit dancer la pavane dans le meix de Clairvaux rue des Poutils, en sous les roses et les prunelliers odorants. Billy en fut, et pas qu’un peu, et pour autant, une heure après, se tenait en vray samouraï, clair et frisque emmi la cour du donjon où chascun recevait ordre et fonction. Car tous cesdits gens, peu amoulés, peu versés en art guerrier pour peu dire, nous devions les armer et instruire.
Les tisserands furent dévolus aux long bow et arbalètes, eu égard à leur qualité de vision, item Humblot l’armurier ; samouraï Billy.
Les tonneliers et paysans, pour leur force et puissance, aux fourches, masses et toute arme de jet comme estoc volant, pierre et chauldron ; samouraï Tartas.
Samouraï Vipère-d’une-toise prit sous son aile les femmes, sans distinction, bagasses ou commerçantes, et tous jouvenceaux frêles ou légers.
Oudinet ne voulait entendre que le sabre, aussi le febvre et les fruictiers, aussi la Florinière, iceulx pour Akira, samouraï.
À ma façon drunken master, j’enrôlais les tonneliers, tous gens de vigne et bons boyteurs ; samouraï Spencer Five. Dimanche-le-loup leva une formation d’espions et éclaireurs, samouraï Pipeur.
Et tous ceux qui savoient monter plus ou moins, laboureurs, palefreniers, et pouvaient soutenir le poids d’une lance allèrent au chevalier ; samouraï Enguerrand.
Ainsi partagés et mis en divers corps d’armée, commencèrent en droite heure les manœuvres et répétitions. Les espions du pipeur, Dimanche-le-loup en teste, se séparant au bas du faubourg des tanneurs, s’envoyèrent au travers la contrée prendre le vent.
Nous aultres, Enguerrand, Billy et moy, fîmes le tour des murs et remparts, parchemin de ville en mains, examinant la plaine, les bois, la Suize et les fossés.
Simon Gurgey, maçon, fut mis à remparer un bout de muraille rue des Poutils. On dressa des bois taillés en pointe, enterrés droits et guingois, devant le mur de la rue d’avant le Four, qui estoit faible, une bonne blinde par devers. Les fossés le long de la rue Chaude sondaient profonds, on n’y fit rien, mais placer à chasque meurtrière une arbalète armée. Il fut dit que de nuit, la Suize qui coulait au faubourg des tanneries serait hérissée de caques-tripes par son fond sur tout le gué et ses costés. Ce qui fut effectué. Icelieu, par en plus des pièges, Vipère-d’une-toise enseigna sa troupe à se camoufler dans les bois et s’embusquer dans les herbes pour crocher les pattes des chevaux et leur attraper les jarrets. Ce pour quoi elle savait trois méthodes d’attaques secrètes au sol, suivant en cela les traités de stratégie de Sun-Zi et Wu-Zi sur l’avantage des combats en forêts et plaines marécageuses.
Enguerrand assura pouvoir tenir le pas porte de l’Eau à lui seul contre cent cavaliers. On lui porta icy vingt armes d’hast très lourdes et grandes, environ seize empans.
Billy garderait la porte Arse et son magasin atout ses archers et arbalétiers. Il fit bouyllir par Jeannette une pleine marmitée d’herbes estranges, puantes, un jour de long, dans laquelle on tremperait la pointe des flèches avant de bersalder. Fit aussi couler du plomb, par petites boules.
On porta moult pierres au chemin de ronde, et bastons fourches pour balancer les eschielles. Tartas taillait des masses en nombre, pointées de penthères fichantes.
Pour Akira et pour moy, aussi pour nos gens, l’enchas serait par dehors en escarmouche ou par dedans s’il en venait. À Dimanche-le-loup qui courait bien, revenait le métier de rapporteur et liaisons.
Ainsi fut-il, et ainsi en nos murs, aux aguets, aux manœuvres, passa le mois de septembre mil quatre cent trente-sept et la saison de vendanger.
Les raisins du coteau des Poutils, moy et Pierrot Fagotin et mes aultres gens de bonne boyte, nous les avions ramassés pour presser et faire ce que nous disions le premier cru de coste-grillée, eu égard à la poterne grillagée qui nous donnait accès aux
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