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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Céline Minard
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arroulsé, servit chascun et demanda au sabreur :
    — Akira, qu’est-ce qu’un rônin ?
    — Un samouraï sans maistre.
    Et lors comme un chœur tous nous écriâmes :
    — Comme nous aultres ! Pareil au même ! Itelle ! Item et j’en suis !
    Lors puisant une fois encore dans le muid de Gevrey, haut les gobeaux, entrechoqués, nous portâmes la plus belle brinde de la soirée, à nous aultres nous-mesmes :
    — Que vivent et longue vie ! Longue vie aux sept samouraïs ! Yeepee !

6
    C’est ainsi que le quatre septembre mil quatre cent trente-sept, nous aultres sept samouraïs avons pris Chaumont ville et chasteau, et c’est ainsi que le cinq du mesme mois mil quatre cent tente sept, à prime, tant court vitement le bruict, nous recevions toute la menuaille des gens de la hourde d’Enguerrand, demandant asile et résolus à défendre les murs, item gens de commerce anciennement enfuis ou chassés, item divers artisans.
    À none, porte Arse, se présenta Oudinet le novice de Fontenay. Tout couvert d’emplâtres mais gigolant, il courut se jecter dans les braz d’Akira en l’appelant Senseï ! Senseï ! Il voulait se battre.
    De dedans les murs, ressortirent par enchantement fruictiers et cousturiers, tisserands, tourneurs, hoirs et febvres. Jehan Humblot, armurier au 12 de la rue du Donjon, nous ouvrit sa boutique et proposa de renflouer le magasin commun de la tour porte Arse.
    À vêpres, il en venait de partout. De la rue des Poutils, Gillot Bourdon, Guillaumot, Voidey ; de la rue Chye-en-Pot, Miremont et Gillot, une femme dite la Florinière ; de la rue Devant-le-Moustier, Perrin Binicole, Barbelet, Herbinot, Testinot et Voillemin, Le Normant ; de la rue Sire-Erard, Perrinot dit Boichotte, Perrin Gurgey, Jehan le Parcheminier ; d’aultres de la rue Brabant ; Perrin d’Angeville, Jehan Nitot, Pierrot Fagotin, tonnelier, de la rue Chaude ; item en liesse, l’équipage entier de la rue des Estuves qui furent tous compères et commères de ressource, je dys : Vuillemin Gras Pourcel, Jeannette le Rosty, Jacquot le Robour, Viard le Ménestrier, Girot le Lactoy et la belle Marguerite.
    Tout ce monde se rassembla dans la grand salle du palais royal pour parlements. D’où il ressortit qu’ils étaient dépités du roy de France et du duc de Bourgogne à part égale puisqu’aulcuns des deux n’avoient eu bon gré de porter secours à leur ville sacquementée par le bastard. Au sujet d’icelui, chascun était prêt à l’estraper de ses mains et mortir de malemort. Et quant au reste : pain, vin, viande et vin en partage.
    Humblot l’armurier devisa longuement avec Billy et lui montra la précision de tir de certaines arbalètes de sa facture. Régnault le changeur prit langue avec Dimanche-le-loup au sujet des argents recuits et des diverses façons de le traicter et plaquer. Testinot et Voillemin, fruictiers, aussi Guillaume saulnier, espicier, enchantèrent Tartas dont la panse en disait long, avec moult récits de récoltes juteuses, vergers et prés gras, bien lotis, et recettes de bouyllis. Jeanne le Rosty de la rue des Estuves y ajouta son savoir-faire, son verbe et espice personnelle, et Tartas souriait à tous.
    Pierrot Fagotin me prit à part et me révéla l’emplacement rue des Poutils d’un passage souterrain ou poterne close par une grille dont il avait la clef, et qui débouchait sur les coteaux en sous la muraille où poussait la vigne. Le febvre Jacquemin, esbaudi, s’enquerrait de la forge du katana auprès d’Akira, massiot d’acier, biseau, ligne de trempe et caetera. Oudinet ne les quittait d’une semelle. Colin le blanchisseur, les deux tisserands et la belle Marguerite entouraient Vipère-d’une-toise, qui pour sa tunique et ceinture, qui pour son vouge à pennon particulier. Et Jehan le Parcheminier, Jeanne la Noire devisaient armes, héraults, courtoysie et romans de poésie en compaignie d’Enguerrand.
    Ja la salle du palais royal anciennement tribunal des magistrats du bailly, n’avoit retenti de si gents dits et pourparlers frémissants.
    À la mi nuit, par décision commune et unanime, il fut arrêté qu’atout gens de Chaumont, les sept samouraïs, capitaines désignés, mèneraient résistance pleine et entière à tout envahisseur que soit bastard ou aultre et ville tiendraient. Ainsi fut-il dit, très solennellement, et scellé par jurement, ce jour cinq de septembre mil quatre cent trente-sept.
    Après quoi, en procession, remontant la

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