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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Céline Minard
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sans voir à ses pieds le samouraï embusqué, et ja ne vit rien de lui si ce n’est qui le sayt ? l’éclair blanc du katana qui le coupe en deux sous les costes, d’un coup droit comme l’horizon. Dans l’instant tombe son buste sur ses pieds arroulsés par la fontaine de son propre sang. Cestui-là eut encor le loisir de cligner une fois des œilz, une fois fermés, une fois ouverts, terminé. Le gros homme d’Oudinet se meurt dans sa mare gluante. Reste le mien, le fléautier, hors de sens mais encor vif et d’apparence intouché. Les chevaux sont enfuis. Akira monte prendre la cavale de notre espionneur dans la grotte, icelui signe au chasteau deux hommes morts un prisonnier ; charge le fléautier et va par devant, mesme chemin sur l’escarpe, le plus vitement possible car il le sayt, il y a peu de temps de reste s’il doit parler. Je l’ay haché. Dans la vigne Oudinet me demande : haché comment ?
    — Haché partout. Rien n’apparaist mais si tu le découds des coilles ou menton, c’est en bouillie que tu verras jaillir sa membrature, chair, os et viscères. Le gamin, je l’entendis aux pieds des remparts rendre ses estomachs.
    Au chasteau Billy avoit su se faire entendre. Le fléautier avait craché morceau par morceau sa viande d’homme escrabouillé. Le bastard était à Châteauvillain, non prise mais les environs saccagés, assez refait et froidement furyeux, marchait sur nous à marche soutenue, jour et nuit, arsant les friches et les éteules dans les champs pour s’éclairer. Les avant-coureurs avaient trois jours d’avance. La troupe camperait à Jonchery avant l’assault. Et crevez de malemort, et crevez ! furent ses dernières paroles, que nous décidâmes de ne respecter en aulcun point : ne maie, ne mort, ne tous, unanimement. Billy parla :
    — Quand il verra les chevaux retourner démontés, le bastard saura la traîtrise. Les chiens ne font pas des chats. Les espionneurs, courez tout entour. La troupe ne campera à Jonchery. Revenez en sachant où ! Nous aultres, sans affolerie, on reforce les positions, on guette et on se tient sans dispersion.
    Dans la cour du dojo, la bande de femmes et freluquets de Vipère-d’une-toise répétait sans mollir le maniement de la hanicroche. De concert, comme une dance, dans un bel ensemble bien cadencé : huit pas en avant en exécutant les quatre coups droits de la lame, une passe à découvert ; au douzième pas, riposte ; au seizième volte-face, dégagement, coup de pointe vers le haut, estocade vers le bas, crochet à droite et dégagement à gauche avec la lame ; au trente-sixième pas, mise en garde complète et attaque de l’ennemy en esquivant.
    Ce faisant ils chantaient en chœur :
    Quatre bottes, sept passes mettent fin au combat
    La dague d’acier a brillé, les testes roulent !
    Attaque et feinte sur vingt-quatre pas, sans oublier la volte au seizième pas
    L’épée précieuse est tirée, le sang coule !
    En nos maiiiins, ni force ni supériorité
    En nos cuuuer, un océan de paix
    Dans le viiiide, le but s’atteint de lui-mesme !
    Et Vipère-d’une-toise les houspillait :
    — Le ciel privilégie la vie, n’agitez pas vos lances !
    Dans l’estour, cuer immobile ! Au combat, esplit tlanquil ! À mi nuit, Dimanche-le-loup passa en sous les remparts à triple élaisse, fit ouvrir la porte de l’Eau :
    — Le bastard repaire à Villiers-le-Sec. Les chevaux à la Louvière, environ trois cents. Ils s’esbattent et ventrouillent avant l’assault. J’ai pu ouïr qu’ils passeraient le bois du Flay jusqu’à la croix Coquillon, débouleront par la Suize à son gué. D’icy deux jours.
    Je dys :
    — Parfait !
    Billy :
    — Attendrons-nous sans movoir ?
    — Nenni ! À trois ou quatre, guerpons nos murs nuitamment et portons-leur quelque coup bien senti. Si tôt dit, si tôt faict. Tartas et moy atout mon Pierrot Fagotin, nous sellons trois cavales, les sabots étouffés dans un pourpoint retaillé, et longeant la Suize, contournant la combe Goupil et par les champs, les Herbues, la Griselle, le puits Javiot jusqu’aux longues Roies, nous touchons Villiers-le-Sec quasi par sa chapelle. Icelle, comme à l’accoutumée, toutes portes arrachées, bancs dehors et cassés, figures martelées, les étoles lacérées jectées par le sol et foulées. Aulcun bruict léans. Six hommes morts décollés par devant.
    La grand rue renifle la char grillée. Au flerement, on s’oriente. Pierrot

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