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Belle Catherine

Belle Catherine

Titel: Belle Catherine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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à la jeune femme, glissant des joues lisses aux tresses sages, suivant le contour du cou, des épaules comme si elles cherchaient à refaire connaissance avec ce corps trop longtemps désiré, presque oublié. Catherine, à la fois heureuse et confuse à cause du regard amicalement goguenard de Xaintrailles, se défendait doucement.
    — Tu es plus belle que jamais, murmura le blessé d'une voix rauque.
    Soudain, il l'écarta de lui.
    — Laisse-moi te regarder, pria-t-il. J'ai tant supplié le ciel de te rendre à moi, au moins un instant, avant d'en finir avec la vie. C'était de ça, vois-tu, que j'avais le plus peur dans ma prison, c'était de crever là, comme une bête malade, sans avoir revu tes yeux, sans avoir tenu une dernière fois dans mes mains tes beaux cheveux, ton corps...
    Il l'avait obligée à se relever et la détaillait avidement, comme s'il voulait absorber une bonne fois et pour toujours une image trop longtemps désirée. Mais son regard, brusquement, s'accrocha à la taille épaissie de la jeune femme, s'y ancra tandis que sa figure pâlissait davantage encore. Il dut se racler la gorge pour que sa voix sortît.
    — Tu es...
    Mon Dieu, oui, coupa, avec un large sourire, Xaintrailles qui avait saisi instantanément la pensée de son ami. Nous aurons, au printemps et si Dieu le veut, un petit Montsalvy !
    — Un petit... Montsalvy ? Mais comment ?
    Cette fois, ce fut Catherine qui, pourpre à la fois
    de honte et d'orgueil, expliqua :
    — La nuit de Rouen, Arnaud... Dans la barque de Jean Son...
    Une lente rougeur s'étendit peu à peu sur le beau visage du jeune homme tandis que ses yeux noirs, brillants de joie, se mettaient à étinceler. D'un geste impulsif qui lui arracha un gémissement, il tendit les bras vers Catherine.
    — Un fils ! Tu vas me donner un fils ! Mon tendre amour... mon cœur ! Quelle joie plus grande pouvait me venir de toi !...
    Une joie peut-être un peu trop grande, en effet, pour la faiblesse du blessé, car, en se penchant vers lui, Catherine le sentit mollir entre ses bras tandis que la tête brune roulait contre son épaule. Pour la première fois de sa vie, Arnaud de Montsalvy venait de s'évanouir d'émotion. Catherine, tout de suite, s'affola, mais Xaintrailles, un sourcil relevé, considéra le phénomène avec plus de stupeur que d'inquiétude.
    — Vrai, fit-il, je n'aurais jamais cru que cela lui ferait pareil effet ! Il y a, décidément, quelque chose de changé depuis que vous avez fait la paix, tous les deux !
    Bien qu'elle fût occupée à bassiner d'eau fraîche le front d'Arnaud, Catherine crut percevoir une trace d'amertume dans le ton du capitaine.
    — Qu'entendez-vous par là, Jean ? Ce changement vous semblerait-il néfaste ? Craignez-vous que mon amour amoindrisse votre ami ?
    Mais déjà Xaintrailles avait retrouvé le sourire et haussait les épaules.
    Diable non ! Je n'ai jamais rien pensé de semblable ! Peut-être suis-je un peu jaloux de vous, ma chère, mais si vous êtes vraiment parvenue à faire de ce sauvage un être humain, ce sera, tout compte fait, une bonne besogne !
    La nouvelle du retour à la vie d'Arnaud parcourut la maison des Cœur comme une traînée de poudre et chacun vint, à son tour, dans le courant de la journée, voir celui que tous considéraient un peu comme un revenant. Ce fut d'abord Sara qui, en entrant pour relayer Catherine au chevet du blessé, vint, les larmes aux yeux, lui baiser la main. Elle n'avait jamais oublié qu'au péril de sa propre vie le chevalier l'avait arrachée jadis à la maison incendiée de Loches et elle lui gardait une reconnaissance de chien fidèle, légèrement teintée d'ailleurs d'appréhension. L'incompréhension avait trop longtemps régné entre lui et Catherine pour que la fidèle Sara n'eût pas appris à redouter ce caractère hautain et difficile de grand seigneur, bien qu'elle en comprît la fierté ombrageuse et le sens intransigeant de l'honneur. Il lui faisait peur, mais elle l'admirait et, puisque le bonheur de Catherine reposait entre les mains dures d'Arnaud, elle, Sara, servirait et vénérerait ledit Arnaud.
    À Jacques Cœur qui vint ensuite, Montsalvy offrit une gratitude profonde mais fière, solide et vibrante à la fois comme une lame d'épée : celle d'un homme qui sait la valeur exacte des risques encourus par le négociant pour ces réfugiés qui, à tout prendre, ne lui étaient rien. Et, pour Macée, il trouva des mots charmants, tout remplis d'une

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