Cadix, Ou La Diagonale Du Fou
vingt-trois de
mes hommes.
Elle se tourne de tous côtés comme pour appeler à l’aide, en
se faisant violence pour contenir le trouble qui déborde de sa poitrine. Émue
de sa propre pitié. Soudain, elle se retrouve debout, sans l’avoir prémédité,
se couvrant la tête de sa mantille.
— Nous nous reverrons très vite, capitaine.
Elle sait que ce n’est pas vrai. Elle le sait à chaque pas
qu’elle fait pour s’éloigner de plus en plus rapidement en parcourant la nef
entre les rangées d’hommes étendus sur le sol, pour respirer enfin une bouffée
d’air frais et humide, sortir et marcher sans s’arrêter jusqu’à la mer, face à
la ville blanche et grise, estompée par la distance, sous la pluie qui répand
des larmes froides sur son visage.
La Navata, décembre
2009
FIN
Remerciements
Cadix, ou la Diagonale du fou est un roman, pas un
livre d’histoire. C’est ce qui a rendu possibles certaines libertés, quand il
s’est agi d’adapter des dates, des noms, des caractères ou des événements réels
aux nécessités du récit. Pour le reste, je dois rendre grâce à l’aide
déterminante de nombreuses personnes et institutions, en distinguant
particulièrement Óscar Lobato, José Manuel Sánchez Ron, José Manuel Guerrero
Acosta et Francisco José González, bibliothécaire de l’Observatoire de la
Marine. Le directeur du Musée municipal de Cadix, la Municipalité de San
Fernando et Luisa Martín-Merás, du Musée naval de Madrid, ont mis à ma disposition
une cartographie et des documents d’une extraordinaire utilité, et mes amis des
librairies gaditanes Falla et Quorum m’ont tenu au courant de tout ce qu’il
s’est publié dans les dernières années sur le Cadix du siège français et la
Constitution. Juan López Eady, capitaine de vaisseau et ingénieur hydrographe,
m’a servi de guide dans les moments opportuns. Grâce à l’assistance
expérimentée d’Esperanza Salas, bibliothécaire à l’Unicaja, j’ai pu trouver,
dans les journaux de 1810 à 1812, certains éléments fondamentaux concernant les
navires, le fret et les incidents portuaires. Mon vieil ami, le libraire
d’ancien Luis Bardón, m’a trouvé divers livres clefs de l’époque, et Inigo
Pastor a donné son approbation de professionnel aux finances de Lolita Palma.
Je dois à la justice de mentionner, entre autres, les travaux spécialisés de
María Nélida García Fernández, Manuel Bustos Rodríguez, María Jesús Arazola
Corvera, María del Carmen Cózar Navarro, Manuel Guillermo Supervielle et Juan
Miguel Teijeiro qui m’ont été d’une grande aide pour me glisser dans la
mentalité, les mœurs et l’activité de la classe commerçante gaditane du début
du XIX e siècle. Ma reconnaissance va aussi à la ville de Cadix
et à ses habitants, pour leur accueil toujours affectueux, leur collaboration
et leur chaude sympathie.
A. P-R.
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[1] Gabachos est le terme de mépris employé par les Espagnols pour désigner les Français.
[2] La mesa camilla est une table dont la nappe forme une jupe autour d’un
brasero placé dessous afin de chauffer les convives.
[3] Très approximativement : « Ma mère ne veut pas / que j’aille sur la
place / parce que les soldats / me traitent de putasse. »
[4] Joseph Bonaparte, qui était communément appelé par le peuple Pepe Botella depuis qu’il avait fait couler du vin dans les fontaines de Madrid pour fêter
son avènement.
[5] Pepe et Pepa sont les diminutifs de José el Josefa, soit Joseph et
Joséphine.
[6] Les fueros sont des chartes garantissant les privilèges et libertés d’une
ville ou d’une province. Les Basques y étaient particulièrement attachés.
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