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Cahiers secrets de la Ve République: 1977-1986

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1977-1986 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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« oppositionnels » : elle les passe désormais par profits et pertes en soulignant que, d'Hélène Parmelin à Antoine Spire, de Robert Merle à Édouard Pignon 2 , ils n'avaient plus grand-chose à voir depuis longtemps avec le Parti.
    En revanche, Marchais est aujourd'hui au pied du mur : il a pensé que son équation personnelle lui tiendrait lieu à la fois de stratégie et de ligne politique. Qu'il pouvait se situer dans une ligne pure et dure, et séduire en même temps les électeurs. Les sondages montrent qu'il n'y parvient pas. D'où le comité central d'aujourd'hui qui réfléchit – un peu tard – à la suite du feuilleton.

    14 janvier
    Adieux de la presse parlementaire à Raymond Barre. Je dis adieux alors qu'il s'agissait de la cérémonie traditionnelle des vœux du Premier ministre à la presse. Les journalistes lui ont offert le disque célèbre d'Édith Piaf : « Non, rien de rien, je ne regrette rien... » Lui, Barre, a dit qu'après le deuxième tour, il remettrait sa démission au Président élu. En annonçant qu'il quitterait Matignon quoi qu'il arrive, il a perdu d'un coup tout son pouvoir. Les vœux se sont donc transformés en adieux.
    Lui a-t-on demandé « en haut lieu », comme on dit, de ne pas abuser de son langage trop direct, souvent pessimiste et parfois maladroit ? Difficile évidemment, pour Giscard, de faire de Barre son faire-valoir !

    Paul Guilbert me dit par ailleurs qu'officieusement, Chirac a posé deux conditions à l'Élysée pour son ralliement au deuxième tour : pas d'élections législatives dans la foulée de l'élection présidentielle, pas de modification du régime électoral.

    15 janvier
    Hier, au Conseil des ministres, Giscard a surpris tous ses ministres en se lançant dans une vaste digression sur la « chance » que la campagne présidentielle représente pour la France. Il a souhaité un débat « élevé » et « exemplaire ». Si ce n'est pas une déclaration de candidature, cela y ressemble sacrément ! D'autant qu'il y a encore quelques jours, le mot « campagne » était interdit à l'Élysée. Je ne sais pas si les arguments de ses conseillers l'ont finalement convaincu : en tout cas, on a l'impression que, d'un coup, Giscard presse le pas.
    Pourquoi ? Est-il donc moins assuré de la facilité de la compétition ? Le doute dont me faisait part il y a quelques jours un de ses plus proches collaborateurs, Jean-Marie Poirier, l'a-t-il finalement gagné ?
    Aujourd'hui, d'un coup, on se met à en savoir plus long sur les gens qui accompagneront Giscard dans cette nouvelle aventure. Il tient, paraît-il, à distinguer scrupuleusement le président de la République et le candidat. Son état-major de campagne sera différent de son entourage élyséen. Ainsi – je le dis au conditionnel – c'est Jean-Philippe Lecat qui assurerait les rapports avec la presse pour la campagne tandis que Poirier devrait rester à l'Élysée. Et c'est Philippe Sauzay, actuel préfet de la Sarthe, qui devrait coordonner la campagne.
    Le plus drôle est que Giscard ramène à ses côtés, pour la campagne, des gens qui ont travaillé pour lui avant qu'il ne soit élu : Lecat était son porte-parole avant 1974 ; Sauzay, son ancien chef de cabinet. Est-ce à dire qu'il n'a trouvé personne, en sept ans, en qui il ait une plus grande confiance ?
    Les propos de Giscard signifient-ils son départ dans la course politique ? Le calendrier des festivités est-il accéléré ? Lorsqu'il se sentait invincible pour 1981, le Président pensait pouvoir attendre l'ultime limite pour faire acte de candidature, c'est-à-dire l'ouverture de la campagne officielle, le 10 avril. Aujourd'hui, choisira-t-il d'être le premier des trois candidats les plus importants (Giscard, Mitterrand, Chirac) à mettre un terme à la course de lenteur qui voit les trois protagonistes faire du surplace sur la cendrée ?
    Il faut croire que les sondages ont assez vite fait leur effet : il a suffi que sa cote personnelle traduise des signes de fléchissement pour qu'il se lance le premier dans la bagarre...
    À noter que François Mitterrand vient de faire exactement le contraire en annulant son émission « Cartes sur tables » avec Elkabbach et Duhamel.

    16 janvier
    Le chômage a augmenté de plus de 11 % en 1980, atteignant 7,2 % de la population active. La moyenne européenne est 6,9 %. Ennuyeux, pour un début de campagne.

    21 janvier
    Jacques Chirac annoncera

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