Cahiers secrets de la Ve République: 1977-1986
des autres États. Elle souhaite que la Pologne puisse trouver en elle-même les moyens de surmonter ses difficultés et de répondre aux aspirations de son peuple. »
46 Le 31 août 1980, le gouvernement polonais accepte les conditions de Lech Walesa : pour la première fois, le mouvement s'est achevé sans qu'une goutte de sang ait coulé. Le syndicat Solidarnosc est autorisé. Ce qui n'empêchera pas Walesa d'être emprisonné l'année suivante.
47 Le 3 octobre 1980, une bombe explosait devant la synagogue de la rue Copernic à Paris, tuant quatre personnes. La France vit très intensément ce drame. Une manifestation de solidarité, d'union nationale presque, réunit 300 000 personnes. Le Premier ministre condamne cet « attentat odieux qui voulait frapper les Juifs et qui a frappé des Français innocents ».
48 La déclaration complète de François Mitterrand est : « Nul ne peut porter nos couleurs dans une circonstance aussi grave qui n'ait pour première vertu d'unir les socialistes et de défendre leur projet. »
49 Alexis Liebaert écrit : « La campagne interne pour la désignation du candidat socialiste s'annonce donc sans concession, mais son issue et son ton dépendent essentiellement de la décision finale de François Mitterrand. On voit mal, en tout cas, comment le député des Yvelines pourrait échapper à cet affrontement sans se renier. » ( Le Matin , 20 octobre 1980.)
50 Claude Marti est un des premiers « communicateurs » de la politique. Après avoir conseillé Michel Rocard, il fondera en 1982 la société « Claude Marti Communication » dont les conseils seront sollicités plus tard par François Mitterrand, devenu président de la République.
51 Journaliste au Matin de Paris après avoir été chef du service politique de L'Express.
52 Dans cette courte lettre (un feuillet, quatre paragraphes), Michel Rocard dit également : « Le dimanche 19 octobre, j'ai proposé aux socialistes d'être leur candidat à la Présidence de la République. Je l'ai fait pour répondre à l'attente et à la confiance de militants socialistes, de Français et de Françaises chaque jour plus nombreux. Aujourd'hui, François Mitterrand vient d'annoncer sa candidature, il a pris sa décision parce qu'il estime être le mieux placé pour battre l'actuel président de la République. Chacun a donc pris ses responsabilités. »
53 Interrogé sur l'inflation, Raymond Barre a répondu : « J'admets volontiers la critique selon laquelle la politique du gouvernement aurait pu être plus rigoureuse encore. À ceux qui l'expriment, je répondrai que la politique est l'art de savoir jusqu'où on peut aller trop loin. »
54 Dans le Doubs, plutôt que de voter communiste ; dans l'Ain, plutôt que de voter Giscard d'Estaing.
55 Le dîner Mitterrand/Chirac aurait bien eu lieu non pas chez Lipkowski, comme Michel Debré me l'avait confié, mais chez Édith Cresson.
56 Claude Perdriel est propriétaire du Nouvel Observateur . Gilles Martinet, co-fondateur de France Observateur , est resté administrateur de l'hebdomadaire lorsque Perdriel l'a racheté.
1981
5 janvier
Déjeuner avec Jean-Marie Poirier, toujours en charge de la communication à l'Élysée. Il me fait part lui aussi, après d'autres, de la difficulté de cerner le personnage Giscard. Quelles sont ses craintes, ses espoirs, sa stratégie ? Il n'en sait rien. Et nous sommes à quelques semaines seulement du scrutin !
Ses réactions lui paraissent également imprévisibles. Un exemple : l'article de L'Express sur la contre-attaque de Giscard a suscité chez lui une énorme colère. Pourquoi ? Parce qu'il parlait précisément de contre-attaque. L'hypothèse de Jean-Marie Poirier est que, pour Giscard, ce serait se rabaisser que de contre-attaquer ! L'idée qu'on puisse penser à lui en ces termes lui est intolérable.
« Il persiste à penser qu'une douzaine de réunions politiques à travers toute la France lui suffiront pour l'emporter ! » soupire Poirier.
VGE ne veut pas voir que son image se ternit. Comme le général de Gaulle en 1965, il attend la dernière ligne droite pour s'imposer sans combat. D'où son attitude à l'égard de la presse : tout, venant d'elle, lui paraît être un manquement, sinon une insulte faite à son personnage.
Cela étant, Combret 56 ne serait plus en odeur de sainteté, Jacques Wahl lui ayant mordu les mollets : Giscard le soupçonne d'avoir fait des confidences à
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