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Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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lui-même la réduction du mandat présidentiel s’il était approuvé par les Français 28 .
    Quant à Mitterrand, il s’exprime une fois encore dans Paris Match  : « Je remplirai, dit-il, la mission qui m’a été renouvelée en 1988. »
    Question : « Donc, vous restez ? »
    Réponse : « La République a ses lois, je m’y conformerai. »
    Deuxième réponse du Président, plus directement, sur le quinquennat : « Cinq ans, dit-il, c’est bien court, plus court que le mandat des maires de nos communes. Quatorze ans, en cas de réélection, c’est bien long. Il faut trouver un moyen terme. »
    Alors, sept ans, après tout, ça n’est pas si mal. Se prononce-t-il pour un septennat non renouvelable ? Le flou, toujours le flou !
     
    Pendant ce temps, l’opposition se divise sur Maastricht : 50/50 au RPR. La gauche aussi, même si on en parle peu. Il est de bon ton de considérer que Jean-Pierre Chevènement n’existe pas. Philippe Séguin existerait-il davantage dans l’opposition que Jean-Pierre Chevènement dans la majorité ? J’ai l’impression que oui. Allons, l’opposition est donc plus libérale que la majorité !
    7 mai
    Philippe Séguin à la télévision : brillant, convaincant, avec une sorte de sourire de chat, celui d’ Alice au pays des merveilles . Il va falloir que Chirac apprenne à compter avec lui, désormais.
    Le débat sur l’Europe se complique apparemment au sein de l’opposition. D’abord parce que la victoire, relative mais réelle, de Séguin devant le groupe parlementaire RPR a légèrement modifié les choses. En défendant d’emblée sa motion d’irrecevabilité, il a trouvé des sympathisants. Assez (58 sur 126) pour prouver à Chirac que les opposants à Maastricht existent bien au RPR, et qu’il est disposé à se faire entendre. Ce qui prend Chirac à revers, puisqu’il s’est cru obligé d’approuver le traité européen. Que fera-t-il si les gaullistes le rejettent ? Il est vrai qu’il a dû faire ses comptes : 58 sur 126 parlementaires, c’est beaucoup, ce n’est pas suffisant.
    Mitterrand sent également le danger : celui de ne pas pouvoir recueillir la sacro-sainte majorité des trois cinquièmes nécessaire. Si les choses se compliquent à l’Assemblée, elles risquent de se compliquer davantage encore au Sénat. D’où sa phrase, hier, sur FR3 : « Il est bon, de temps à autre, que ce soit le peuple lui-même, sur des questions simples et fortes, qui choisisse. »
    Il se prépare déjà au référendum.
    Tout le monde autour de moi parle de piège pour l’opposition. Je n’en suis pas si sûre, car :
    Primo , la majorité aussi est divisée, pas seulement du fait de Chevènement, mais parce que pour bien d’autres socialistes se posent des questions, tel Michel Pezet 29 évoquant ce matin dans Le Figaro « le déficit démocratique de l’Europe de demain » ; et pour les communistes aussi.
    Secundo  : la campagne référendaire sur l’Europe risque d’être plus dangereuse pour le pouvoir que pour l’opposition. Pourquoi ? Parce que celle-ci a moins à y perdre. Même si Chirac, après avoir conseillé de voter oui, constate que les Français se prononcent en sens contraire, il ne sera pas le premier battu. Mitterrand, qui s’est aujourd’hui totalement investi dans la défense du traité de Maastricht, serait dans ce cas le grand perdant.
    Si Mitterrand gagne la bataille européenne, Chirac ne l’aura pas perdue. Si Mitterrand la perd, Chirac ne l’aura pas davantage perdue. C’est le pari de Pascal à l’envers.
    Pendant ce temps, Philippe Séguin fait un parcours difficile, et le fait admirablement. Son assistante à l’Assemblée nationale, que je viens d’avoir au bout du fil, me dit que les lettres et les appels téléphoniques pleuvent depuis ce matin.
    11 mai
    À l’émission « L’Heure de vérité », Pierre Bérégovoy précise le calendrier futur, autant qu’on puisse le prévoir. Si on le suit bien, les Français pourraient avoir à se prononcer à trois reprises par référendum dans l’année ! Cela paraît nettement exagéré. Toutefois,
    1. Si on admet que Mitterrand et Bérégovoy disent avoir une préférence pour la voie parlementaire pour ce qui concerne la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, mais qu’ils n’excluent pas d’avoir à recourir à un référendum ;
    2. Bérégovoy laissant ouvert le choix entre la

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