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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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son air peu amène, il n’appréciait que modérément la nouvelle visite de celui qu’il prenait pour un inspecteur départemental. Le Bihan n’avait pas encore ouvert sa portière qu’il commença à lui adresser ses reproches.
    — Je croyais vous avoir dit que ce lieu était un lieu de prière et que toute visite était interdite. N’ai-je pas été assez clair ?
    Le Bihan sortit de sa voiture et tenta d’amadouer le cerbère en soutane.
    — Pardonnez-moi, mon père, mais j’avais de bonnes nouvelles à vous annoncer ! Concernant le toit de l’église, je pense que vous obtiendrez satisfaction.
    Le père-abbé ne se départit pas de son air suspicieux. Pour toute réponse, il lâcha un cinglant :
    — Eh bien ! On réagit vite de nos jours dans l’Administration ! Cela fait longtemps que vous accomplissez des miracles ?
    La réplique de l’ecclésiastique ne manquait pas d’humour, mais Le Bihan ne releva pas. Il en avait assez de tourner autour du pot. Il abandonna son personnage d’inspecteur coopératif pour revêtir l’uniforme de l’accusateur public.
    — Bon ! Assez plaisanté maintenant ! Dites-moi où se cache Karl von Graf ! Vous savez aussi bien que moi qu’il s’agit d’un criminel recherché et que si vous l’hébergez, cela peut vous coûter très cher. Les lois de la République s’appliquent aussi à votre communauté.
    Lorsque l’historien eut achevé sa tirade, il observa attentivement la réaction du père Christian. L’homme n’avait pas cillé. Au contraire, il planta son regard acéré dans les yeux de l’intrus.
    — Vous divaguez, Monsieur ! Même si je n’ai pas de compte à vous rendre, je peux vous dire que vous vous trompez ! Et sachez que les lois de la République m’autorisent aussi à vous poursuivre pour diffamation et fausse accusation !
    — Alors, répondit Le Bihan sans se départir de son assurance, faisons un tour de l’abbaye et je ne vous ennuierai plus.
    Il y eut un court instant d’hésitation et puis le père Christian tourna les talons, ce qui devait correspondre à un acquiescement de sa part. Au moment précis où Le Bihan passa la grille de l’abbaye, un petit coup de cloche retentit dans la tour de l’église, mais l’historien n’y prêta pas attention.
    Les deux hommes firent le tour complet des bâtiments jusqu’à visiter les cellules des moines et celles où résidaient les convers. Le Bihan ne vit rien qui lui semblât insolite ou suspect. Ils croisèrent plusieurs moines qui paraissaient étonnés de la visite et se contentèrent d’une brève inclinaison de la tête pour saluer l’intrus. Quand ils revinrent dans la cour principale, le père Christian avait marqué un point.
    — Voilà, lui dit-il avec une satisfaction à peine contenue. Vous êtes content ? Cette abbaye n’a rien à cacher, je vous l’ai dit. Même si nous tenons à notre tradition d’hospitalité, nous n’enfreignons aucune loi.
    Le Bihan était déçu et il se contenta d’un dernier avertissement :
    — Père-abbé, j’ai de bonnes raisons de croire qu’un groupe d’anciens SS tente de ressusciter une confrérie cathare. J’ose espérer que vous ne cautionneriez pas un tel projet. L’Église a trop longtemps combattu l’hérésie pour qu’elle ferme les yeux aujourd’hui sur une pareille déviance.
    — Les Cathares ? interrogea le père-abbé. Il ne manquait plus qu’eux ! Mon cher ami, je ne sais quels ouvrages vous lisez avant de vous endormir, mais je ne saurais trop vous conseiller de changer de livre de chevet. Ou peut-être pourriez-vous embrasser une carrière de romancier. Je vous souhaite bien le bonjour.
    L’historien ne sourit pas plus à ce dernier trait d’ironie qu’aux précédents et prit sa voiture. La manière dont il mit les gaz en démarrant révéla l’étendue de sa contrariété. Le père Christian attendit que la voiture ne devienne plus qu’un point dérisoire à l’horizon pour retourner dans l’abbaye. D’un pas décidé, il remonta les couloirs et déboucha dans le cloître. Il s’empara d’un bâton et alla taper trois coups au milieu du jardin. Quelques instants plus tard, une trappe se souleva et un homme en sortit.
    — C’était toujours le même trouble-fête ? demanda-t-il.
    — J’en ai assez, von Graf ! s’exclama le père Christian.
    — Chut, répondit von Graf. Je pensais que vous ne vouliez pas évoquer mon nom en public !
    — Nous ne sommes pas en

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