C'était de Gaulle - Tome II
viennent à résipiscence, nous aviserons.
« La situation politique est incertaine pour l'Allemagne, l'Italie, la Belgique et même la Hollande. (Il ne lui vient pas à l'idée de dire, à six mois de l'élection présidentielle: " et pour la France".)
« Enfin, ne nous occupons pas des autres.
« Sans aucun doute, il y a là-derrière une opération politique, imputable à divers éléments très engagés dans la chimère fédéraliste. Notamment, en ce qui concerne la politique française, une large fraction de l'opposition, autant dire la totalité sauf les communistes, est en liaison étroite avec ces milieux de la Commission et fomente les complots que l'on sait. (Cela confirme l'illégitimité de l'opposition, mais ne fait naître aucune incertitude électorale.)
« Nous procéderons par éclaircissements bilatéraux. Nous nous en tenons là. »
« La première conséquence, c'est qu'il n'y a plus de session, de réunion, de négociations à Bruxelles. Tout ça, c'est fini »
Après le Conseil.
AP : « On va me demander quelles vont être les conséquences, surtout les conséquences politiques.
GdG. — La première de ces conséquences, c'est qu'il n'y aura plus de session du Marché commun.
AP. — Jusqu'à nouvel ordre ?
GdG. — Aucune ne saurait être envisagée. C'est tout.
AP. —Aucune réunion du Conseil ?
GdG. — Aucune réunion, aucune négociation ne peut se tenir à Bruxelles.
AP — Et si les cinq autres les tiennent sans nous ?
GdG. — S'ils les tiennent sans nous, alors ils violent le traité de Rome, mais ça n'a aucune signification pour nous. Ça ne nous engage pas. Une réunion pour rien. Ils n'ont qu'à la faire à Londres, s'ils veulent, au siège de l'UEO, ils y seront bien accueillis. Notre chaise restera vide, et toute réunion sera sans valeur. »
Il sait bien que ces réunions se tiendront : mais il est résolu à ce que, derrière le petit carton « France », la chaise France soit vide.
AP : « En réalité, nos cinq partenaires essaient depuis cette nuit de dédramatiser l'échec, alors que nous, nous le dramatisons.
GdG. — Ils se trompent de République. Ils n'ont jamais pu comprendre que nous n'étions pas Guy Mollet ou Félix Gaillard. Alors, ils s'apercevront une fois de plus que ça n'est pas vrai. Ce sont eux qui vont être les plus embêtés.
AP. — Seulement, le traité...
GdG. — Quant à cette Commission, elle doit disparaître. Je neveux plus d'Hallstein. Je ne veux plus de Marjolin. Je ne veux plus de Mansholt. Je ne veux plus jamais avoir affaire à eux.
AP. — Mais Couve dit que Marjolin a été très bien.
GdG. — Tatata, c'est Marjolin qui anime une Fédération démocrate socialiste, pour le compte de Gaston Defferre. C'est ça qu'on appelle être très bien. Mais non, il faut nettoyer tout ça. En tout cas, je ne veux plus que le gouvernement français ait affaire à ces types-là. Ça, c'est fini pour de bon.
AP. — Mais, en fonction du traité, ils ne pourront être renouvelés qu'en 66.
GdG. — Bah ! Ce n'est pas pressé. En tout cas, nous n'aurons plus affaire à eux.
« Tout ça c'est une écume dont il faut se débarrasser »
« Le problème, c'est toute cette maffia de supranationalistes, qu'ils soient commissaires, parlementaires ou fonctionnaires. Ce sont tous des ennemis. Ils ont été mis là par nos ennemis. Le copinage socialiste, avec quelques otages MRP, quelques copains à Félix Gaillard et à Maurice Faure. Alors, ils passent leur temps à créer un état d'esprit hostile à la France. Comme ils l'ont fait partout. C'est la même engeance qui a retardé de deux ans les négociations avec le FLN pour l'Algérie 4 . C'est la même catégorie, non seulement apatride, mais anti-patrie, qui est la sécrétion ignoble des partis. C'était la clientèle des partis. Un garçon qui ne réussissait pas à son concours, on le mettait là. Les fils à papa, on les mettait là. On les mettait soit à la RTF, soit à Bruxelles. Et c'est pourquoi il faut nettoyer tout ça.
AP. — Ce n'est pas commode à nettoyer.
GdG. — Mais si ! Il n'y a qu'à en nommer d'autres.
AP. — Les autres nous échapperont, ils sont supranationaux.
GdG. — Mais non, ils ne sont pas supranationaux pour toute leur vie ! Ils sont là pour un certain temps. Et à partir du moment où ce temps est écoulé, il n'y a pas besoin de les reconduire, ce qu'on fait toujours. Tout ça, c'est une écume dont il faut se débarrasser. D' ailleurs, c'est
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