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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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la même chose à l'ORTF. »
    Il n'oublie jamais de me rappeler que moi aussi, j'ai en charge ce qu'il regarde comme des écuries d'Augias : le statut et le sigle ont changé, mais les écuries n'ont toujours pas été lavées à grande eau.
    1 Château d'Ernich, dominant le pont de Remagen où les troupes alliées ont franchi le Rhin en mars 1945 ; c'est la résidence du haut commissaire, puis de l'ambassadeur français en Allemagne, depuis 1949.
    2 Les élections doivent avoir lieu en septembre.
    3 Vice-président de la Commission.
    4 Il développera cette accusation le 27 octobre 1965 (voir supra, p. 194).

Chapitre 15
    «IL FAUT PROFITER DE CETTE CRISE POUR EN FINIR AVEC LES ARRIÈRE-PENSÉES POLITIQUES»
    Au Conseil du 7 juillet 1965, Couve : « Nos partenaires ont eu tendance à minimiser : une crise de plus après beaucoup d'autres, on peut reprendre la négociation.
    GdG. — Ils n'avaient pas cru que nous prendrions les choses de la manière dont nous les avions pourtant bien prévenus. Les engagements pris n'ont pas été tenus. Il faut tirer les conséquences de cette carence.
    Couve. — Nous décidons la mise en veilleuse du Marché commun aussi longtemps que la situation n'est pas éclaircie. (En avril 1 , le Général m'avait déjà annoncé une "mise en sommeil".) Nous ne participerons plus qu'à un petit nombre de réunions de gestion courante, pour l'application de l'union douanière déjà réalisée. Nos partenaires, du reste, ne s'attendent pas à ce que nous mettions nos actes en conformité avec nos paroles.

    « La règle de la majorité : il faut réviser cette stupidité »
    GdG. — Il faut profiter de cette crise pour en finir avec les arrière-pensées politiques. Il n'est pas imaginable que, le 1 er janvier 1966, notre économie soit soumise à une règle de la majorité qui nous imposera la volonté de nos partenaires, dont on a vu qu'ils pouvaient se coaliser contre nous. Il faudra profiter de l'occasion pour réviser les fausses conceptions qui nous exposaient à subir le diktat des autres. Révisons cette stupidité ! Quant à la Commission, elle a fait preuve d'une partialité qui n'est pas conforme à sa mission ni aux convenances. Il faut qu'elle soit intégralement remplacée par une autre.
    « Ce qui a été acquis, l'abaissement des droits de douane accepté en 1962, nous ne revenons pas dessus pour le moment. Il y a des dispositions mécaniques, notamment en matière agricole, que nous acceptons de laisser jouer. Ce dont nous nous retirons, c'est de toute réunion nouvelle portant sur l'avenir. Pour les réunions monétaires internationales, on peut attendre quelque peu. Quant aux réunions de ministres, il est très bon qu'on les ait suspendues, c'est une grosse perte de temps. Enfin, je me suis aperçu à cette occasion, de l'énorme masse de réunions d'experts. On discute sur le calibrage des œufs,cela dure des jours et des jours, cela ne sert à rien. On leur verse des indemnités... Et pendant ce temps-là, ils ne font pas leur travail.
    «Ne serait-ce que pour en finir avec ces pratiques, la crise actuelle aurait son utilité.
    « On ne pourra pas nous faire chanter dans des conditions inadmissibles. Cela va durer jusqu'à la fin de l'année. Puis, nous verrons.

    « Désormais, il faut faire sérieusement les choses sérieuses, si tant est que ça soit possible.

    « Nous ne l'emporterons pas tout de suite, parce que nous voulons l'emporter complètement »
    Pompidou. — Nous sommes dans une phase où il ne faut pas dire que le Marché commun fonctionnera, puisque cela nous mettrait dans une mauvaise position vis-à-vis de nos partenaires. Ni qu'il ne fonctionnera pas, car cela affole nos agriculteurs. Moins on en dit, mieux cela va. Il vaut mieux s'abstenir de toute déclaration.
    GdG. — Je suis tout à fait d'accord. Que nos partenaires s'interrogent ! Il faut les plonger dans l'épouvante. »

    Salon doré, 13 juillet 1965, le Général m'apostrophe :
    « La dernière fois, vous avez laissé entendre que ça allait s'arranger. Il ne faut pas donner ce ton-là ! Il faut, au contraire, angoisser tout le monde. C'est la meilleure manière de réduire nos adversaires. S'ils n'ont pas peur, s'ils se figurent que ça va s'arranger comme ça, comme d'habitude, entre eux, c'est-à-dire dans des cotes mal taillées, alors c'est pas ça du tout !
    AP. — Le 1 er juillet, j'avais été fracassant, j'avais annoncé que la France ne participerait plus à aucune réunion. Le

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