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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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favoriserions ainsi le développement de l'industrie électronique française dans un secteur de pointe. Un succès a toujours valeur d'entraînement dans ce domaine, de même que la Caravelle a eu pour effet d'entraîner l' industrie aéronautique française, et que le Concorde, j'espère, va poursuivre le mouvement. On pouvait penser qu'un succès aurait pour effet d'entraîner cette industrie de pointe.
    « Et puis, en écartant le procédé américain, nous évitions un contrôle américain trop pesant sur l'industrie électronique européenne.
    « Et enfin, il y avait une valeur de prestige, d'intérêt national, qui s'attachait à tout ça, notamment notre prestige auprès des pays du tiers-monde ; il s'agit de montrer que notre pays, qui a la réputation d'être le pays des parfums, des fromages et de la mode, est aussi une grande nation scientifique et technique.

    « Tout ça, on ne l'aurait pas obtenu si l'État n'y avait pas mis son poids »
    « J'espérais d'abord qu'on ferait un procédé franco-allemand, une coopération franco-allemande qui aurait été exemplaire. Les Allemands nous ont repoussés du pied. Il fallait leur donner une leçon ! Nous avons renversé nos alliances, dans ce domaine en tout cas. À partir de ce moment-là, le SECAM prenait un rôle pionnier dans la coopération franco-soviétique.
    « À bien des égards, nous avons marqué des points. Le procédé américain, qui s'apprêtait à conquérir l'Europe, avec les Anglais comme sergents-fourriers, a été éliminé. On saura partout que deux procédés, un français et un allemand, sont partis à la conquête du monde. C'est une carte de visite pour la France, même si c'est moins satisfaisant que d'avoir triomphé tout seuls.
    « Et tout ça, on ne l'aurait évidemment pas obtenu si l'État n'y avait pas mis son poids. Si on avait laissé faire la firme toute seule, la France aurait été isolée et les sociétés d'électronique se seraient protégées du reste du monde.
    « Seulement, on aurait pu et dû faire mieux, si on n'avait pas versé dans la mollesse du doute, si le gouvernement s'était plus engagé, si on avait davantage cru en la France. »
    En le quittant, j'ai l'impression qu'il vient de résumer un apologue sur la France ; un apologue doux-amer.
    LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE : PARTICIPER
    1 Organisme international veillant à éviter les transferts de technologies sensibles vers les pays de l'Est.
    2 Le SECAM a en commun avec le Concorde de présenter une image positive de la technologie française. Mais le coût des deux projets est sans commune mesure. Le déficit du Concorde, valeur 1965, devait s'élever à 10 milliards de francs payés par le budget de l'État. Le SECAM, étant l'œuvre d'une société privée, n'a en rien pesé sur le budget de l'État. L'opération n'a coûté à l'ORTF que les frais de déplacement de ses techniciens pour les démonstrations.
    3 Après plus de trois décennies, il apparaît que la rivalité du PAL et du SECAM est appelée à prendre fin par l'adoption de la télévision numérique, qui va se substituer aux deux systèmes. Le SECAM ne s'inclinera pas devant le PAL, ni le PAL devant le SECAM : l'aboutissement sera tout différent de la fin malheureuse du 819 lignes, sabordé devant le 625 lignes allemand.
    4 Bien que je sois passé, en janvier 1966, de l'Information à la Recherche scientifique, le Général m'a maintenu la responsabilité du dossier de la télévision en couleurs.
    5 Le SECAM a été notamment adopté par les pays du Proche-Orient qui, à l'époque, paraissaient peu solvables, mais dont beaucoup sont devenus entre-temps fort riches.
    6 C'est effectivement ainsi que les choses devaient se passer.

Chapitre 16
    «MAINTENANT, IL FAUT ALLER À FOND VERS LA PARTICIPATION»
    La différence entre le Général et Pompidou n'est pas seulement celle qui oppose si souvent le « volontariste » au « libéral ». Un autre clivage commence à apparaître, sur un thème particulièrement cher au Général : du haut de toutes les tribunes du RPF déjà, il proposait de panser les plaies de la société industrielle par l' « association capital-travail ».
    Est-ce pour réagir au coup de froid social de la grève des mineurs ? Le sujet de la « participation » revient en force et, en ce printemps 1963, les projets fleurissent.

    Pompidou : « La question sociale aujourd'hui, ce n'est pas les ouvriers »
    Matignon, 26 avril 1963.
    Pompidou: « Chalandon 1 a inventé une

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