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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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l'Etat! Ce n'est pas à un syndicat d'arbitrer entre les médecins et la Sécurité sociale! »

    « Quelle est la différence entre un artiste et un non-artiste ? »
    Au Conseil du 9 septembre 1964 , Malraux, de sa voix caverneuse, parle de la sécurité sociale des artistes : « Les galeries qui vendent des tableaux qui se vendent paieront pour ceux qui ne se vendent pas. La France est le premier pays à résoudre ce problème. Le seul pays au monde où les artistes soient affiliés à la Sécurité sociale. »
    Malraux sait prendre le Général, qui est tout heureux chaque fois que l'on peut dire que la France est la première en quelque chose. Mais l'instinct de méfiance reste le plus fort :
    GdG: « Quelle est la différence entre un artiste et un non-artiste? Quel sera le critérium pour les distinguer?
    Malraux. — Les artistes sont ceux qui vivent pour plus de 50 % de leur art. Il faut distinguer les peintres et sculpteurs, des artisans, caricaturistes, etc.
    GdG. — Comment établir la différence ? Quelle sera la ligne de démarcation entre les artistes peintres et les peintres en bâtiment?
    Malraux. — Je fais confiance à l'administration pour délimiter les frontières. »

    « Si la Sécurité sociale doit appeler l'État au secours, il faut que l'État intervienne plus directement dans son administration et dans son contrôle »
    Au Conseil du 21 avril 1965 , Grandval fait une nouvelle communication sur la Sécurité sociale : « Une participation plus forte du budget de l'État devient indispensable. Nous sommes dans l'obligation d'intervenir énergiquement pour limiter les dégâts et compenser les déséquilibres.
    Giscard. — Si cette dérive n'était pas corrigée, on peut prévoir que le déficit de la Sécurité sociale serait de 2 milliards en 1966, de 5,7 milliards en 1970. Le budget social va dépasser le budget de l'État. »
    Pompidou prêche la prudence et indique les pistes qu'il étudie : aide de l'État, pas d'augmentation des cotisations patronales : « J'ai écarté leur majoration pour 1966. Le poids qui pèse sur l'économie française est déjà très lourd. Il ne faut pas l'aggraver. Il faudra, en revanche, chercher à diminuer des prestations. Le gouvernement ne peut pas prendre toutes les responsabilités. C'est à la Sécurité sociale elle-même de faire ses prévisions annuelles de ressources et de dépenses. Ce sera à elle de dire quel est le ticket modérateur.
    GdG. — Tout ce qui a été dit donne la mesure du problème. Il faut le résoudre dans cette direction. Si la Sécurité sociale doit régulièrement appeler l'État au secours, il faut que l'État et le gouvernement interviennent plus directement dans le contrôle qu'ils exercent sur elle. Notamment pour ses frais généraux, dont je suis persuadé qu'ils sont excessifs. »

    Après le Conseil, je reviens sur le sujet avec le Général. Il avait déjà dit en Conseil, le 11 décembre 1963 : « La gestion de la Sécurité sociale est scandaleuse et ruineuse. » Mais il reste très réservé: « La Sécurité sociale, c'est délicat. Il ne faut pas lancer cette énorme question actuellement, puisque nous ne sommes pas prêts. Il faut savoir d'abord ce que nous décidons. Il faut toujours éviter d'affoler inutilement tant qu'on n'a pas fixé la parade. »

    « La Sécurité sociale échappe complètement à une autorité digne de ce nom »
    Au Conseil du mardi 15 juin 1965, bizarrement, c'est le Général qui va prêcher la hâte. Grandval rapporte un projet de loi sur la Sécurité sociale. Il ne s'agit que de régulariser des dispositions d'un décret de 1960, annulé par le Conseil d'État, sur la gestion des conseils d'administration des caisses. Affaire apparemment mineure, qui va pourtant déclencher un affrontement paradoxal : d'un côté Pompidou et Grandval pour une fois associés, de l'autre le Général.
    GdG : « Si vous faites une loi, profitez-en pour réformer ce problème ! Les conseils d'administration des organismes de sécurité sociale ont pris l'habitude d'empiéter sur les fonctions de direction. Les caisses de la Sécurité sociale échappent complètement à une autorité digne de ce nom. Puisque vous vous fendez d'un projet de loi, on peut y aller ! Il faut une direction qui en soit une ! Ne laissez pas passer cette occasion !
    Grandval. — Ce que vous demandez, mon général, c'est une réforme extrêmement profonde. Mais nous ne la ferons pas si vite !
    GdG. — Je ne suis pas

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