C'était de Gaulle - Tome II
Représentant de la République française en Algérie.
3 Président du Mali.
4 Président de la République de Guinée.
5 Médecin français installé à Lambaréné au Gabon.
6 Houphouët voulait une fédération rigide d'États seulement autonomes. Senghor, une confédération souple d'États indépendants.
Chapitre 8
«IL NE FAUT SURTOUT PAS QUE DES BLANCS L'EMPORTENT SUR DES NOIRS»
Au Conseil du 12 décembre 1962, Couve fait le point de l'intervention militaire de l' ONU au Congo ex-belge.
GdG : « Nous avons blâmé cette expédition. Elle est aventureuse. Dans ces pays, l'ancienne puissance coloniale peut user de son influence, si elle en a gardé les moyens avec l'accord des indigènes. Sinon, c'est aux pays africains voisins d'user de la leur. En aucun cas, l'ONU ne doit servir de couverture pour que des Blancs remplacent d'autres Blancs, et entrent en guerre contre des Noirs.
« L'État congolais doit être fédéral, selon la nature des choses. Une des erreurs des Américains est de vouloir imposer un État unitaire, alors que le Congo n'est pas unifié. Il ne faut surtout pas que des Blancs l'emportent sur des Noirs. Leur domination n'est pas bien difficile dans l'immédiat, mais elle est catastrophique à terme, parce que la haine monte. Nous avons fait les plus grandes réserves sur l'opération militaire de l'ONU. Notre réputation africaine n'y a pas perdu. »
Quelques semaines plus tard, Tschombé 1 tombe, et avec lui l'indépendance d'un Katanga soutenu par l'Union minière.
Au Conseil du 9 janvier 1963, le Général conclut : « Le Katanga se retrouvera donc dans la même situation chaotique que le reste du Congo. Il y a au Congo une anarchie latente. Nous avons bien fait de ne pas nous en mêler... »
« Il vaut mieux que ce soit Senghor qui l'ait emporté »
Au Conseil du 19 décembre 1962, Couve fait état d'un conflit, au Sénégal, entre le Premier ministre Mamadou Dia et le Président Senghor. « L'armée a pris fait et cause pour Senghor, la gendarmerie pour Dia. L'armée française n'a pas à intervenir dans les affaires intérieures du Sénégal, seulement si la vie et les biens des ressortissants français sont menacés. Il n'y a rien de tel.
« Mais Senghor, dans la nuit du 17 au 18 décembre, a fait appel à l'ambassadeur, Lucien Paye, pour que des avions de transport de l'armée française fassent venir les troupes qui lui sont fidèles. Nous avons pris nos dispositions mais sommes convenus d'attendre quela situation s'éclaircisse. La gendarmerie s'est ralliée à l'armée sans effusion de sang.
GdG. — Les troubles du Sénégal sont dus à l'initiative de Valdiodio N'Dyoye, le mauvais génie de Dia. Tout ça s'est passé entre socialistes. Personne n'est mort. Il y aura donc très peu de condamnations. Senghor a limogé le chef d'état-major et l'a remplacé par un para, Diallo, officier français, sur lequel il s'était appuyé. Il vaut mieux que ce soit Senghor qui l'ait emporté. »
Au Conseil du 9 janvier 1963, Triboulet revient de Dakar :
Triboulet : « Tous les chefs d'État souhaitent qu'on ne désengage pas l'armée française : elle, au moins, est sûre.
GdG. — Ils ont absolument voulu toute leur indépendance et tout de suite, malgré les mises en garde que nous leur avons faites. Maintenant qu'ils l'ont, ils nous supplient de revenir. »
Au Conseil du 16 janvier 1963, Couve propose la ratification d'une convention sur l'esclavage en Afrique — datant de 1956.
GdG : « Ce qui est effrayant, c'est qu'on présente en 1963 la ratification d'une convention qui date de 1956.
Couve. — Entre-temps, le texte s'était perdu dans les méandres du ministère de la France d' outre-mer.
GdG. — Et pendant ce temps, l'esclavage continuait ! Mais ne vous en faites pas, il continuera après. »
« Si les troupes françaises avaient été là, Olympio serait encore au pouvoir, et en vie »
Dans le même Conseil, Habib-Deloncle décrit la situation au Togo : « Olympio 2 craignait depuis longtemps un complot fomenté par le Ghana. Le coup est venu, non du Ghana, mais des anciens soldats de l'armée française, les demi-soldes, qu'Olympio considérait comme des mercenaires de la puissance coloniale. Un guet-apens a surpris la plupart des ministres, qui ont été arrêtés. Sylvanus Olympio a été trouvé mort devant l'ambassade des États-Unis, où il cherchait sans doute à se réfugier. »
Après le Conseil.
GdG : « Ce pauvre Sylvanus Olympio était
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