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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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mi-chemin de la côte fertile de la Méditerranée et du rivage lointain de l’Euphrate.
    Une chaîne montagneuse assez basse courait au nord, percée de quelques défilés qui livraient passage à des oueds asséchés. À notre gauche, dans une vallée, se dressaient des tours carrées qui, nous l’apprîmes plus tard, étaient les tombes des familles les plus riches. Sur une pente désolée, nous aperçûmes un berger menant un troupeau de moutons à têtes noires. Nous commencions également à voir de la verdure. Une certaine excitation s’était emparée des membres de notre escorte. J’appelai Helena. De plus près, l’effet était magique. La brume parut se solidifier. L’humidité qui s’élevait des marais salants et des lacs fit bientôt place à des champs, puis à d’énormes bouquets de palmiers, d’oliviers et de grenadiers.
    Au cœur de cette immense oasis, près d’un ruisseau important dont les eaux étaient censées avoir des qualités thérapeutiques – mais comme pour le numéro de Thalia, mieux valait ne pas avoir le cœur fragile –, se dressait le vieux village nomade de Tadmor. Jadis simple camp perdu dans le désert, il se développait rapidement pour devenir la cité romaine de Palmyre.

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    Si je vous dis qu’à Palmyre, les agents du fisc ont la préséance sur les édiles locaux, vous comprendrez tout de suite où vont leurs préoccupations. C’était une cité on ne peut plus hospitalière : elle accueillait ses visiteurs en leur faisant payer des taxes sur les marchandises qui pénétraient sur son territoire, elle continuait à leur souhaiter la bienvenue en leur vendant de l’eau à prix d’or pour abreuver ses animaux, et enfin, elle leur soutirait un petit quelque chose pour chaque chameau, âne, mule, chariot ou esclave qu’ils souhaitaient emmener avec eux en quittant la ville. Et il fallait y ajouter la taxe sur le sel et celle sur la prostitution.
    L’empereur Vespasien, lui-même petit-fils d’un collecteur d’impôts, laissait un peu la bride sur le cou à Palmyre. Vespasien aimait à presser l’éponge fiscale, mais les fonctionnaires du Trésor impérial avaient vite compris qu’ils n’avaient rien à apprendre à ceux de Palmyre. Je n’avais encore jamais mis les pieds dans une cité où on était aussi impatient de soulager les nouveaux venus de tout leur argent, et où on le faisait avec une telle habileté et un tel enthousiasme.
    Pourtant, même dans ces conditions, des marchands se risquaient jusqu’ici avec des caravanes de la taille de petites armées. Palmyre se trouvait entre Parthe à l’est et Rome à l’ouest. Elle constituait une espèce de zone tampon semi-indépendante qui avait pour but de faciliter le commerce. Les tarifs pratiqués mis à part, l’atmosphère du lieu était fort plaisante.
    Fondée par les Grecs et maintenant gouvernée par Rome, elle était peuplée d’anciens nomades issus de tribus araméennes et arabes, et n’avait pas oublié qu’elle avait été soumise par les Parthes. Fortement influencée par l’Orient, sa culture était un mélange comme il n’en existait nulle part ailleurs. Les inscriptions officielles étaient gravées à la fois en grec et dans un dialecte local. Il existait quelques immeubles massifs en calcaire, construits d’après des plans syriens par des ouvriers grecs avec de l’argent romain. Autour de ces monuments étaient regroupés les murs aveugles de maisons en torchis, au milieu desquelles serpentaient d’étroites venelles. L’oasis ressemblait encore à un gros village, mais de nombreux signes indiquaient que ses rêves de grandeur étaient en bonne voie de se réaliser.
    Pour commencer, les habitants étaient incroyablement riches et aimaient à le montrer. Rien ne nous avait préparé aux couleurs éclatantes du lin et de la soie dont ils se paraient. Ils aimaient aussi les rayures, mais pas les rayures ordinaires. Leurs tissus s’ornaient de motifs beaucoup plus compliqués, souvent des fleurs. Et les fils utilisés pour le tissage étaient teints dans une grande variété de tons chauds pour les violets, les bleus, les verts et les rouges. La foule parcourant les rues de Palmyre offrait un contraste saisissant avec celle de Rome où dominait le blanc, parfois rehaussé d’une bande pourpre indiquant quelqu’un de haut rang.
    Les hommes de Palmyre auraient été considérés comme efféminés à Rome, et il nous fallut un certain temps pour nous habituer à leurs

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