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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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décomposé que certains de ceux qui se trouvaient dans l’autre pièce, mais il ne portait pas d’uniforme français, simplement des vêtements ordinaires. Les blessures de son cou avaient commencé à se putréfier longtemps auparavant, à un point tel qu’il était surprenant qu’il ait encore l’intégrité pour supporter le poids du corps sur cet unique clou. L’essentiel de la chair du visage avait commencé à se décomposer, mais la barbe demeurait encore, ainsi que les yeux.
    Et ainsi, malgré l’obscurité et l’horrible putréfaction de son visage, le cadavre n’était pas méconnaissable. Ses vêtements, sa barbe et ses yeux – surtout ses yeux – le trahissaient.
    C’était Vadim.
    Il devint alors clair que Rodion Valentinovitch ne serait jamais tenu par son grand-père ; que leurs vies ne s’étaient chevauchées que quelques heures ou jours, voire pas du tout. Vadim n’avait même pas pu avoir connaissance de l’existence de son petit-fils, et ni moi ni personne d’autre n’aurait le plaisir de la lui annoncer. Je ne pouvais pas pleurer. J’avais su depuis longtemps que Vadim était mort ; je l’avais su depuis que j’avais vu Iouda arriver à cette maison de Kitaï-Gorod sans Vadim sur ses talons. Chaque fois que j’avais essayé de rencontrer Vadim depuis, chaque fois que j’avais échoué, j’avais ressenti un peu de peur et de tristesse, et j’avais soupçonné que son absence indiquait son incapacité totale à se présenter au rendez-vous. Et de voir ainsi son corps était davantage une confirmation qu’une révélation. Cependant, je regrettais – comme ç’avait été et était toujours le cas vis-à-vis de Max – de n’avoir pas eu alors l’occasion de lui faire mes adieux convenablement et de ne pas avoir maintenant la possibilité de le pleurer.
    Je me détournai et mon pied frappa quelque chose de creux, en bois. Le cadavre de Vadim n’avait pas été la seule chose dissimulée par le paravent. Je venais aussi de trouver ce que j’étais venu chercher dans la maison. C’était un cercueil mais, de nouveau, comme ceux de Matfeï et Varfolomeï, il n’avait pas été conçu initialement pour cet usage ; c’était simplement une caisse de taille et de forme convenables.
    Je le tirai à distance du mur, vers le centre de la pièce, et en forçai le couvercle. À l’intérieur dormait le soldat que j’avais, si longtemps auparavant, vu mort mais non putréfié, et que j’avais cette nuit suivi jusqu’à cette maison. Ses yeux étaient fermés et ses mains étaient posées sur son ventre. J’élevai la main, serrant fermement ma dague de bois au-dessus de ma tête, prêt à l’abattre de toutes mes forces sur le cœur du monstre endormi.
    Ses yeux s’ouvrir d’un coup. Il m’adressa le même regard mort et, de nouveau, siffla l’unique mot que je l’aie jamais entendu prononcer.
    — Assassin !

Chapitre 19
    Sur-le-champ, je précipitai le bras vers la poitrine de la créature, mais une main me saisit le poignet et je ne pus atteindre ma cible. Une autre paire de mains se saisit de mon bras gauche et je fus traîné à distance du cercueil, vers le mur. Le soldat russe s’extirpa du cercueil et s’approcha de moi.
    Les deux hommes qui m’avaient empoigné relâchèrent leur étreinte et celui à ma droite ordonna au soldat : «Tiens-le.» C’était une voix que je connaissais et que je n’aurais pas dû entendre ; la voix d’une créature que je croyais avoir annihilée dans une cave en feu, de nombreuses semaines auparavant. C’était Iouda.
    Le soldat appuya la main contre ma poitrine, révélant une force incroyable, et je me retrouvai incapable de bouger. Iouda et mon autre cerbère – lorsqu’il pénétra dans la lumière, je vis que c’était Andreï – marchèrent jusqu’au milieu de la pièce.
    — Vous êtes surpris de me voir, je pense, dit Iouda presque du ton d’un hôte bonhomme.
    — Un peu, répondis-je.
    — Cela doit être tellement déplaisant, poursuivit-il, de croire que vous avez assassiné quatre de vos camarades – des hommes qui sont venus dans votre pays avec bonne volonté, à votre invitation, pour se battre à vos côtés –, cela doit être tellement irritant de découvrir que l’un des quatre a survécu.
    Je ne répondis pas.
    — Votre ami Maxime a fait la même erreur, déclara Andreï, ne faisant aucun des efforts affectés de Iouda pour dissimuler son dégoût.
    — Alors comment êtes-vous sorti ?

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