Druides et Chamanes
ont écrit la Genèse et l’ Exode sous son nom. Le Dieu des Musulmans ne nous est connu que par son prophète Muhammad, ou tout au moins par ceux qui prétendent avoir recueilli et transmis les paroles du « Maître », ce qui est loin d’être évident, puisque, dès la disparition du « prophète », ses descendants se sont entre-tués pour conserver le leadership de la nouvelle religion. Que dire, en plus, des Rig-Veda et autres écrits hindouistes ? Que dire également du prince indien Gautama, considéré comme l’initiateur du mouvement qu’on appelle bouddhiste, et qui n’est pas une religion, mais un système philosophique adapté aux populations extrême-orientales ? Il faut reconnaître que, seule, la religion chrétienne prétend que le Dieu incommensurable s’est manifesté dans la personne de Jésus-Christ. Encore faut-il savoir que tout ce que nous savons du Messie nous vient de témoins plus ou moins fiables qui ont mis par écrit, cinquante ou cent ans après, les paroles qu’il aurait prononcées. On est en plein flou artistique, à l’intérieur duquel s’agitent des personnages plus soucieux de leur bien-être matériel immédiat que du devenir spirituel de ceux à qui ils prétendent délivrer des passeports pour le Paradis.
Pourtant, la presque totalité des mythes et des légendes théogoniques insiste sur le fait qu’ autrefois , « en ce temps-là », c’est-à-dire dans le temps des origines, ce « dieu » (ou ces dieux) s’adressait directement aux humains et leur transmettait un message clair et net qu’ils comprenaient. La Genèse en est un exemple, mais elle est loin d’en être le seul témoignage. La plupart des traditions font mention d’un état primordial où le Créateur (ou le Démiurge) était en contact permanent avec ses créatures. Cela, bien avant l’événement mystérieux symbolisé par l’épisode de la Tour de Babel. Alors, dans ces conditions, comment ne pas supposer l’existence d’une Révélation primordiale, malheureusement perdue ?
C’est pourquoi, depuis des siècles, en marge des dogmes établis par les religions institutionnelles, s’est développée une recherche, quelque peu désespérée, de cette tradition primitive considérée comme ayant réellement existé. Certes, depuis l’édit de l’empereur Théodose, en 382, qui établit le christianisme comme la religion officielle et unique de l’Empire romain {3} , la seule vérité était celle de l’Église, même si les options dogmatiques de celle-ci n’étaient pas encore bien définies. La formule « hors de l’Église, point de salut » s’appliquait intégralement, éliminant d’office toutes les tentatives d’interprétations diverses qui se manifestaient ici et là et qui étaient classées comme des « hérésies ». Le message évangélique, revu et corrigé dans le moule de la pensée gréco-romaine, avait acquis une valeur universelle et ne se discutait pas. Mais à partir de la Réforme, et surtout des réticences agnostiques du siècle des Lumières, la recherche métaphysique avait battu en brèche le « ce qui va de soi » imposé par l’Église. Il fallait trouver autre chose et explorer des domaines qui, jusque-là, avaient été interdits. Et l’époque romantique a donné le signal d’une recherche étendue à toutes les composantes d’une unité qu’on sentait confusément altérée et déformée par le dogmatisme chrétien.
Confusément… Voilà le terme qu’il convient d’employer. En effet, cette recherche, par suite d’un manque d’informations précises, s’est faite dans la confusion la plus totale, pour en arriver, aux alentours de l’an 2000, à un mélange ahurissant de données hétéroclites non vérifiées, sinon selon des méthodes scientifiques du moins selon des critères solidement établis et une connaissance approfondie des plus anciens textes légués par les siècles passés. Et que faire quand les textes supposés ont été perdus ou quand ils n’ont jamais existé ? Se référer à une « Tradition » ? Certainement, mais laquelle ? C’est ainsi que fleurissent actuellement d’innombrables « sociétés de pensée », pour ne pas dire « religions », dont les fondements, à l’analyse, ne reposent sur rien, sinon sur l’imagination de ceux qui prétendent en détenir les arcanes les plus confidentiels. C’est le cas du druidisme , cette religion des anciens Celtes (Gaulois ou autres),
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