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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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entouré de gardes, sortit de l’église et se dirigea vers l’hôtel des échevins, où il recevait de la ville de Chartres une hospitalité sinon royale, du moins très suffisante pour un roi sans royaume. Il n’avait pas adressé un mot à Henri de Guise.
    Sur le parvis, le duc s’était arrêté, incertain de ce qu’il ferait, dévorant sa rage et se demandant s’il n’allait pas reprendre à l’instant le chemin de Paris.
    A ce moment, l’un des gentilshommes d’Henri III, le marquis de Villequier, s’approcha de lui et, l’ayant salué, lui dit :
    – Monsieur le duc, le roi mon maître m’a chargé de vous dire qu’il vous recevra demain matin, à neuf heures, en audience à l’hôtel de ville, ainsi que les robins et bourgeois qui vous servent d’escorte…
    Un murmure menaçant éclata parmi les gentilshommes de Guise. Mais celui-ci les calma d’un geste :
    – Dites à Sa Majesté, répondit-il, que je la remercie de l’audience qu’elle veut bien m’accorder et que je m’y trouverai à l’heure dite. Mais dites-lui que je ne la remercie pas d’avoir choisi un messager tel que vous…
    Villequier était en effet aussi haï et détesté des Guisards que d’Epernon lui-même.
    – Je ferai votre commission, monsieur le duc, dit-il simplement, avec un mince sourire.
    Là-dessus, Guise et ses gens se dirigèrent vers l’hôtellerie du
Soleil-d’Or,
sise aux bords de ce bras de l’Eure qui traverse la ville, tandis que l’autre bras coule hors des murs. Quant au cardinal de Guise, quant à Mayenne, ils s’y étaient rendus directement et ne s’étaient pas montrés depuis l’entrée de la procession à Chartres. Au moment où Guise et ses gentilshommes entraient dans l’hôtellerie, Maurevert saisit le bras de Maineville près de lui, et lui montrant une figure dans la foule, lui dit en pâlissant :
    – Regarde !…
    – Qu’est-ce ? fit Maineville insoucieux.
    – Non, ce n’est pas lui ! reprit alors Maurevert en passant la main sur son front… mais il m’a semblé d’abord que c’était Pardaillan…
    Le duc entendit ces mots et tressaillit.
    – Où est-il ? demanda-t-il d’une voix basse et rauque.
    – Il est mort ! répondit quelqu’un près de lui. Ne vous en inquiétez plus !…
    Guise, Maineville, Bussi-Leclerc, Maurevert, d’un même mouvement, se retournèrent et virent la duchesse de Montpensier qui souriait. Elle fit signe à Guise de la suivre.
    – Pardieu ! grogna Bussi-Leclerc, s’il est mort, il n’y a pas longtemps ! Le duc, troublé, avait marché jusqu’à l’appartement qui lui était destiné, entraîné par sa sœur.
    – Mon frère, lui dit celle-ci quand ils furent seuls, vous devez cesser désormais de vous enquérir de ce Pardaillan, qui plus que de raison vous a mis la cervelle à l’envers.
    – Vous dites qu’il est mort ? Comment le savez-vous ?
    – Je le sais par celle qui sait tout, qui jusqu’ici ne s’est jamais trompée, ne nous a jamais trompés…
    – Fausta ? fit le duc en tressaillant.
    – Voici ses paroles : « Dites au duc que Pardaillan est mort ; et s’il s’étonne, ajoutez que c’est moi qui l’ai tué. » Voilà les paroles que je devais vous répéter dès que vous seriez entré dans Chartres.
    – Et depuis que nous sommes dans Chartres, elle ne vous a rien dit ?
    – Elle vient de me confirmer la chose.
    Guise demeura pensif. Bussi-Leclerc s’était-il trompé ?… Mais après tout, Bussi-Leclerc n’avait pas vu Pardaillan ; il l’avait entendu seulement. Non, Fausta ne se trompait jamais ! Sans doute, elle savait que Pardaillan était dans la procession. Sans doute elle avait établi quelque piège où cette nuit même le chevalier était tombé. Pardaillan avait donc été tué par les gens de Fausta au cours de la dernière nuit, après sa rencontre avec Leclerc.
    Guise dissimula soigneusement ses impressions. Mais le profond soupir qui lui échappa prouva à sa sœur quel soulagement il éprouvait de cette nouvelle.
    – Laissons cela, reprit-il. Que cet aventurier soit mort ou vif, la question est de maigre importance. Où est l’homme ?
    – Dans Chartres, répondit tranquillement la duchesse. Il est venu avec la procession.
    Quelle que fut l’insensibilité de Guise, il ne put s’empêcher de frissonner à la pensée que l’assassin d’Henri III avait voyagé avec lui et qu’à cette heure même, le moine s’apprêtait à porter le coup mortel au

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