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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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tomber le pape.
    A mort ! hurlèrent les gardes…
    Pardaillan fonça comme il fonçait toujours dans les foules, c’est-à-dire droit devant lui, sans un mot, la pointe de l’épée partout à la fois ; devant, à gauche, à droite, du sang gicla, des imprécations sauvages retentirent, et presque dans la même seconde, le chevalier, sans une blessure, mais son pourpoint déchiré en deux ou trois endroits, atteignait la porte du pavillon, se ruait à l’intérieur, et s’enfermait… Barricader les deux portes fut pour lui l’affaire de quelques minutes.
    Fausta s’était assise dans l’un des fauteuils qui avaient été placés là pour les cardinaux, et ramenant son voile sur son visage, en proie à cette terrible émotion qui l’avait saisie dans la cathédrale de Chartres, méditait… toutes ses pensées concentrées sur lui…
    Lui qui venait de lui arracher Violetta !… Et qui la sauvait elle-même !… Lui ! L’éternel obstacle à ses desseins !… Lui par qui elle était vivante !… Amour ou haine !…
    Pardaillan, cependant, achevait sa besogne, tandis qu’au dehors les cris de mort retentissaient plus violents et que déjà les gardes de Sixte cherchaient à enfoncer la porte. Quand il fut certain d’avoir gagné au moins une heure de répit, Pardaillan se mit à frapper du poing sur la porte en criant d’une voix qui couvrit les hurlements de mort :
    – Un peu de silence, que diable ! on ne s’entend pas !… Je veux parler à votre maître !…
    Sans doute, Sixte Quint dut faire un signe, car bientôt le silence se rétablit par degrés.
    – Vénérable et Saint Père de la chrétienté, dit Pardaillan, êtes-vous là ?
    – Que voulez-vous ? dit une voix rude qu’il ne connaissait pas et qui était celle de Rovenni.
    – Je ne veux rien, reprit Pardaillan. Veuillez seulement rappeler à M. Peretti qu’en certaine circonstance et en certain moulin, il n’a pas eu à se plaindre de moi.
    – Le service que cet homme nous rendit alors est aboli par son insolence et ses criminelles menaces d’aujourd’hui, fit la voix du pape. Cardinal, demandez-lui si c’est là tout ce qu’il a à nous dire, et ajoutez qu’en reconnaissance de ce service passé, je lui accorde une heure pour dire ses prières…
    – Vous avez entendu ? gronda Rovenni.
    – Eh ! par la mordieu, je ne suis pas sourd, et Sa Sainteté, pour un vieillard qui s’en va mourant (Rovenni tressaillit, frappé au cœur), a une voix de trompette. Dites-lui donc, monsieur, dites lui à ce vénérable et Saint-Père qu’il me faut au moins trois heures pour dire mes prières… je ne prie pas souvent, mais quand je m’y mets, il faut que tout le chapelet y passe.
    – Est-ce tout ?…
    – Non, de par les clefs de Saint-Pierre !… Dites-lui aussi monsieur, qu’avant que je n’aie terminé mes prières, c’est-à-dire avant les trois heures que vous mettrez certainement à défoncer cette porte, vu que je l’ai barricadée en toute conscience… avant ce temps, dis-je, ce couvent sera envahi par des gens qui n’auront peut-être pas pour le Saint-Père tout le respect que j’ai pour lui… c’est encore un service que je rends à Sa Sainteté !. ?.. Un dernier mot, monsieur : vous avez vu que nous étions deux en sautant le mur… demandez-vous où est mon compagnon, et dites-vous qu’il ne faut pas plus de deux heures pour aller à Paris et en revenir avec bonne escorte de truands, francs-bourgeois et mauvais garçons, tout gens capables de manquer au respect dû au Saint-Père, à ses gardes, évêques, cardinaux, chanoines, ce qui serait la désolation de l’abomination dans les siècles des siècles,
amen !
J’ai dit !…
    – Misérable et insolent impie ! vociféra Rovenni. Gardes, enfoncez cette porte !…
    Mais le pape fit un geste, et la meute s’arrêta court. Sombre, frappé de funèbres pressentiments, Sixte Quint conféra au pied de l’estrade avec trois ou quatre des principaux de son escorte.
    – J’ai vu, étudié, pesé cet homme, dit-il. C’est l’audace incarnée. Au moulin de la butte Saint-Roch, il a accompli des prodiges. Depuis, il m’est revenu de lui des récits stupéfiants. Il est de ceux que Dieu suscite parfois pour faire sentir aux princes le néant de leur grandeur, et dont la main foudroyante n’apparaît que pour tracer sur les murs des palais les mots à jamais redoutables :
Mane, Thecel, Pharès…
Partons ! Rovenni, je vous

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