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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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l’auberge de la
Devinière
,
et étant entré dans Paris à l’ouverture des portes, il avait trouvé dans l’auberge Pardaillan et Charles qui s’apprêtaient déjà en vue du rendez-vous que Maurevert leur avait assigné pour ce jour-là même… Nos lecteurs devinent le reste.
    Picouic et Croasse, donc, après la scène terrible qui s’était déroulée près du pavillon de l’abbaye, s’étaient rejoints, avaient vu le duc d’Angoulême dans ses allées et venues et avaient fait leur plan en conséquence. Ils assistèrent à l’enterrement de Claude, et lorsqu’ils virent le jeune duc prêt à partir, s’approchèrent de lui.
    – Monseigneur, cria Picouic, ne nous abandonnez pas !…
    Charles fut ému de pitié… et après tout, c’était à Picouic qu’il devait en partie son bonheur présent.
    – Vous voulez donc venir avec moi ?
    – Au bout du monde ! dit Picouic.
    – Eh bien, dit Charles, qui avec un sourire leur jeta quelque argent, voici pour faire la route d’ici à Orléans. Une fois à Orléans, venez me trouver, et si mon service vous plaît, eh bien, vous resterez avec moi…
    Les deux compagnons se confondirent en bénédictions et prirent d’un pas allègre le chemin que Charles suivait à cheval… La litière qui contenait Violetta et Jeanne Fourcaud arriva sans incident à Orléans, escortée par Charles, le soir du cinquième jour. Trois jours plus tard, les deux compagnons de misère y faisaient également leur entrée, et Picouic disait à Croasse :
    – Je crois que cette fois, nous entrons vraiment dans la vie de cocagne…
    q

Chapitre 17 LA RECONNAISSANCE DE FAUSTA
    F orce nous est maintenant de revenir de quelques heures en arrière, c’est-à-dire au moment même où Pardaillan voyait Charles envelopper Violetta dans le manteau de la bohémienne Saïzuma, la soulever dans ses bras et l’emporter.
    Le premier mouvement du chevalier fut de suivre le jeune duc. En effet, Violetta sauvée, le reste ne le regardait plus. Une pensée, à cet instant, fulgura dans son cerveau :
    « Maurevert !… »
    Maurevert, sans aucun doute, savait ce qui devait se passer dans l’abbaye !… Maurevert lui avait donné rendez-vous pour ce jour-là, à midi, près de la porte Montmartre, et lui avait dit :
    – Non seulement je vous dirai où se trouve la petite chanteuse, mais vous conduirai à elle… vous la verrez !…
    Dans un éclair, Pardaillan vit la pensée de Maurevert avec cette livide clarté qui peut, dans la nuit, montrer les bords du précipice où l’on s’acheminait.
    Si Maurevert lui avait donné rendez-vous près de la porte Montmartre, c’était pour le conduire à l’abbaye ! Si le rendez-vous était à midi, c’était pour qu’il arrivât plus tard !…
    Oui, dans le plan de Maurevert, lui et le jeune duc devaient voir la petite chanteuse… mais ils ne devaient la voir que vers une heure de l’après-midi, alors qu’elle avait été crucifiée à neuf heures du matin !… Ils ne devaient la voir que sur la croix… expirante, ou même déjà morte !…
    Pardaillan frissonna. Un flot de haine monta à son cerveau à la pensée de cette trahison si misérable. Il voulut savoir de Fausta la vérité tout entière. Il resta… A ce moment, son regard se reporta sur Fausta et sur l’homme qui, vêtu comme un bourgeois de la classe moyenne, était acclamé par ces évêques et ces cardinaux. Et il reconnut M. Peretti… le meunier dont il avait sauvé les sacs d’or !…
    – 
Domine, salvum fac Sixtum Quintum !
chantaient les cardinaux massés sur l’estrade de marbre.
    – Le pape ! murmura Pardaillan. Le pape et la papesse en présence !… Il faut avouer, ajouta-t-il avec un sourire d’ironie, que j’ai une fière chance de pouvoir contempler deux Saintetés à la fois, tandis que tant de pèlerins sont obligés d’aller à Rome pour n’en voir qu’une et encore !…
    – A genoux ! répéta Sixte Quint en levant sa dextre menaçante. A genoux ! ou je te fais saisir et attacher sur cette croix… ou plutôt… car ton contact sur le signe de rédemption serait un sacrilège… je te livre aux piques de tes propres hommes d’armes !…
    Fausta ne s’agenouilla pas. Elle redressa sa tête orgueilleuse dont le calme faisait un étrange contraste avec le visage du vieillard, bouleversé de fureur. Et du bout des lèvres, avec un dédain qui prouvait tout au moins un courage à toute épreuve, elle laissa tomber ces

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